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Et je vous le dis : ce sera lui, ou moi

Actu  •   16 années

Aujourd’hui, dans le métro 6, je suis fatigué. Je me trimballe beaucoup de matos photo du shooting d’hier : 3 appareils photo, un trepied, 3 objectifs, flash, accessoires… Sans compter mon sac habituel de freelance : laptop, chargeur, affaires etc.
J’ai oublié mon portefeuille sur le lieu du shooting et ai dû donc acheter un ticket à l’arrach’, je loupe une station bref, pas la joie.

Du coup, je me connecte pour passer le temps sur l’un de mes blogs favoris : Secret Défense

Il est question aujourd’hui de la confirmation que Nicolas Sarkozy va obtenir “son” Air Force One, le fameux avion présidentiel que le monde entier est censé envier au Américains. Note : 280 millions d’euros, à remettre dans le contexte d’un budget global de 101 milliards d’euros alloués à la Défense sur les 6 prochaines années.
Les commentaires sont fermés et je me dirige donc vers le billet initial qui évoquait ce projet, alors encore confidentiel. Les commentaires sont ici nombreux et évidemment, rageurs. On y parle beaucoup de ce Président bling-bling, gâté et irrespectueux de son pays qui connaît la crise.
Le projet Air Force One dans son ensemble est bien sûr plus complexe et raisonné qu’il ne le laisse penser, mais tout de même, chaque mouvement de Sarkozy semble prendre des allures de gifle pour le pays auquel il est censé donner l’exemple.

C’est à ce moment que le SDF craque, au milieu de la rame de métro. Je ne l’avais pas vu monter, à la station Nationale, ou Chevaleret. Pour ceux qui empruntent rarement le métro parisien, sachez que les SDF font partie intégrante du voyage, c’est comme cela. Vendant des journaux, jouant de la musique ou récitant machinalement une vie de misère, ils font tristement partie de meubles.
Avec l’habitude, on commence à les ignorer, on se concentre sur sa musique, sa lecture, sa moue de parisien grincheux. Un sommet de civilisation.

Je lisais donc mon blog et cet homme, avec le recul, je l’avais vu Tout le monde l’avait vu. Il est monté dans ma vision périphérique, il a tendu et vendu son journal dans mon audition inconsciente. Et il a enfin obtenu mon attention, l’attention de tous les voyageur lorsqu’il a craqué.
Je ne me rappelle plus des premières phrases.

“ALORS VOILA, VOILA. C’EST CA, LA FRANCE ? PAS UN REGARD, PAS UN SOURIRE ? JE SUIS HONNÊTE, JE ME BATS POUR TENIR, JE VENDS CES JOURNAUX TOUS LES JOURS”

Pas une réaction. Enfin, pas une réaction visible. Evidemment, tout le monde le regarde, le plus discrètement possible. Je sens quelques machoîres qui se serrent, mais personne ne bouge d’un poil.

“ET RIEN. RIEN ! VOUS VOUS EN FOUTEZ, HEIN ? HIER, J’AI VENDU CES JOURNAUX PENDANT 10 HEURES ET J’AI QUAND MÊME DORMI DEHORS. VOUS LE VOYEZ, LE FROID DEHORS, VOUS IMAGINEZ LA TEMPERATURE ??”

Le métro 6 est aérien, et nous montre le ciel blanc d’hiver, le temps gris. J’ai encore des frissons de mon trajet jusque la station. Sur les derniers mots, la voix de l’homme s’est légèrement brisée : il commence à pleurer, mais reste digne. L’homme empoigne soudain les journaux qui se trouvaient dans son sac et les jette au milieu du wagon. Pas un bruit, autre que celui du papier froissé.

“VOILA, PRENEZ-LES, CES JOURNAUX, PRENEZ-LES ILS SONT GRATUITS, JE M’EN FOUT CA NE SERT A RIEN”

Il se dirige vers le fond de la rame où je me trouve et se retourne alors pour asséner avec véhémence :

“CONTINUEZ VOTRE VIE, IGNOREZ MOI, MAIS VOUS ALLEZ VOIR CE QUE JE VAIS FAIRE ! AVANT CE SOIR, JE VAIS EN ATTRAPER UN COMME VOUS, ET JE VOUS LE DIS : CE SERA LUI, OU MOI”

J’ai un haut le coeur mais ne laisse rien transparaître, aussi minable que les autres voyageurs. Il parle de survie, d’un truc animal et hors de toute forme de règles, de loi, de civilité, quelque chose hors de notre champ des possibles, nous gens bien dans la vie qu’on nous propose.

“Ce sera lui ou moi” : ses paroles auraient pû être celles de la colère, mais la tristesse de son regard et la détermination de sa voix font tout tomber : cet homme est à bout, cet homme se trouve dans une impasse totale. Une illustration bien vivante de ce que nous ne voyons en général qu’à travers les médias, de manière purement intellectuelle. La vision de cet homme, son cri de détresse nous ramènent brutalement à la vraie vie, celle avec des sens.

L’homme se laisse tomber dans le strapontin en face de moi, la personne assise à côté s’écarte comme elle peut. Il laisse choire son sac à dos et prend son visage buriné dans ses mains. Il doit avoir 40 ans.
Ses sanglots silencieux toujours enfouis dans ses paumes, ses doigts qui grattent lentement sa tête, ses chaussures aux lacets fermement serrés me présentent un homme digne le matin, perdu le soir.

Une, deux stations, il se tient toujours le visage, dans un slience d’eglise. Des voyageurs descendent, d’autres montent en enjambant son sac à dos, son voisin a désormais repris sa lecture et je le regarde. Face à face, un mec chargé de 3 appareils photos et un homme le visage dans ses mains. C’est indécent.

Je veux capter son regard et en même temps, je me sens tellement ridicule et insultant, chargé comme une mûle de produits de consommation haut de gamme, de mes vêtements de marque, de mon téléphone qui affiche Libération et de ma molle indignation face à la dernière lubie de mon Président, de son Président aussi. Mais comment détourner le regard, ce coup-ci ? Je cherche silencieusement son attention.

Si j’ai oublié mon portefeuille, j’ai toujours mon porte monnaie, je le sors et le vide de ses pièces maladroitement, comme un enfant qui rendrait les billes qu’il a volées. L’homme se tient toujours la tête. Je devine la tristesse infinie de son visage, l’impasse dans laquelle il est, mais je sais aussi que sa réalité dépasse la plus triste de mes imaginations.

Je suis révolté, mais ce qui me révolte encore plus, c’est qu’en sortant, je commencerai à oublier, comme la plupart des gens oublient, pour ne pas déprimer eux-même, pour ne pas faire face. Notre argument massue ? “Que peut-on y faire, ça va changer quoi.” Imparable. On donne parfois du rab’ de monnaie, à manger, une promesse de don. C’est notre B.A et cela nous permet de rester “propre et digne” devant le miroir, quand certains quémandent de l’argent pour rester “propre et digne” tout court.

Ma station arrive, je dois partir, je ne sais pas comment lui donner cet argent. Il y a à peine 6 euros.

Monsieur…” … Il ne réagit pas.
Monsieur… Monsieur ? Prenez cet argent… Je suis désolé…” Je lui glisse les pièces entre les doigts, sa main esquisse un refus, j’insiste. Il lève sur moi son visage émacié mais fier, ne sourit pas, j’ai encore plus honte.
Je me lève et lui dit “de ne pas perdre espoir, ne perdez pas espoir“.
Il ne me regarde pas et bougonne quelque chose de négatif, que je n’entends pas mais que je comprends bien : dans la marée des gens indifférents à son sort, il y a ceux qui ne valent pas vraiment mieux mais qui se révèlent assez faibles pour donner de l’argent sur ce genre de coup d’éclat. Il a raison : j’aurais pu me considérer comme vraiment généreux si j’avais aidé cet homme avant ses larmes, avant son volte face dans cette rame de métro. C’est assez minable, ce que je viens de faire : J’ai l’impression de donner un sucre à un chien qui crève de la rage.

Les portes se ferment, je me retrouve sur le quai dans le flot des gens pressés et pressés d’oublier ce qu’ils ont vu. Je reprends la marche de ma vie avec ce reflexe de survie : ce n’est pas ma faute, je n’ai rien fait de mal, c’est la société etc.
Le raisonnement est petit, mais je sais qu’il prévaudra en moi assez vite, c’est comme ça. En chemin, je me demande comment du coup, je vais acheter d’autres tickets de de métro pour aller chercher mon portefeuille tout à l’heure.

Et je retrouve un billet de 50 euros, reçu pour mon anniversaire. En moi, le débat est impitoyablement rapide : “Tu aurais pu lui donner le billet”. “Nan, ça se fait pas de donner 50 euros pour un SDF”. Le débat est clos, la conclusion évidente : les pauvres, il faut respecter leur condition de pauvres et leur donner des pièces : c’est l’usage, enfin.

Parce que rien n’est parfait et parce qu’aucun système ne peut emmener tout le monde avec lui, des gens comme cet homme ne peuvent accéder à notre conscience ou notre attention que le temps d’un instant, un pic ponctuel d’empathie, de rage ou de honte.
Il y a des gens qui se démènent tous les jours contre ça. Il y des gens qui s’en foutent. Et il y a, au milieu, la masse de gens comme moi à la générosité à géometrie variable, donnant suivant leur humeur, la situation, la culpabilité, l’impact. Bienvenue dans une société du spectacle qui vous laisse le choix : lui, ou vous.

Des réactions ?

  • http://www.myspace.com/rougerougered G

    Le fait qu’il n’y ait pas de commentaire est assez explicite.

  • Anthony

    Waw…

  • http://fugeela.wordpress.com/ fugeela

    !!! Quoi dire après ça !!!

