Allez hop, 3e et dernière partie de ma tournée des Grands Ducs. C’est fatigant dites donc, les séries de posts :0 Même pas pu caser de loutres ou de clichés de moi nu avec mon nouveau clavier.

Mais bon, nous terminons en beauté avec la petite starlette du moment Twitter, accompagné de la tripotée de services auxquels on s’abonne sans jamais donner suite.

[note] Les articles “Social Club” restent des analyses ouvertement subjectives et tournées autour de mon expérience. Vous ne trouverez ici ni conseils, ni guides, ni exhaustivité ;)

Enjoy !

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//TWITTER : JE SUIS DONC JE SUIS

Déjà et puisque je suis sur ma lancée des hommages à ceux que tout le monde prend pour des andouilles (i.e les Skyblogs, il vous a marqué lui hein), je tiens à avouer que celui qui m’a fait vraiment découvrir Twitter, c’est Loïc Le Meur >.<
Bah oui, à l’époque où je suivais ce mec parce que qu’il « fallait suivre certains blogs », pour ma culture avant mes préférences, Loïc se mettait à Twitter et je redoublais de fiel devant son entrain pour ce truc “inutile” et sa logorrhée d’updates. Bon, avec le recul, ses updates étaient bien nulles, mais au moins, j’ai connu Twitter et des fans de Twitter.

WUT AM AÏ DOIN’ HERR ?
Car le problème premier de Twitter pour la plupart des gens qui le découvrent, c’est son utilité immédiate. On comprend pourquoi on lance un blog, pourquoi on s’inscrit sur Facebook ou Flickr, mais Twitter…

C’est d’ailleurs toujours très amusant de voir que le ou les premiers Tweets d’une personne sont invariablement les suivants :

« J’arrive sur Twitter, je sais pas encore à quoi ça sert »
« Hello world ? »
« Bon, je fais quoi maintenant »
« Trying to figure out what all this Twitter buzz is all about »
etc.

De manière alternative, il y aussi ceux qui ont crée un compte Twitter, n’en n’ont pas saisi le potentiel et l’ont laissé végéter avant d’y revenir 3 mois plus tard, ce qui prouve bien la singularité du service. Ces débuts “douloureux” dans Twitter ne sont pas les seules spécificités, en voice une petite volée que j’ai vécu ou rencontrée.

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L’ETRANGE CAS TWITTER

Car pour plein de raisons et de faits, Twitter est un cas assez singulier dans la place des réseaux sociaux.

– Une croissance étonnante : Twitter est mal né. Side project à l’origine, enfance dans l’anonymat le plus total, il a fallu attendre que des power-bloggers ne pouvant plus consacrer de temps à leur site ne l’utilisent pour vivre leur omni-connectivité.

– La nature des utilisateurs : Puis il y a eût les early adopters, Obama, et très vite, deux races de Twitterers intéressants
– Les entreprises. Bon ok, je déteste ça, mais c’est intéressant de voir que Twitter a marqué la maturité des marques face au web 2.0. Larguées dans les blogs, arrivées sur le tard avec MySpace et Facebook, on les a vu s’empresser de s’emparer de Twitter. Leurs comptes ne servent généralement à rien mais au moins, on sent qu’elles commencent à suivre.

– Les stars. plus intéressant car pour la seconde fois depuis MySpace, les stars adoptent en masse un service de réseautage mais jouent d’autant plus le jeu : la plupart Tweetent elle-même et semblent s’éclater. Les symboles en sont évidemment le couple Ashton Kutcher + Demi Moore, mais aussi Shaquille O Neal, Lily Allen, Snoop Dog ou notre NKM nationale.

– Fail Whale mon amour : page traditionnelle lorsque le service tombe en rade, la Fail Whale montre surtout plusieurs choses. Que déjà, le rapport entre Twitter et sa communauté est assez passionnel. Dès qu’une Fail Whale apparaît, tout le monde pousse des « hoooo naaan », mais semble presque s’en amuser. Comme une coupure de courant dans une bonne soirée, l’esprit enthousiaste des utilisateurs l’emporte sur la bancalité technique de Twitter.
Il suffit ainsi de le comparer avec d’autres services. Lors de la panne de Gmail, l’une des TRES rares pannes du service, la grogne est montée à travers le monde de manière unilatérale. Aucune compassion et des « GFail » dans la bouche de tous.
Facebook ne se fait également pardonner aucune défaillance technique, je ne vous raconte pas le fiasco Mobile Me et autres Microsofteries.