  • http://souri2labo.blogspot.com/ Souri2labo

    Cet article est tellement bien écrit…. Vraiment très touchant en tout cas.

    C’est troublant… Je pense que j’aurais réagi a peu près pareil. Quand les “évènements” se passent d’un coup, le cerveau n’a pas le temps d’assimiler et de réagir d’une manière ou d’une autre. C’est toujours après coup qu’on se demande “et si j’avais…” “et j’aurais du…”.

    Ce qui est sur que c’est que 99% des gens présents dans cette rame ont déja du oublier, ou se voiler la face… Sur l’état actuel des choses.

  • Fayaman

    Tellement vrai… c’est dur.

    ps: l’heure des articles et des commentaires est l’heure d’été… dsl

  • http://tempu-de-scemu.skyblog.com Béné

    c’est clair que dans ses cas la on ne sais jamais comment réagir, on a envie d’aider mais d’un cotés on ne peux pas aider tout les sdf que l’on croise parce que il y en a tellement.
    Tu dis que c’est petit mais a notre échelle donné de l’argent, ou juste faire un sourire de compassion c’est un peu la seul choses dont on est capable. Pour aider activement il y a des associations,des gens qui ont décidé de passer leur vie a aider des sdf…
    et je pense que tu n’a pas tord en disant que c’est le système puisque on a beau vouloir les aider, le mieux serait de faire un sorte qu’il n’y en est plus de sdf… et sa c’est une question de sous! choses que l’on ne peut pas gerer seul…d’un autre coté c’est aussi une questions de morale parce que si chacun de nous abrité chez soi les gens que l’on vois dans la rue il n’y aurai plus personne dans le rue, et c’est se qui se passe dans les pays en afrique… même ceux qui n’ont presque rien acceuille les touriste, les gens sans maison directement chez eux et les acceuille chaleureusement…c’est une question de culture…

    Bref, je prend le tramway a montpellier tout les jours pour me rendre a la fac et je ressens la même choses..

  • Moi

    Criant de vérité cet article…j’ai eu mal à te lire
    J’y penserai sûrement ce soir dans le métro, et demain un peu moins…comme d’hab

    (Béné, j’espère que t’es pas en fac de lettres, parce que l’orthographe, c’est pas ça….là aussi, j’ai eu du mal à lire)

  • http://www.monsieurzac.com Julien / zac

    Des centaines de milliards pour sauver les banques et les riches, et toujours pas assez pour sauver les pauvres. La société évolue peu de ce côté là…

  • http://shesapinklady.hautetfort.com Pinklady

    Brrrr, il me bouleverse ton texte. Je suis toujours un peu gênée quand une personne monte dans le métro pour faire la manche, je ne sais jamais comment me comporter. Je ne peux pas donner à tous, tout le temps, mon salaire n’est pas mirobolant même si j’ai un toit, que je mange à ma faim et que je peux me payer quelques trucs comme des fringues, des produits de beauté, des livres…

    Je lis ton texte et je me sens mal, je ne sais pas ce que j’aurais fait mais j’aurais été écrasée de honte, je pense. Parfois je donne, surtout à ceux qui font un truc sympa qui me met de bonne humeur. Quand on me donne le sourire, normal de donner quelque chose en contrepartie. Mais la plupart du temps, je regarde ailleurs, je me concentre sur mon livre. J’achetais à manger à ceux qui squattaient devant ma supérette d’antan, des boissons en été, de la pâté pour le chien… Mais bon, c’est si peu.

    Après, je crois que si on veut vraiment aider, ce n’est pas trois pièces qui changeront quelque chose, je crois qu’il faut s’investir dans un truc à plus grande échelle, une association. J’envisage depuis quelques temps de donner dans un programme de parrainage d’enfants africains mais finalement, en te lisant, je me demande s’il est utile d’aller chercher quelqu’un à aider aussi loin…

    Tant de gens à aider, ça me fout le cafard. Pendant ce temps là, on a filé plein de milliards à des banques, youpi dou. Pardon pour le raccourci foireux.

  • http://www.lapravda.com LA PRAVDA

    Je suis en train de déjeuner devant mon ordi..tu m’as tué la. Poignant.
    Excellent article dans lequel on se reconnait tous un peu.. l’ignorance feintée accompagnée de l’infamous serrement de machoire..dur.
    Un mot: fatalité.

  • Jay

    il commence à faire froid à Marseille, humide en plus, et cette saloperie de vent qui s’immisce partout, pénétrant, violent.

    Et devant la poste de quartier bourgeois, une femme, d’un quelconque pays de l’est qui fait la manche.

    Encore une.

    Avec un bébé.

    Encore une.

    Sauf que là, cette crevette elle vient de l’avoir pondu, elle n’a que quelques semaines si ce n’est que quelques jours.

    Révoltant, encore les moyens de lui donner 10€, je le fais, ne m’empêchant pas de penser que c’est vain, me demandant si c’est bien elle et son bébé qui profiteront de ce billet, ou la mafia de merde qui l’a déposée là, comme tant d’autres.

    ville de merde, vie de merde.

  • http://www.lifesgreat.fr/ Benjamin

    Tiens c’est marrant j’ai toujours cru que les bloggeurs c’était des faux mecs qui savaient pas écrire le français et qui n’écrivaient que des trucs plats, sans intérêt, que des tas d’autres bloggeurs avaient déjà racontés avant eux.
    Bah c’est pas ton cas. Moi j’aime bien les histoires.

  • http://blog.montibus.net Vincent

    Tes mots ont réussi à me retourner le bide et à faire sentir le désespoir de cet homme !

  • http://www.thespha.fr Spha

    Arf, pour un coup de massue, en voilà un.
    Article superbement écrit et sur lequel il n’y a rien à ajouter réellement sans faire de raccourcis trop faciles, de prises de positions lyriques que l’on écrit bien facilement mais que l’on ne tient pas en vérité. Donc je ne peux que te rejoindre : c’est clairement basé sur le choix – et sur la conscience.

  • http://www.geekzone.fr Cafeine

    Au délà du sujet qui nous met tous mal à l’aise, qui nous renvoie fatalement un “et si c’était moi” trop pénible pour vraiment s’y attarder, je voulais te dire que malgré les mots qui manquent (comme souvent quand tu écris trop vite et que mon flux RSS te prend en flag’), t’as fait très très fort. Il est superbe ce post.

  • Fayaman

    C’est comme quand on voit qu’il faut 10% du budget mondial alloué à la publicité pour éradiquer la famine dans le monde… Après tout ça c’est un débat qui n’en finis pas et qui ne fait pas avancer le schmilblik. Comment faire évoluer les choses, les gens qui le peuvent le veulent ils vraiment?

  • http://www.chriscb.org/ Chris CB

    Personnellement, je me sens tellement merdique dans ces moments là que je suis plutôt du genre à m’enfuir. Je n’y arrive pas, donner par culpabilité me fait me sentir encore plus merdique. J’ai l’impression de racheter ma rédemption. Mais voilà, quoi faire d’autre ?

  • http://17002400.canalblog.com meiry

    Difficile de se dire que ça fait partie du jeu, comme tu le dis très bien, il y a ceux qui restent en queue de train, et que le “système” laisse derrière nous, qui réussissons tant bien que mal. Et puis ils sont si nombreux dans Paris, ou ailleurs, sans vouloir faire de démagogie, on aimerait bien tous les aider autant qu’ils sont. Et quand on aide, on se demande si c’est sa conscience qu’on veut mettre en paix ou l’aide réelle qu’on veut apporter, tout se mélange un peu.

    En ce qui me concerne, il m’est arrivé quelque chose de similaire il y a quelques temps, un gars comme celui que tu as vu qui a craqué devant les gens. Je me suis refusée à lui donner de l’argent “gratuitement”. Je veux que l’argent que je donne rarement, serve à quelque chose d’utile. J’ai voulu lui donner des gateaux, mais il m’a expliquée qu’il ne pouvait pas en manger à cause de son dentier (ah oui j’préviens c’est pas glamour), qui ne tenait pas bien, il n’avait pas de sous pour acheter de la colle à la pharmacie. J’avais 15€ dans mon portefeuille, je lui ai donné ces 15€ et je lui ai dit “je t’attends ici, il y a une pharmacie juste en face, tu vas acheter ce dont tu as besoin à la pharmacie”. Et je lui ai donné mon sac de courses que je ramenais de chez mes parents, des gateaux, du jambon, 2 ou 3 conneries que je ramenais. ‘fin bref, j’ai fait un heureux ce jour-là je pense, ça ne m’arrive pas tous les jours malheureusement.

    Mais je pense que tu as bien fait, faut-il seulement qu’il en arrive là pour se faire entendre… Tu es le moins responsable de tous les passagers de ta rame ce jour-là… C’est ce que je me suis dit moi.

  • http://www.larcenette.fr larcenette

    Il n’y avait pas de commentaires parce qu’il n’y a rien à dire.

    Parce que quand tu vis à Paris, sur certains trajets qui peuvent durer 15 minutes, tu peux voir jusqu’à 3 personnes monter dans la rame demander quelques centimes, et 2 autres dans les couloirs avec leurs pancartes demandant à manger…

    Manque d’empathie?
    Je ne sais pas, c’est triste à dire, mais ils font parti de notre paysage visuel. Et entre ceux qui sont vraiment dans la galère, ceux qui font de la misère un véritable business, ceux qui font de la musique et qui la font bien, ceux qui plaquent 2-3 accords répétitifs, ceux qui scandent un texte drôle plutot que de voir paraître misérabiliste, les gens qui font la manche sont tous un peu les même au final.

    ça m’arrive de donner, mais plus à ceux qui font de la bonne musique (ça m’arrive d’être très agréablement surprise) et ceux qui se moquent de leur quotidien à base de ramassage de poubelles. Parce que je me dis que si un jour je me retrouve à leur place, je préférerais en faire rire plutot qu’en faire pleurer…

  • http://thebestplace.fr BenReilly

    Beau billet. Really.

  • Jay

    tiens j’ai une question pour vous, comment faites vous pour sélectionner à qui donner hum ?

    Paris, Marseille, même combat on est sollicité constamment…

  • http://www.shyraz.com insaf

    je suis devant mon pc et je suis bouleversée en lisant ton texte
    J’ai eu l’impression d être dans cette ligne 6 à entendre ce monsieur entrain d’ hurler son désespoir ..bel article, merci lâm.

  • emma

    pareil, les larmes aux yeux, une boule dans le ventre….merci (je suis vivante) je ne prends plus le métro, il est facile d’oublier cette réalité.
    Avec mon chéri on se demande souvent ce qu’on pourrait faire, je crois que je vais donner à des associations parce que c’est déductible des impots d’ailleurs (que je viens de recevoir, ça fait mal…) et plutôt que payer un jet à Nicolas, je préfère que la croix rouge distribue des sacs de couchages à des sdf.
    je pense aussi aller voir le film d’augustin Legrand, je crois que les média s’y interesseront si le film réunit suffisament de spectateurs et le débat sur les sdf sera peut être de nouveau à l’ordre du jour…
    des petits gestes, pas grand chose, peut être pour me donner bonne conscience ou simplement agir dans la mesure de mes possibilités.

  • http://silphi.free.fr/blog Silphi

    Très bel article. Ca m’explique un peu une notion qui m’est généralement étrangère, à savoir la compassion et/ou l’empathie.

    Juste un truc, si les banques sont ainsi sauvées et/ou assurées à grand renfort de milliards, c’est pour éviter que le cas “isolé” de ce malheureux ne deviennent la norme.

  • http://ssorry.free.fr ssorry

    Wow, merci pour cette belle claque !

  • Yodaaaa

    J’aurais pu passer 2h à lire la suite, s’il y en avait une. J’ai vraiment scotché sur cet article qui révèle quelque chose qui nous est forcément arrivé.

  • http://toy666.free.fr/Blog/ Toy666

    ça laisse vraiment à réfléchir, belle article.

  • http://aftershow4.free.fr FrancisXV

    j’ai le meme gars sur le RER B depuis que je suis a paris
    J’ai pris 8 ans, lui 20 dans les dents
    Je sais pas si il me reconnais, parmis les flots de gens qu’il voit quotidiennement, mais quand je peux je lui file un ticket resto (au moins ca finira pas en picole ou en hero, bien qu’il semble ne pas etre accro)

    Ca reste assez horrible tout ca, dans un voyage de 30min tu croises malheureusement 2-3-5 personnes toutes autant dans le besoin et même si tu as ete généreux avec 1 ou 2 .. tu ne peux pas avec les 2 ou 3 autres. Et ca a l’allée comme au retour. Mais bon, le trou de la secu est de 9 millards d’euro, pas de moyen pour les pauvres, on fait des bancs avec des trucs merdiques au milieu pour pas qu’ils dorment dessus, mais en 10j on debloque 360 milliards pour des banques crasseuses qui ont perdu leur pognon a trop jouer avec … ca reste le plus débectant

    avec 20 milliards .. moins de 10% de ce qui a ete “trouvé” dans la caisse vide débloqué pour ces gens, pour nous peut etre (qui sait ?) et bien leur quotidien ne serait plus aux mains d’organisation tels que l’armée du salut, les resto du coeurs etc, mais dans celle de l’etat, qui doit faire sa part de taffe au lieu de la laisser a nous en minuscule partie et aux assos pour le reste ..

    Reste qu’un jour j’aurais les couilles de lui proposer de dormir chez moi et de lui faire a bouffer au gars du RER .. mais comme toi, manque de courage je pense ou habitude .. on ne le fait pas

  • http://sharkysview.canalblog.com sharky

    Bien d’accord sur le fond de l’article.
    Sur la forme, la déformation professionnelle (?) en fait quelque chose rédigé comme un article de magazine qui justement se laissera oublier comme tous les articles sur le même sujet.
    Ca n’en reste pas moins très bien écrit et très parlant.

    Quant à toutes les bonnes âmes torturées par ce post et par le “comment choisir”, la vie est dure, isn’t it?…

  • ibeewooz

    Bien dit, trop joliment peut être face à une situation si brute.
    On parle même de B.A. alors qu’au fond c’est un réflèxe humain que de tendre quelques pièces dont on ne fera rien de plus que s’offrir un café.
    C’est ma motivation à moi quand je le croise, le SDF, de me dire, oublie ton café et peu importe ce qu’il en fera donne lui le peu que tu as car toi t’as poche sera aussi pleine demain.
    Et ce sentiment de honte est vrai mais je le mélange, avec prétention peut être, à un sentiment de satisfaction d’avoir donner…

  • regis.

    superbe post… tout en humanité, et qui a un sens, grandiose sur une réalité sensible du monde d’aujourd’hui.
    Ils font partie du paysage de toutes les villes, pas seulement du métro parisien… J’en profite aussi d’inviter le monde à aller jeter un oeil à “Enfants de Don Quichotte, act 1”, injustement boudé par le public. Il doit être encore en salle.

  • malice

    Merci pour ce beau texte… On l’a tous vécu ce malaise, ce sentiment d’impuissance et puis le “c’est pas ma faute”, la géométrie variable de la charité – mais toi tu l’as en plus bien décrit.

  • Pingback: Monsieurlam, le métro, le web, la réalité et un portefeuille()

  • http://giz404.freecontrib.org/ giz404

    J’ai souvent eu ce sentiment de culpabilité et de médiocrité dans le métro, faisant mine de ne rien voir, et tentant de me convaincre qu’au fond, je fais comme tout le monde.
    Chacun s’arrange comme il peut avec sa conscience.

  • http://www.blogamer.fr YaKaMoNe

    Ca décrit parfaitement le sentiment que j’ai très régulièrement à la vue d’un SDF.

    Et dire que j’entends toujours le discours “Ouais y’en a ils le font exprès d’être SDF”

    Hier j’ai vu une vieille dame qui paraissait pourtant “normale” faire la manche timidement presque en se cachant.

    Plus personne n’est à l’abri

    Parfois cette société me fait gerber

  • http://www.twitter.com/nbelloni Nico

    C’est pour cette tranchante humanité, et cette implacable franchise envers toi-même Lâm, que je lis et apprécie ce blog. Merci.

  • Cédric

    J’ai toujours pleuré après avoir vu un SDF… Enfin ça dépend lesquels.

  • Mickjagger

    Assez d’accord avec Ibeewooz, donner quelques pièces devrait être un geste naturel. Comme il dit, ça nous priverait même pas d’un demi-croissant à la boulangerie.
    Donner de temps en temps, sans chichis, sans honte. Je pense qu’un mec en galère préferera toujours 40 centimes à rien du tout, pensez-y.
    Déjà si tout le monde le faisait au moins quelques fois, ça serait pas mal… Yalla! comme dirait l’autre!

    Après, c’est sûr on peut être parfois vraiment plus touché ou géné dans certains cas, les femmes ou petits gosses exploités par certaines mafias, tout comme ces gars qui distribuaient les petits cartons avec un texte explicatif dans les trains, dont on se demande qui est derrière eux, tout en sachant qu’ils n’ont sans doute pas une situation enviable.

  • http://leslie-parisienne.blogspot.com MaryLeslyne

    J’en ai les larmes aux yeux, tant je trouve ça beau et tant je ressens moi aussi cette culpabilité. J’essaie d’aider aux mieux les gens qui me demandent de l’aide… dernièrement j’ai donné un ticket restau de 10€ à deux jeunes mecs qui n’avaient rien à manger… j’ai donné deux clopes à un SDF qui n’en demandait qu’une… ce n’est pas grand chose, mais en donnant de l’attention à ces personnes en souffrance on leur redonne un peu d’humanité. Je me reproche souvent de n’avoir rien pu faire, de ne pas m’être assis sur ce banc pour discuter avec lui, lui proposer un bon dîner, un toit et une vraie vie. Je culpabilise d’avoir ce que j’ai… j’ai peu, mais j’ai plus qu’eux.

    Je pense qu’on s’est tous retrouvé, à Paris ou ailleurs, face à cette misère… il faut y faire face, faire avec, et aider quand on le peut…

  • Mickjagger

    En ce qui concerne les avions de Sarko, j’habite à peu près dans l’axe de la piste à quelques kilomètres de Villacoublay, et je peux te dire que la première année, les rotations étaient incessantes…
    Le jour du crash, je serais peut-être aux premières loges, qui sait.

  • http://www.tourriol.com Edmond TOURRIOL

    La révolte, c’est le premier pas vers la révolution. Et si on n’a pas les couilles de la faire dans les rues, on prend pas de risque à la faire dans les urnes. Quand on voit qui on a eu au deuxième tour de l’élection présidentielle, on se demande s’ils sont si nombreux, les révoltés.

    Au lieu de filer 40 centimes à un pauvre, donnez-lui un gouvernement propre et digne.

  • http://streetluxe.fr/ dyns

    Parce que c’est plus facile de dire que sous prétexte certains SDF foutent toute leur thune dans l’alcool au lieu d’économiser ou quoi, il ne faut pas donner. A cause de cette minorité que je plains tout autant voir plus car eux, leur seul leitmotiv c’est de boire pour oublier, alors que ceux qui se battent ont des objectifs louables, et bien on ne donne plus ou moins. C’est un débat sans fin. C’est révoltant, c’est triste, ça peut nous tomber sur le coin de la gueule surtout dans le contexte économique actuel et dans cette ville peuplée d’égoïstes. Bref. Tant qu’on est pas touché on sait pas ce que sais, je ne sais pas ce que c’est d’être SDF, de ne plus avoir personne pour me tendre la main, et je ne le souhaite à personne.