Du coup, Twitter est un service tellement attachant que ses pannes récurrentes qui auraient dû le condamner (d’autres concurrents étaient techniquement bien plus fiables) ont presque fait sa signature et la Fail Whale est en passe de devenir la vraie mascotte du site. Si c’est pas la classe, ça…

(update) Social journalism
On me pointe aussi beaucoup le côté journalisme citoyen, scoops etc. C’est intéressant mais personnellement, ce n’est pas ce que j’attends de Twitter.

– Follow moi, bordel !
Dernière et plus importante des spécificités de Twitter : son système de compteur. En gros, il affiche constamment le nombre de personnes que vous suivez (“Following”) et le nombre de personnes qui vous suivent (“Followers”). Comme si tous les blogs affichaient automatiquement et sans aucune alternative les lecteurs inscrits à vos RSS et les bloggers que vous suivez.
Conséquence première, le concours de zizi est critique sur Twitter. Tous les membres un poil ambitieux du service font la chasse aux « Followers » comme jamais. L’affichage constant et fiable de votre « poids » sur Twitter rend très palpable votre rang, là où les blogs surfent dans un certain flou artistique (et on peut tricher gravement sur les stats, j’en reparlerai un jour).
C’est alors parti pour les techniques : certains se mettent à suivre un max d’utilisateurs en espérant être suivis en retour, certains passent leur journée à « Reply » aux Tweets des gros utilisateurs pour se faire remarquer, d’autres balancent du link et de la polémique à gogo. Ouais, c’est assez pénible.

Seconde conséquence, cela a crée un système de flicage assez infâme. Car contrairement à un Facebook, la réciprocité n’est pas de mise : vous n’avez pas à Follow une personne qui vous Follow. Mais celle-ci le sait, du coup. Et s’en suivent alors des tensions diplomatiques :

« Pourquoi tu me suis pas alors que je te suis ? »
« Tu t’en fous de ma vie ? »
« Pourquoi tu suis lui et pas moi ? »
etc.

D’un pénible achevé. Cette problématique est en train de vivre son apogée alors que c’est en ce moment la mode de suivre moins de monde : après l’enthousiasme – ou la phase de reconnaissance, la plupart des Twitterers se rendent compte que 1. C’est humainement impossible de suivre 300 personnes 2. Certains Twitterers sont juste chiants.
La phase de coupage de têtes flux est alors de mise, mais contrairement à un blog que l’on retire pépèrement de ses RSS, on est ici grillai. Car dès qu’un Twitterer va voir son nombre de Followers baisser, il va mener son enquête etc. Certains services comme Qwitter permettent de pister en temps réel les gens qui vous lâchent.
Du coup, j’ai bien ri en discutant avec des amis « bloqués », ayant trop peur d’Unfollow des Twitterers de crainte de se faire griller xD Ce genre d’urbanités et de petites hypocrisies montre bien un autre aspect unique de Twitter : sous son enveloppe coolissime, ce service est l’un des plus délicats à gérer humainement.

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Entracte vidéo avec la plus populaire des satyre de la culture Twitter. (activez les sous-titres)

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TWITTER SELON LÂM : LE HAÏKU DUMPING
Ce qui amène à ma propre pratique de Twitter. Et vous allez voir, elle dénote un peu et encore une fois, diffère des autres sites dont je vous ai parlé. Car j’ai toujours considéré Twitter comme un outil d’expression très qualitatif, poétique, marrant. Certains s’en servent pour faire leur veille, d’autres le considèrent comme un micro-média, d’autres comme un chat.
Je déteste ces 3 approches. Déjà, les « Reply » m’horripilent. Les gens ont remplacé MSN par Twitter et cela rend leurs flux infects, même si on peut activer des filtres. On a l’impression de bosser dans un Open Space planétaire où tout le monde beugle ses discussions.
Le système de micro-média/veille est aussi assez fatigant, puisque le Twitterer va passer sa journée à poster des links pour expliquer qu’il les a lus, super. Le pire du pire enfin étant le simili RSS, à savoir des comptes Twitters débitant automatiquement toute mise à jour de site. Su-per. Ce succulent post répertorie les relous du genre.