    ‘Tain j’ai le cafard. Ça fait du bien de penser à autre chose qu’à sa gueule.

  • http://leslie-parisienne.blogspot.com MaryLeslyne

    @Dyns… moi je sais ce que c’est que d’être à la rue… j’ai perdu mon toit avec ma famille la veille d’un noël, et nous avons été balotté d’hotels en hotels… et les gens sont généreux… Cela va faire bientôt 11 ans et pourtant j’ai toujours des objets qui nous ont été donnés pour recommencer notre vie. Alors quand je peux j’aide, un sourire, une discussion, une oreille, un ticket restau, de la monnaie, un sandwiche… parce que je sais ce que ça veut dire ne plus rien avoir.

  • Simon

    Bravo , pour cet écrit , cette tranche de vie si bien retracée.

    Surement la plus belle chose écrite sur ce blog.

  • http://silphi.free.fr/blog Silphi

    C’est un article sponsorisé par kleenex en fait ? xD

  • BOBO

    Donnez de l’argent, des clopes, des tickets restos, tout ce que vous voulez !

    Ca vous donnera bonne conscience un quart d’heure … et rebelotte lorsque vous recroiserez un malheureux.

    La vrai action possible est dans un bureau de vote !
    Demandez-vous pourquoi ni le PS ni le RPR/UMP n’ont résolu, ni même amélioré les choses pour les plus pauvres d’entre nous (car eux c’est aussi vous demain pourquoi pas !)

    Les laissés pour compte de France ne votent pas et n’intéressent donc pas ces partis !

    Alors soyez honnête envers vous même !
    En votant PS/UMP (d’ailleurs demandez aux SDF si il y a une différence à leurs yeux) vous êtes TOUS complices du laisser mourir de ces gens !

    A plus sous le carton !

  • http://matyeu.wordpress.com/ matyeu

    C’est vrai que c’est choquant de voir à quelle vitesse l’état est capable de lever des fonds énormes pour sortir des banques d’une crise . Tandis que sortir des gens d’une autre crise , plus dure ,serait sûrement moins onéreux .
    Après , il faut savoir que sortir un SDF de sa situation n’est pas chose facile , et dépend de la durée de sa situation , de la volonté qu’il aura de s’en sortir , de son état physique et surtout mental , largement autant que de l’état des infrastructures qui peuvent l’aider .
    C’est sûrement cynique , horrible et sans doute un peu faux (voir l’exemple des américains qui se paient un séminaire après avoir été renfloués) mais je me dit que les banques feront au moins bon usage de leur argent .
    Et puis ne pas sous-estimer l’impact que peuvent avoir quelques sous et quelques mots ou attentions , sur quelqu’un qui passe beaucoup de temps dans la journée à se sentir rejeté . Même si sur le coup , on ne dirait pas , ça peut donne du courage et de l’espoir après coup , quand il y repense . Et c’est déjà bien je trouve.
    Moi je ne donne pas assez , mais je me dis qu’un jour , quand j’aurais la possibilité matérielle et psychologique d’en faire plus , je ferais quelque-chose avec un réel impact.
    J’espère que je ne me voile pas la face en pensant ça et que je n’excuse pas par là mon manque de solidarité . Joli post .

  • http://www.tornak.com Arthur

    Il n’y a pas grand chose à rajouter à cet article..

    Je vais au bureau tous les jours en métro, et c’est vrai que les moments de ce genre font partie du “paysage” quotidien.

    Perso, je donne de temps en temps, mais ça ne m’allège pas pour autant la conscience. Je pourrais faire bien plus pour aider les gens comme ça qui sont clairement dans la merde. Mais c’est vrai que c’est un éternel débat ce genre de choses..

    Je crois profondément que l’homme est par nature égoiste.. certes il y a des exceptions, mais si la majorité des personnes était généreuse, la misère n’existerait pas, un système (qui a ses avantages et ses défauts, comme tout système) comme le notre non plus.. mais les faits sont là, on ne peut pas toujours tout faire, aider et sauver tout le monde. On pense d’abord à soi et puis on avance en se trouvant des justifications comme on peut.. C’est triste mais c’est le systeme actuel.. on se dit tous la meme chose je pense.. personne n’est heureux ou s’en bat les couilles quand il voit une scene de ce genre, aussi banal que ça puisse paraitre après 10 ans de métro, 2 fois par jour.. mais personne ne fait rien au final non plus. Il y aura toujours des riches, des pauvres et des mecs comme nous qui composent à 75% la population française, des gens “normaux”, financierement parlant..

    La solution passe peut etre par une prise de conscience générale.. car si ce mec est effectivement dans la merde, à dormir dehors et à lutter pour survivre, il en est de même pour les pauvres qui vivent dans des pays qui ne sont pas aussi “développés” que le notre.. d’ailleurs, ça fait bizarre de se dire qu’il y a toujours des mecs en galère comme ça dans un pays soit disant développé..

    Enfin bref.

  • http://sharkysview.canalblog.com sharky

    Hé les gens, une question pour rester dans le ton: si c’est moi le “lui” de “lui ou moi”, et que vous êtes dans le métro, vous réfléchirez autant pour intervenir que pour lui donner une pièce ou pas?

  • http://delirium.sanhly.com Sanh

    C’est bouleversant d’avoir partagé ça, et… même si t’as donné de l’argent qu’après son craquage, dis toi qu’avec ton article il y a une bonne poignée de gens qui donnerons à ceux qui tendent la main.

  • http://silphi.free.fr/blog Silphi

    @Sharky : t’es dingue ? un mauvais coup est si vite arrivé…

  • BOBO

    @Sharky : je vois pas pourquoi ta vie vaudrait plus que la sienne.
    J’hésiterais donc peut être pour choisir sur qui taper …

  • http://www.monsieurlam.com Lâm

    Le débat n’est pas de choisir, mais de comprendre comment un homme en arrive à dire cela. Ne pas se tromper de débat, c’est important.

  • NewYorkaise

    Depuis mon retour a Paris, il ne se passe pas un jour sans que je croise un SDF ou autres personnes mendiant dans le metro. Je suis tout sauf indifferente, je les regarde, je les ecoute, mais je ne leur donne rien parce que mon combat est ailleurs et que je ne peux pas aider tout le monde.

    Mais ne pas ignorer cette detresse, me permet de prendre conscience de ma propre chance, d’apprécier ce que j’ai, de vivre positivement parce qu’il y a pire comme situation.

    Petit apparte a Meiry: bravo pour ta generosite, pas tant pour l’argent que tu as donne, mais pour le temps que tu as consacre a cette personne. Le temps d’ecouter son histoire, le temps d’attendre qu’il revienne de la pharmacie, ce temps, qui a mes yeux est bien plus precieux que quelques pieces jetees dans l’indifference.

  • BOBO

    @Lâm : comprendre comment un homme en arrive là ? ok :

    (rayez la ou les mentions inutiles)

    > Perte de repères familiaux, vie sociale, travail
    + Alcool
    + Drogue
    + Abandon et honte de soit
    + pas de toit, crasse, faim
    + problèmes psychiatriques (dans 30% des cas)
    = oulalah c’est vraiment horrible de croiser tous ces malheureux dans le métro, il manquerait plus qu’ils soient dangereux en plus !!! Vivement que Ségo/Delanöe soit élue !

    Et voilà !

  • http://www.tornak.com Arthur

    +1 NewYorkaise

    Lâm, je pense qu’on peut lier sa phrase au caractère animal de l’homme.. dans le sens, je me bats pour survivre.. le meme caractère qui pousse l’homme peut etre aussi a ne penser qu’à sa gueule.. j’extrapole énormément, mais au final..

  • http://www.blog-in-paris.fr Misskarolyn

    Je pourrais te dire de bosser dans le social, mais à nos âges, il est difficile de changer de carrière aussi radicalement. Reste le bénévolat. C’est un choix.

  • http://www.b2bintz.com Bintz

    Dur. Mais je pense pas que la société actuelle soit prête à trouver un remède aux pauvres (autre que de foutre des répulsifs chimiques comme pour la vermine).

  • http://17002400.canalblog.com meiry

    @NewYorkaise : merci ! En effet, je pense que parfois, ce n’est pas tant l’argent qui rend heureux ces pauvres gens, c’est aussi une clope, un sourire, un sandwich, une discussion de 5 minutes, ça m’arrive de temps en temps heureusement. Je me dis que la pire des choses pour eux, c’est justement de faire partie du décor.

  • Antoine T.

    Plus que le discours encore, je crois que ce qui m’a touché le plus, ce sont tes petites fautes d’orthographe qui sont pour moi ici un gage de sincérité profonde. Enfin j’aime le croire.
    Merci pour ce billet.

  • Pete Rock

    Beaucoup d’humanité dans ton post, …réellement. Mais le problème,ont le dit tous plus ou moins, on donne pour se donner bonne conscience. Mais si on donnait pas ce serait pire.

    Un chiffre qu’il faut prendre en compte: plus de 70% des SDF de nationalité française, est atteinte de pathologies psychiatriques, en particulier de schizophrénie. Et ils se retrouvent dans la rue ces SDF car ils ne veulent aucune aide de leur proche et ne veulent pas se faire soigner. Peut-etre que celui de ce matin il l’était, schizo (cf “ce sera lui ou moi”).

    Combien de fois le samu social intervient en urgence pour récupérer ces pauvres bougres au bord de mourir de froid pour les mettre dans un endroit au chaud et qu’ils veulent qu’on les laisse tranquille.

    Alors quand on verra un SDF marcher dans la rue et se parler à lui tout seul, ou hurler contre un ami/ennemi imaginaire, il faudra y penser, que sûrement il est schizo et pas seulement qu’il est bourré et qu’il raconte n’importe quoi. Et donc, pensée difficile à admettre au début, qu’il s’est retrouvé dans la rue parce qu’il était fou et pas parce que la rue l’a rendu fou.

    Cela n’enlève rien à la pauvreté originelle dans laquelle ces personnes sont. Mais le système français est tel, que si l’on entre un peu dans ce système, toute une série d’aides, d’associations, de bénévoles sont là pour éviter que les gens se retrouvent à la rue. Parcequ’il y a le rmi depuis michel rocard, qu’il y a les assedic, et qu’il y aura le rsa (et si ça fonctionne exactement comme on le dit).

    Pour finir, malheureusement il y a beaucoup de faux sdf venus des pays de l’est ou autres, faisant la manche, exploités par des réseaux mafieux. Car mendier si on se démerde bien ça rapporte, et les réseaux peu recommandables le savent. Alors on se laisse berner, et on donne, à ces gens qui direct vont reverser leur dîme à leur mac et qui dormiront dans leur case en banlieue, asservis, pour repartir au “taf” le lendemain matin, le taf de la mendicité organisée.

    Mais les pauvres bougres dans tout ça, eux, n’en profiteront pas, schizo ou pas. Heureusement que le samu social et toutes les associations apparentées qui s’occupent de notre quart monde sont là. Elles ont besoin qu’on les aide, aussi… et tes 6 euros et bien pense que si pour toi ce n’était pas énorme, pour lui ça a du changer une partie de sa journée…, et qu etu auras contribué à ce qu’il ne s’encadre personne ce soir….

  • http://www.annouchkla.fr annouchka

    Ce qui est frustrant dans le fait de donner aux SDF, c’est qu’au final tu sais très bien que tu ne vas pas résoudre leurs problèmes avec 2 misérables euros. Au final ils passeront quand même la nuit dehors, rongés par la solitude…

  • Fif

    Pur texte. Dans le mille à plus d’un titre.

  • BOBO

    Je viens de me rappeler une petite histoire !

    Il y a trois semaines de cela, en voiture, je vois un SDF qui bloque le passage aux voitures en restant au milieu de la chaussée.

    Il s’avance vers une auto qui voulait passer et met les mains sur le capot en invectivant le conducteur (dans des termes peu clairs, peut être “cest lui ou moi” mais on s’en fout en fait)

    Malheureusement pour lui,aussitôt, sort de la petite Polo, un grand noir (de type lascar) environ 1m90, pour 90kg …
    “ouch” me dis-je en évaluant rapidement les forces en présence, et le valeureux clodo qui persiste à gueuler, après avoir bien entendu fait un pas en arrière à la vue du gaillard !

    Et ce qui devait arriver arriva, un crochet droit de Tyson envoya valdinguer notre triste héros dans les cordes,(représentées alors par les bandes blanches au sol).

    Un peu surpris mais pas défaite la cloche se remit debout, pendant que notre ami boxeur reprenait sa route.

    S’avance ensuite la voiture qui suivait, que le SDF s’empresse d’empêcher également de
    passer !
    Malheureusement pour le show et heureusement pour la fluidité de la circulation, la frêle jeune femme à l’intérieure attendit sagement que notre homme se calme et aille “au bistrot/sur un banc/mourir” pour avancer.

    J’étais juste derrière elle dans ma grosse berline à étoile et pendant que cette scène se déroulait, je me demandais si j’allais commencer par un low kick ou par un direct dans la bouche comme droit d’emprunter cette rue de ma charmante bourgade de banlieue.

    Morale de l’histoire : ne donnez pas d’argent aux SDF, un peu d’amour suffit parfois :)

    Petit rappel à nos amis de province : l’amour en banlieue n’a pas la même signification qu’à Paris intra-muros.

  • http://oopsy.canalblog.com/ OoPsy

    Je lis rapidement (et pas les com je repasserai) .Juste en plein déménagement, hier je fais 2 aller-retour au secours populaire. Fière de ma BA et en même temps j’ai honte quand je vois la quantité de fringues et de chaussures (je suis une fille futile !) parfois neufs, à peine portés dont je me débarasse. . En même temps je vois les bénévoles et les gens qui viennent se servir avec la peur d’un jour avoir besoin de leur service. Et mon incapacité à m’engager dans une association pour ne pas avoir à cotoyer cette “misère”. (Coupable mais pas responsable ou l’inverse….)

  • http://www.noside.fr Rémi

    Ce billet est pour moi la parfaite retranscription de la vrai définition d’un blog, bien loin de l’objet commercial qu’il est majoritairement devenu. Un espace de réflexion ouvert au grand jour, simple, intime. Merci.

  • http://helium-blog.com Helium

    Superbe article. Vraiment. Je ne sais que dire de plus, je ne saurais trouver les mots pour y répondre…

  • Valou

    Il est très beau ton article, il donne des frissons dans le dos.

    Le monde n’est pas toujours drôle mais il faut garder espoir, essayer de toujours rester optimiste même si ce n’est pas facile.

    Moi, j’essaye d’aider mes proches au maximum, de ma maman qui n’a pas beaucoup de moyens et de mes frères qui ont besoin d’attention car ils sont un peu retardés.
    Et qu’on soit pauvre ou riche, le plus important, c’est de vivre entouré d’amour.

    Ouais, je sais, ça peut paraître con! Mais si tu vis dans un entourage avec beaucoup d’amour, amour maternelle, de ton copain, ton mari, ta femme, tes enfants, tes amis,… et bien la vie sera plus facile et plus belle.

    Je pourrais en parler des heures tellement le sujet est vaste…

    Alors pour terminer: l’important, c’est juste “un peu d’amour…”

  • Antoine T.

    Love is all. Oui oui./

  • http://www.journaldumac.com Daz

    Pas lu les comms (chose que je fais d’habitude) mais je m’empresse de poster ceci:

    Lâm, ce billet figure parmi les meilleurs que j’ai pu lire jusqu’ici sur ce blog, je vais vraiment finir par le bookmarker (qu’est-ce qui est + valorisant finalement, bookmarker un site, suivre mollement son flux RSS ou taper l’url chaque jour, comme ça, pour voir ? La réflexion est open ^^)

    Retour au sujet, c’est vrai que 2€ ne changeront pas sa vie et son ressentiment vis à vis des “autres”, mais c’est vrai que se dire ça, c’est faire preuve d’enculisme, je le concède.

    [Cynisme] En ce qui me concerne c’est simple, j’ai jamais de monnaie alors tant que les SDF seront pas équipés Monéo, je pourrais pas faire grand chose pour eux. [/Cynisme]

  • http://gomarauxplatines.wordpress.com Margaux

    sans voix.

    j’avais oublié que t’écrivais si bien. (oui je sais ce n’est pas le sujet de l’article et je m’en excuse).

  • http://www.u-m-p.org/site/index.php ump girl

    salaud de pauvre, si ça continue y vont même plus baisser les yeux en croissants les honnêtes gens dans la rue
    et évidement dans ces cas là y’a jamais un agent de la sécurité présent! sûrement encore en grève ces fainéants!

  • Mona

    Je ne laisse habituellement pas de message… mais ce sujet me rattrape, aussi vite que les transports en commun que je prends chaque jour de travail. Je vois la vie qui défile, en tache de fond mon visage qui se découpe sur la vitre un peu crasseuse du train. J’ai peur de ne plus faire attention aux gens qui restent sur le quai. Parfois j’en connais, souvent non, mais je vois bien que mes yeux sont de plus en plus tournés vers mon train-train (!) quotidien. C’est triste et c’est pour tout le monde pareil. Diablement banal… comme la misère. Misère du travailleur fatigué (mais qui dormira au chaud) ou misère de l’être fragilisé, la frontière est si mince. On devrait pouvoir se parler !

  • http://www.instantdes.com Xu

    Je ne donne jamais aux SDF, à part dans une telle situation extrême, et je n’en ressors pas bien fier. Tu as si bien résumé tout ça.

    Plus généralement on agit toujours plus ou moins selon le spectacle, et pas que face à celui de la misère.

    Après je ne crois pas à une telle action localisée, ponctuelle, bien qu’humaine. Je préfère soutenir une association via un prélèvement mensuel, ou une banque qui reverse un peu à chaque utilisation de ma cb, comme le crédit coopératif. Ou intégrer une telle démarche – quelque soit le ou les engagements – dans un projet pro, afin que ce soit justement dans les rouages du système. Ce dernier point n’est pas encore d’actualité me concernant, mais c’est dans la roadmap ^^

    Quant au politique si cher à BOBO, autant d’abord lui montrer la voie…

  • http://www.haroldito.com harold

    Triste. Le tissus social des transports en commun est celui qui représente le mieux la population, et ses problèmes qui ne se tarissent niveau pauvreté. J’aime les prendre pour cette tranche de réel et ne pas oublier (au lieu de me le faire surriner par la télé).

    Aussi ça me fait penser à un article de Digg qui disait que les européens étaient rudes entre eux. Putain on l’est, et la France est bien dans le top 3 en regardant les transports à Paris (15 ans de pratique et plus d’un an sans casque): on ne se respecte absolument pas une seule milliseconde, on se supporte en grognant. Trop de mal à s’expliquer, tout dans le non-dit. Usant.

    J’imagine être au fond du trou, demander de l’aide et voir des gens qui non seulement m’ignore totalement mais qui en plus entre eux, se chient dessus pour le moindre petit effort (attendre que les autres sortent, être debout deux stations etc). Bonjour l’espoir.

    Et donc faudrait qu’on évolue quand même.