Dernier soucis, ses amis. J’ai tout plein d’amis sur Twitter, mais c’est triste à dire, les bons amis ne font pas les bons Twitterers. J’aime ces gens, j’aime parfois leur blogs ou leur art, mais pas leur Twitters. Du coup, j’ai fait le choix dès le départ de ne pas les suivre, ce qui a parfois causé des frottements à base de « tu te la pètes à nous snober ».
J’ai dû coup crée un second compte il y a quelques temps, pour venir piocher au hasard de leurs nouvelles. Mais ce manque de « suivi », combiné au fait que je Tweet en anglais (j’y reviens plus tard) sont les principales sources d’Unfollow de mon compte. Déjà plusieurs dizaines de personnes ont arrêté de me suivre au fil du temps, généralement pour ces raisons :
– Je ne les suis pas en retour,
– je tweet en anglais
– Mon style de Tweets est assez singulier.
– Je tweet trop/pas assez pour eux
– Je me fout de la gueule des “passionnés du web et consultants e-buzz”, soit 90% des twitterers français (et 10% de journalistes).

Retour sur mon compte principal. Qui ne suit que 9 personnes. Dont la moitié d’entre elles ne me connaissent ni ne me suivent. Ce qui est parfait pour moi, car je considère l’ensemble des Twitters que je suis comme un roman collectif et continu. Un amoncellement de jolis phrases, de moments drôles, de bouts d’intimité, un cadavre exquis de vies. Et le genre de personnes qui twittent avec cette approche est plutôt rare dans ces contrées. Ma liste de favoris en dit long.

J’aime aussi suivre des gens que j’ai découvert par le plus grand des hasard, et tenter au fil du temps et des updates de comprendre leur vie, leurs habitudes, leur délires. C’est bien plus stimulant que de lire la vie de nos potes que l’on connaît déjà pas mal. Pour résumer, j’ai plus fait le choix de la découverte que de la confirmation. En résumé : si vous me suivez, je ne vous suis pas redevable. Si je vous suit, vous ne m’êtes pas redevables. Je trouve cela plus simple, plus sain.

Mon style de Tweets respecte donc cette nature : phrases inutiles, moments présents, énigmes, blagues potaches, parfois des liens… Twitter me permet, contrairement à mon blog, de laisser aller un versant plus poétique et (encore) moins reflechi.

C’est aussi pour cela que je Tweet en anglais. Bah oui, cela me vaut des vannes, mais c’est pour moi un « no brainer ». Déjà, j’aime profondément cette langue. J’aime l’entendre, la parler, la décortiquer. Sa modernité absolue l’a rendue si vivante( et en changement constant) que l’on peut inventer des mots, des expressions, des tournures très facilement.
Et par-dessus tout, elle est tellement taillée pour la concision et le pitch que les 140 signes de limitation de Twitter lui font bien moins peut qu’au français. Enfin, environ 1/5 de mes followers ne sont pas francophones.

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Voilà pour le tour (long et) subjectif de Twitter, un service que je vous conseille chaudement, particulièrement à ceux qui n’ont jamais vraiment osé ou voulu blogger. Twitter est bien moins complexe, moins chronophage, beaucoup plus spontané et se consomme sur le pouce : tout le monde l’utilise naturellement en situation nomade (téléphone etc.). Il dédramatise totalement l’acte d’expression sur le net.
Alors que je considérais le micro blogging comme une énième coquetterie masturbatoire de web-addict, j’en viens à penser que cela pourrait être la vraie porte d’entrée vers le blogging.