  • http://www.electronlibre.info ZaraA

    Tu te trompes. C’est dommage. Tu confonds ta faiblesse face à la détresse de cet homme et l’impérieuse envie de le faire taire à coup d’une générosité mal débourrée.
    Combien de fois faudra t-il le répéter, le problème réside dans l’absence d’alternative. L’envie de voir l’autre se taire, et ne plus cracher à la face du monde sa condition de miséreux.
    Toute une éducation classique à refaire… C’est dommage.
    Tiens pour commencer et te nettoyer l’esprit de ces idées nauséabondes. J’espère que tu connaissais déjà, mais que tu en avais oublié le sens implacable :
    http://www.ciel-et-enfer.net/assommons-les-pauvres-2.texte

  • LeUBmasqué

    Touché !

  • http://dirtydianeison.blogspot.com/ Diane

    Bonjour Monsieur Lâm. Première fois que je laisse un com ici.
    Je vais essayer de verbaliser le plus doucement possible ce qui m’apparaît comme insoutenable dans cette description.
    A savoir qu’entre Lui et Vous, il y a surtout le billet de cinquante euros qui est resté dans votre poche.
    Et là, on n’est pas la société du spectacle. On est dans les faits, dans ce qui s’est passé.
    Enfin, dans votre réalité. Où est-il écrit que 50 euros c’est trop pour un SDF ? Cela ne fait même pas 2 nuits d’hôtel ! :(

    Je ne vous fais pas de reproches déplacés (loin de moi cette idée, c’est pas ce que je veux), j’essaie juste de comprendre comment on peut se dire que 50 euros, pour un SDF, c’est trop. ça me dépasse tout autant que la situation de ces gens qui n’ont pas d’autres solutions (je parle pas de choix là) que de dormir dehors, sur les trottoirs.

    Je crois profondément que ne pas aider l’autre que l’on a en face de soi, c’est quelque part, ne pas s’aider soi-même.

  • http://www.studiosushi.com james | studiosushi

    -_-

    je ne passe pas beaucoup de temps par jour dans les transports en commun, moins de 20 minutes. mais en bas de chez nous, avant l’entrée du metro, je croise quotidiennement un certain nombre de personnes en difficulté. des femmes, des hommes, des vieux, des jeunes de différents âges. souvent les mêmes. souvent les mêmes habits. toujours la même fatigue dans les yeux, l’espoir complètement absent.

    j’en recroise parfois certains à la caisse du magasin du quartier. achetant de quoi manger. courbé, silencieux, fuyant les regards. ça va faire un an et demi maintenant depuis que je suis arrivé à paris. ils sont là tous les jours. j’en suis venu à “sympathiser” avec eux, et à leur donner ce qu’il me reste de monnaie de la journée quand j’en ai, à leur ramener toutes les pièces jaunes et cuivrés que j’ai accumulé et gardé dans un coin, à leur proposer un sandwich parfois. des mots échangés. prendre un peu de temps. espoir. désillusion aussi. sourire à la fin, toujours. je ne connais pas leurs vies, ils n’ont pas non plus envie d’en parler. ils ne se souviennent pas toujours de moi. ils survivent comme ils peuvent. on se demande comment ils perçoivent ce geste qu’on leur fait on leur donnant un peu. honte, humilité, détresse, joie, désespoir, chance. on en sait rien. on ne peut pas se mettre à leur place. on ne peut pas non plus appeler ça de la solidarité. je me demande parfois si ce que je fais est bien, pourquoi eux en particulier, pourquoi pas les autres.

    ce que je sais, c’est que les prochains mois vont être longs et froids pour eux. tous.

  • http://www.monsieurlam.com Lâm

    Bonjour Diane,

    Je comprends tout à fait ton point de vue. J’ai écrit les choses sans détour, je ne suis pas là pour dramatiser ou embellir quoique que ce soit, qui que ce soit.

    En ce qui concerne les 50 euros, il faut remettre dans le contexte : je ne me rappelais absolument pas que je les avais au moment des faits, je m’en suis souvenu en sortant de la station.

    Par contre, cette reflexion que j’ai eût, je l’ai vraiment eût. C’est choquant, mais c’est tellement nous. Je sais que la plupart des gens penseraient la même chose : si dans son portefeuille, on a des pièces et un billet, on donnera TOUJOURS les pièces, ça fait partie du truc. La manche = des pièces. C’est un stéréotype, ça arrange tout le monde, sauf les pauvres évidemment.

    Je ne défends aucunement cette thèse, je dis juste sans détour ce qui s’est passé dans ma tête à ce moment là. J’envie ta générosité, car je ne l’ai pas : je calcule souvent ma charité en fonction de ma situation propre d’abord. Encore une fois, je le dis : je fais partie du ventre mou de la charité et de la générosité. Cela n’excuse rien.

  • http://www.journaldumac.com Daz

    Putain, même misérable il reste impérial.

    Lam, my hero.

  • DamsDams/NVRLND

    Lâm tu post est bien ecrit ….

    Pardonnez moi mais je n’ai point la force de lire tous les commentaires….(je repasserais demain)
    Parce que moi ce qui me fout la RAGE c’est l’ignorance des gens vis a vis des mendiants!!!
    Juste …. Le pire c’est un mendiant qui a le courage de demander quelques centimes à chaque personnes….et bien aucunes de ces PERSONNEs ne le regarde ou lui repond… Meme un chien on le regarde, meme un flyer qui traine a ses pieds on le regarde, Alors pourquoi pas un SDF??? M****2 à la fin!
    la derniere fois j’avais honte ds le metro/ville/pays/monde ou j’etais, Meme si tu n’as pas d’argent …la moindre des choses c’est de le DIRE!!! mais en aucun cas faire comme si le mediant n’existait pas! Je trouve ça HONTEUX!!!!
    Je comprends vraiment pourquoi le mendiant a craqué!!!

    Mais y’a un truc que je ne comprend pas??? c’est pourquoi dans les rues(pour mon cas dans Paris mais peut etre ailleurs) peut on faire des Dons pour des assos d’aide humanitaire ds les pays du tiers monde(CARE,UNICEF,MSF,Croix Rouge …) et meme animales(WWF) MAIS PAS CONTRE NOTRE PROPRE PROBLEME HUMANITAIRE les SDF!!! LES SDF NE SONT PAS HUMAINS??? c’est quoi de la M***?

    pendant 3 ans de FAc a Paris4 j’ai donné 25E a l’assos CARE, pour me sentir mieux je vais dire …….. bah l’argent je ne sais pas ou il va, comment il est repartit, puis reversé et autres …
    Donc depuis le debut de l’année j’ai tout coupé ….plus 1 cts à CARE (dsl pour les malsnourrit du reste du monde) mais je prefere donner de l’argent/offrir de quoi manger, moi meme a 2/3 SDFs en bas de chez moi …là ou vraiment je verrais le resultat…..

    enfin …. sur ce je reveindrais pour lires les commentaires precedents ….j’ai plein de retard ds le boulot

  • http://milkieroad.wordpress.com Angele

    Ce post m’a fait un peu pleurer. Ouais je pleure pour des choses comme ca. Des situations horribles que je confronte à mes plaintes d’egoiste.
    Bref.
    Justement, je pensais à cela dans le métro.
    Ligne 6.
    Entre Daumesnil et Place d’italie.
    J’avais mon sac de déjeuner à la main acheté 15 min plus tot.
    Un mec chantonne dans le metro.
    Alors j’hesite. Je lui donne de l’argent de mon portefeuille ou bien… je donne mon sac de dejeuner.
    Le rame est bondée à cette heure-ci. J’attends qu’il termine et fasse le trajet jusqu’à moi dans le wagon. Je déciderai quoi lui donner à ce moment-la.
    Plusieurs stations défilent. Nous sommes deja Place d’Italie. Et je dois descendre. Le mec chante toujours et je le vois remercier les gens lui donnant des pieces.
    Je dois me depecher de descendre. Mais je n’ai aps le temps de remonter du cote du wagon dans lequel il se trouve. trop de monde qui cherchent à descendre ou à monter. La station est tres frequentee. Si je remonte, je n’aurais pas le temps de redescendre. Et je serais en retard pour le taf.
    Je m’en veux. Je continue mon bonhomme de chemin vers la sortie. Il est trop tard.
    J’ai deja oublie cette histoire dans la journée… jusqu’a ce soir.
    Parfois je me deteste de ne pas faire plus.

  • http://www.journaldumac.com Daz

    Le truc des assos (“je ne sais pas où va la thune”) est un classique mais il me semble que depuis les gros scandales type ARC et autres, elles doivent expliquer désormais ce qu’elles font des dons qu’elles reçoivent.

    Sinon pour en remettre une couche sur la cruauté du monde moderne:

    A la sortie du RER à La Défense, on croise des gens payés pour donner un journal gratuit…

    Et 10 mètres plus loin des gens dans le besoin qui tentent d’écouler des journaux payants.

    Et là, tout est dit…

  • Xavier

    Très beau post. Merci à toi.

  • http://www.2eyeswideopen.com Eddy

    Tu as dit sincèrement ce que tu as ressenti. Et je doute que qui que ce soit puisse se targuer de faire mieux à CHAQUE fois qu’il/elle rencontre une personne faisant la manche ou un SDF affalé par terre. Ou alors il faudra vous mettre à la rue vous aussi et donner votre salaire aux autres qui eux n’ont pas d’emploi… et encore là ça ne suffira pas.

    Merci pour ta sincérité et ça fait plaisir de lire des sentiments qu’on a aussi eu (je pense à ta réflexion sur le matos que tu transportais), ça me fait la même chose quand je fais des photos dans Paris et croise des SDF… malgré ça, j’ai envie de prendre cette population aussi en photo, parce que justement on ne les regarde pas/plus assez… et que j’ai parfois envie d’imposer cette vision aux autres. Enfin, ça n’est pas encore fait.

    J’ajouterai que si on fait un tour dans nos cours d’histoire, on constatera que par exemple la Salpêtrière fut construite à la demande de Louis XIV pour y mettre les sans abri, les folles (nom donné aux personnes atteintes de maladies mentales), bref tous ceux qui faisaient désordre dans Paris.

    Alors voyez vous, oui, vouloir ignorer la misère est humain. Mais si Lâm tu étais comme tout le monde, tu n’en aurais pas parlé ici… le fait de le mettre par écrit montre que tu as été un peu plus loin.

    Donc au lieu de faire comme ZaraA et te critiquer avec de la littérature (mais se cultiver c’est du temps, beaucoup, et à trop se cultiver ou oublie d’agir parfois…), je te remercie de rappeler ici à tous tes lecteurs (et ils sont nombreux !) que des gens dorment dehors par ce froid et que comme tout un chacun, ils craquent à un moment…

  • http://www.flickr.com/photos/r_m_x/r rmx

    Bravo, tout simplement.

  • TOUFURE

    Comme beaucoup je pense, j’ai eu les larmes qui sont montés en lisant et en me rappelant avoir été dans cette situation si commune. Par contre, je ne comprends pas l’agressivité de certains commentaires vis à vis de ce sentiment…
    Personnellement plus le temps passe, plus je me demande ou est passé le petit garçon qui un jour en balade en allemagne à ouvert les yeux sur la réalité: il existe des pauvres et tu n’en fais pas parti, tu es privilégié. J’ai galéré pour en arriver ou je suis, mais que sont mes galères face à celle de ces gens qui ont TOUT perdu et qui dorment dehors. Qu’est ce que je peux y faire, qu’est ce que je dois faire, qu’est ce que j’ai envi de faire: j’en sais rien et je n’ai peut être pas envie de le savoir. Avant d’aider les autres, il faudrait déjà que je me sois assez bien pour pouvoir simplement soutenir leurs regards.

  • http://desmotslesautresetmoi.blogspot.com/ sabine

    Interview de Dominique Lavanant : Les soirs d’hiver, je prends mes plus beaux verres en cristal, une jolie napette, une bouteille de ma cave, et je descends la boire avec un SDF en bas de chez moi. C’est qui, qui remet de la superbe dans l’humanité vacillante, à tous les Clark Kent honteux et hésitants ?

  • LeUBmasqué

    C est un très beau billet que tu viens de lui offrir.

  • http://www.eclosion.over-blog.com hadda

    j’ai lu tous les commentaires
    libre à chacun de donner parfois ça m’arrive d’autre fois non
    mais une chose est sure je les regarde toujours
    je pense que l’indifférence tue tout autant que le manque d’argent, ne p

  • http://www.eclosion.over-blog.com hadda

    d’ailleurs seulement quelques commentaires le mentionner
    la culpabilité ne doit pas faire baisser les yeux

  • http://blog.bao-world.com Bao

    Une accolade, un sourire ou une poignée de mains redonneront aussi sa dignité à cette homme ignoré de tous… voilà ce que j’ai pu donner à quelques SDF dans le métro… parce que l’argent ne fait pas tout et nous implique si peu dans la vie que peuvent mener ces gens…

  • Moi_Do

    Certes pas responsable mais on peut agir, chacun à sa mesure!
    Donner quelques pièces qui trainent au fond de la poche, regarder la personne dans les yeux et non pas un regard fuyant, baissé, sans importance…

    Il existe à Paris ou en Province des associations, type armée du salut, secours populaire ou la plus connu donc la plus servi, les restos du coeur qui mettent en place des distributions de repas pour les gens qui peuvent en avoir besoin, mais pour fonctionner, elles ont besoin de bras, de vous,…

    Il ne s’agit pas d’argent mais de temps et là pas d’excuse tout le monde en a…. même un peu.
    Vous pouvez décider d’y aller 1 soir par mois, 1 soir par semaine, selon votre emploi du temps, c’est quoi une soirée dans notre vie d’autiste?
    Pour ma part, je vais 1 fois tous les 15 jours à l’armée du salut, de 19h30 à 22h30, on dit bonjour, on aide, on sourit, rien de bien important et pourtant cela l’est.

    En tout cas, merci Lâm de nous faire réagir…. encore!

  • http://www.2eyeswideopen.com Eddy

    Comme Bao le rappelle, on peut aussi parler. Ca c’est quelque chose que je fais souvent… ça semble bizarre.. mais les écouter nous fait réaliser qu’ils ne sont pas ce qu’ils paraissent être. Ils sont beaucoup plus, ils sont une vie, des histoires, un passé.

    A noté qu’une de mes discussions m’a appris que ce monsieur à la rue, avec ses sacs poubelles remplis de miettes de pain rassis destinés aux pigeons, étaient heureux de sa condition… parce que je le cite “les pigeons sont plus gentils que les hommes, ils ne se battent pas entre eux”

    On a tous besoin de quelqu’un qui nous écoute.

  • http://ambiome.fr Ambiome

    Un billet très touchant. Merci.

  • http://www.goodkarma.fr JS

    Très dur, très vrai. Tout est résumé, ça m’a touché aussi.

  • Pingback: b2bintz - le blog de bintz » Blog Archive » La misère dans la rue()

  • http://kitsuney.free.fr Kitsuney

    C’est marrant j’ai lu ton post ce matin, je prends le métro et hop un petit enfant de l’est qui joue du violon. 2/3 personnes lui donnent des pièces et en sortant il traite tout le monde d’enculé ( dans sa langue, seul mot que je comprends ) sympa.

    Mais généralement je ne donne pas, et surtout pas par pitié, en gros ce type il va jsute retenir qu’en tapant un scandale ( sincère ) on lui donne de l’argent. Que personne ne fera attention a lui avant qu’il ai vraiment touché le fond.

    Je m’en tiens à mon principe, je donne de l’argent à des associations ( en esperant que les fonds ne soit pas détournés … ) mais jamais dans le metro …

  • Pete Rock

    Moi_Do: c’est exactement ce qu’on devrait tous faire

  • http://gregfromparis.fr greg

    Merci pour cette note !
    Plutôt qu’un commentaire, j’ai préféré reprendre une partie de ta note :
    http://gregorypouy.blogs.com/marketing/2008/10/et-je-vous-le-d.html

  • http://awalkinthemoods.com/2008/03/31/carrefour-de-la-honte/ WiJzZ

    Tres bel article pour un sujet beaucoup moins reluisant. On est soi-même victime de ce que la société nous donne a voir de ses défauts. Est-ce qu’on doit se sentir coupable pour autant? Mais c’est vrai que demain, ça pourrait être nous a leur place. Au-delà de l’argent, je crois qu’un sourire ou un regard compatissant vaut de toute façon plus que l’ignorance qui doit rendre fou. Voila, on va pas épiloguer… en plus ça m’a fait repenser a un billet que j’avais écrit sur le même thème mais dans d’autres circonstances (je prends plus le métro depuis un moment…).

  • Pingback: # Lui et nous… | Carnet Web de Maxime Garrigues()

  • http://www.mik-matt.com Matt

    A mon avis, il se souviendra bien de toi, même si derrière sa dignité il a préféré ne pas te montrer sa reconnaissance. 6 euros pour une personne SDF c’est pas assez pour retrouver un semblant de vie normale, à l’abris avec un domicile fixe, mais c’est assez pour lui redonner un coup de moral.

    Je vais de temps en temps donner un coup de main aux Restos du coeur pour distribuer la nourriture. Il y a beaucoup de familles, de gens dans le besoin qui ont quand même un foyer, mais également des personnes vivant dans la rue. Pendant la distribution, ils voient en moyenne 6 personnes de l’association, chacun environ 1mn, maximum (servir entre 400 et 900 repas en 3h, ça laisse pas beaucoup de temps pour parler). Mais même en y étant allé quelques fois, quand tu recroises ces gens, ils te reconnaissent bien, parce-que tu les as quelque part aidé. Ils savent que tu fais ça bénévolement, et que c’est toi qui, il y a une semaine, leur a donné 4 yaourts, ou quelques légumes, ou autres. Mais ils se rappellent de toi.

    Et c’est là que tu culpabilises, tu les retrouves en dehors de ton “métier” de bénévole, alors que tu es dans ta vraie vie de personne plus ou moins aisée, mais en tout cas plus aisée qu’eux. A ce moment là, il faut savoir faire la part des choses, ils sont réfugiés au chaud dans le hall de la gare, toi connecté avec ton PC portable en Wifi à la borne de la gare avant d’attraper un train, tu échanges un sourire parce-qu’ils te reconnaissent, mais tu peux pas faire plus, tu peux pas porter toute la pauvreté du monde quelle que soit ta générosité envers ces personnes … Alors tu continues ta vie, et au pire tu échanges 2-3 mots (qui leur font du bien, ces personnes souffrent également souvent de solitude et d’indifférence de par les autres personnes, donc un petit mot genre “Bonjour, vous allez bien aujourd’hui?” ou un sourire quand tu les croises, ça fait du bien).

    C’est pas toujours facile de faire la part des choses entre l’indifférence qu’on essaie de garder pour se protéger, et la volonté d’aider ces gens qui sont à 2 doigts de craquer à cause de leur triste vie, mais on ne peut rien y faire…

    En tout cas, très bel article, et bravo pour tes talents d’écrivain, ton article prend aux tripes!

  • http://unefillealyon.blogspot.com Clémentine

    Très bien écrit ! Bouleversant ! A m’en donner la nausée !
    C’est vrai qu’à Paris, on croise tellement de ces personnes : SDF, roumains, jeunes punks… c’est difficile de donner à tout le monde.