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//TOUS CES SERVICES QUI RESTENT

Et l’on termine maintenant avec la tripotée de services et réseaux sociaux auxquels on s’est inscrits… Sans jamais donner suite. Pourquoi ? Souvent pour ces raisons :

A. On se faisait chier au bureau ou chez soi, c’est toujours excitant de créer et de configurer un compte.
B. Un pote déjà membre – et fan – du service veut absolument convertir ses potes.
C. Après avoir fait un comparo, on pensait que cette plate-forme était objectivement la meilleure.
D. On avait crée un compte histoire de réserver son nom de membre au cas où le truc décollerait. Surtout si on s’appelle Nico ou Greg.
E. On est un Web 2.0 addict et on a mis un point d’honneur à tester tous les services, le plus tôt.
F. On pensait vraiment avoir le temps d’entretenir ce service, promis juré.
G. Tout le monde y est.

Dans mon cas, cela à donné :

Tumblr : A, B, F
J’adore l’esprit Tumblr : on dirait que ffffound s’est scindé en une multitude de minis sites : arty, décallés, stylés. Mais pour quand je fais du link dump, j’alimente plutôt les LienLienLiens de BienBienBien.

Soup.io : B
Concurrent de Tumblr, manqué evident de personnalité.

FriendFeed : A, D, E
Encore plus bleu et laid que Facebook. Sinon l’idée de base est assez pertinente. Mais voilà.

Cyworld : A
Le MySpace coréen avec du pixelart et du micro paiement à gogo. Je comprends son carton mais personne n’y est à part mes deux amies coréennes :(

MySpace : G
Abberration du webdesign, insulte à l’ergonomie, gros Fist au bon goût. Je suis resté 8 minutes dessus et Tom n’est pas mon ami.

Pownce : B, C
« Pownce, c’est Twitter en mieux ». C’est pas faux, techniquement. Mais que voulez-vous, tout le monde aime Twitter. Hop, racheté-fermé.

Virb : A, C, D
Dans la grande bataille des réseaux pour créatifs, il y a VIRB qui ressemble effectivement à un showroom : très beau, très vide.

Attractive World : Bah, j’étais célibataire :P – Un service bien puant.

Netvibes : A, C, E, F, G
J’aime Netvibes pour plein de raisons, mais quand on gère des centaines de Flux RSS, il faut passer par un soft. Et ils ont manqué le passage au social, c’est vraiment bête.

Last.fm : F
Je scrobble par automatisme tout ce que j’écoute, mais je ne fais rien de plus.

Aka-Aki : D
The new place to be du jour. Euh, ok, moi mouton, moi subscribe.

Youtube et Vimeo : C
Ne me servent que de Vid Dump. Les services sont excellents, mais leur dimension sociale ne me parle pas.

Et je suis persuadé d’avoir d’autres comptes dormants, quelque part sur la toile…

Update : ah bah si.

Linkedin :
J’avais tellement oublié ce truc que j’ai pris les alertes invitations pour du spam. Et trouve plus mon login/pass :D

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Et voici les derniers enseignements de ce 3e volet du Social Club :

La magie du web contre la méritocratie : le succès d’un service dépasse parfois toutes les relfexions et les études. Twitter en est l’illustration. Et c’est surtout un service qui bouscule les habitudes : accessibilité déconcertante, mais pression sociale très lourde.

Le web nous au aussi transformés en utilisateurs-risqueurs : là où les capitaux-risqueurs injectent à droite à gauche de l’argent dans des start-ups en attendant de voir qui va cartonner, nous nous inscrivons tous les petits matins sur de nouveaux services, en attendant de voir si l’un d’eux prendra. Avantage, ça ne nous coûte rien.

Plus généralement, 1 service = 1 attitude : si l’on reprend tous mes comportements à travers les sites sociaux, on se rend compte que je suis tour à tour open, élitiste, décallé, ambitieux ou complètement passif. C’est le cas de beaucoup d’utilisateurs.

Ceci qui crédibilise définitivement ce paradigm shift que je défend depuis longtemps : on parlait dans les années 90 de la “vie virtuelle” vs la “vie réelle”. On devrait parler aujourd’hui de la relation entre les dizaines de vies qui constituent notre nouvelle identité globale. Vivement la suite.

Social Club 1 : Facebook et MSN
Social Club 2 : Flickr et les Skyblogs
Social Club 3 : Twitter et les autres