    Quand j’y habitais, je mettais toujours ma petite monnaie (genre après achat à la boulangerie ou à la superette) dans mes poches de jeans, histoire de pouvoir donner rapidement et sans sortir le portefeuille.

    Maintenant j’habite en province, j’ai beau être au chômage je donne toujours au petit gars qui est devant la boulangerie. Un coup c’est une pièce, le coup d’après un croissant ou un pain…

    Mais je ne pense pas être un exemple, on donne souvent pour de mauvaises raisons : par pitié, par espoir de conjurer le mauvais sort (je donne donc ça ne m’arrivera pas). Mais il vaut mieux donner pour de mauvaises raisons que de ne pas donner du tout !

  • http://www.journaldumac.com Daz

    un raccourci un peu malheureux pour nos amis roumains (qui ne font pas tous la manche, j’vous jure).

  • http://tinylizzie.com/ TinyLizzie

    J’ai juste pleuré. Parce que ouais.

    Il a vécu dans la rue. Un an. Même en hiver.
    Quand je le regarde me raconter ce qui est disible, je devine la douleur dans son être profond. Je devine, seulement. Parce que, comme ses yeux me le disent secrètement, je ne peux pas comprendre, et je ne pourrai jamais… Je ne l’ai pas vécu, moi. Il reste tolérent. Je suis meurtrie de l’imaginer, lui, dormant dans le froid. Je suis grandie aussi. Et j’ai mal pour lui. Comme pour ma propre mère, qui elle aussi, a connu la rue. Je me dis en mon faible intérieur que je continuerai chaque jour, à faire ce que je peux. Même si ce que je peux n’est, quelques fois, pas pécunier. Pour Maman. Pour tous les oubliés.

    Mais aussi pour ce “il”, qui me rend foutrement fière de tant d’abnégation. Et que je vais épouser le 22 août 2009.

  • http://milkieroad.wordpress.com Angele

    Je ne pense pas que culpabiliser les gens qui ne font pas de benevolat serve a grand’chose.
    Les gens ont peut-etre leurs raisons. Et s’ils n’en n’ont pas, tant pis.
    Evidemment qu’on devrait plus valoriser ce type de comportement. Les USA ont créé les Peace Corps par exemple. Je crois que c’est une question de culture (les Francais sont moins verses que les Americains – encore! – dans l’associatif).

    Mais en fait je ne me souviens plus de la raison pour laquelle j’ecris cela. Ca fait une demie heure que j’ai commence ce comm, et j’ai ete interrompue mille fois par le taf.

    Merci Lam pour ce post anyways.

  • http://www.culturepub.fr Jérôme

    Un seul mot : WoaaW !!

    ça fait plaisir de voir que tout le monde n’est pas si indifférent à son entourage immédiat.

    Je me marre en repensant aux slogan fédérateur : Liberté, Egalité, Fraternité… que reste-t-il ?

  • aurélie

    Quand j’étais étudiante j’ai organisé un forum de recrutement pour infirmière et médecin pour MSF à Toulouse.
    Et bien sachez le, MSF traite aussi les causes en France. Ca fait moins “vendre”, c’est moins mis en avant, mais il s’occupent aussi de nos SDF.
    Après, j’ai des amis qui sont bénévoles pour les Restos du Coeur ou pour le Secours Populaire… Y’a toujours moyen de réagir pour des gens comme nous. C’est trop facile de dire qu’on ne peut rien y faire.
    En ce moment, je fais rien moi. Je donne 12€ par mois à MSF avec leur programme 1€/semaine…. Je fais ça depuis 4 ans, j’ai déjà oublié que je donnais…. Bref, je fais rien, je le sais et je sais que pourtant je pourrai facilement donner un peu plus… de moi même je parle, pas d’argent..
    Après tout, peut-être que ce genre de note peut faire beaucoup et que tu donnes plus avec cette note qu’avec 50€. Je trouve ça une bonne idée de la faire tourner dans la blogosphère.
    Moi ça me donne envie d’appeler ma cousine et lui demander comment l’aider avec le secours populaire. Si je passe à l’acte, c’est une victoire, non?

  • http://onauralhiver.net -sTraTe-
  • Oli

    C’est fou mais cet article me déchire le coeur…
    Je suis du genre à voir ces choses, dans le métro, dans la rue, les bénévoles d’associations que tout le monde fait semblant de ne pas avoir vu… Bien sûr, on préférerai ne pas le voir… Mais puisque c’est vu…Alors il faut faire quoi ? Moi je souris, je les regarde avec humanité, toujours…
    Bravo pour ton écriture.

  • http://www.journaldumac.com Daz

    @ Jérôme (109): “Liberté, Egalité, Fraternité… que reste-t-il ?”

    ” Va te faire niquer” , voila ce qui reste.

    (Faut admettre que Les Inconnus ont quelques punchlines pas piquées des hannetons à leur actif.)

  • chris

    pour ma part je bosse dans la grande distribution , je suis promoteur des ventes et tout les jours en allant casser mes cartons et jeter mes plastiques, je vois les bennes avec dedans de la bouffe qui aurait du aller aux plus démunis mais qui hélas part a la benne déchet .
    que dire ou que faire ?
    jusqu’où cela vas aller de laisser son semblable crever dans la plus terrible des indifférence ?

  • http://communicants.hautetfort.com Hervie

    Juste un mot, MERCI. Vraiment.

  • http://www.flickr.com/photos/r_m_x/r rmx

    Le plus étonnant, c’est que tu as des commentaires plus dignes que sur Libération.fr …
    Et ça !

  • Pingback: pubellelavie « Matyeu()

  • http://blog.nicolinux.fr Nicolinux

    Cela fait quelques temps que je te lis régulièrement, sans jamais oser répondre par un commentaire. Ce brillant article m’en donne l’occasion et brusquement, je ne sais quoi dire de plus que merci.

    Merci parce que je ne suis pas sorti indemne de ma lecture. Le ton est parfaitement en accord avec le fond, et comme il a été souligné avant moi à plusieurs reprises, cet article dérange. Merci parce qu’il m’a rappelé que je ne regardais même plus tous ceux que je côtoie dans le RER. Écouteurs dans les oreilles, livre à la main, je suis dans une véritable bulle. Je me décale pour laisser passer sans même lever les yeux. Si je ne peux effectivement pas donner à tout le monde, je pourrais au moins regarder voire sourire, ça ne coûte rien…

    Encore merci…

  • brak2K

    C’est pas notre faute à nous. On est tous devenus hypocrites parce que c’est le système. Le seul fautif c’est la France. C’est elle qui a laissé cette situation s’installer. On aurait presque l’impression que c’est un truc habituel, qui subsiste. Depuis que je suis tout petit et conscient je vois tout ça dans le métro et comme un mouton j’ai toujours fait, comme les hypocrites qu’ont été les générations avant nous, mine de ne pas les voir et de ne pas les entendre.

    C’est con mais c’est comme ça. Il n’y a aucune raison de se lamenter, ce n’est pas notre faute. En tout cas pour ma part, je peux concevoir que cela reste une expérience troublante.

  • http://www.2eyeswideopen.com Eddy

    http://2eyeswideopen.com/slide.php?categorie=People_BW&image=21

    Voilà une photo prise sur le quai du RER à Paris. Une première photo pour moi, mais si je peux, ce ne sera pas la dernière dans cet esprit. Ca illustre parfaitement pour moi ce dont il est question ici.. on est pressé, on cours pour attraper son RER et on oubli de s’arrêter et de baisser les yeux pour voir qu’à côté de nous quelqu’un galère.
    Et pour la petite histoire, cette photo m’a été suggérée par un djeunz en survet/basket placé à l’endroit d’où a été prise cette photo. Parce qu’il me voyait le prendre en photo de côté, il m’a proposé cette idée parce que je cite “tu vois tout le monde passer à côté et personne ne le regarde…” Comme quoi, ces jeunes qu’on critique tant en faisant des généralités malheureuses sont finalement plus proches des personnes dans la détresse que monsieur tout le monde… peut être parce qu’ils n’ont pas peur de parler aux autres, peu importe leur condition.

  • http://www.karlchappe.com Karl

    Mouai …

    Le monde est une jungle, c’est chacun pour soi depuis la nuit des temps. Il y a UN enfant qui meurt de faim toutes les 5 SECONDES dans ce monde.

    Les 3 personnes les plus riches du monde sont plus riches que les 47 pays les plus pauvres !

    Aujourd’hui les pauvres n’ont plus rien, c’est la classe moyenne qui trinque et cela va s’accentuer, mais la plupart sont tous endormis. Pour preuve ce post et les réactions qu’il suscite.

    Pourquoi éprouver de la honte ou de la culpabilité? de la rage (en espérant qu’elle te sera positive) ça sert, ça oui. Sinon c’est toi le prochain..

    Réveillez vous putain ! arrêtez de regarder la télé et d’être endormis comme des poules à qui on donne des graines au compte goutte pour les abattre !

  • http://www.journaldumac.com Daz

    @ Eddy: les musiciens qui jouent sont autorisés par la RATP et cette activité est généralement plutôt bien vécue (comprendre: les zicos ne sont pas SDF).

    Le contre-exemple parfait est l’ensemble classique qui se produit parfois à Auber et qui plait aux usagers (même les CRS et le GPSR s’arrêtent pour écouter, c’est dire)

    Faites gaffe aux raccourcis…

  • Laëtitia

    On ne dit pas métro 6 mais ligne 6

  • http://funkybearz.com Funky

    Y’a une phrase qui m’a marqué à ce propos, c’est dans le générique de 99francs…

    « 50% du budget alloué à la publicité serait suffisant à réduire de moitié la fin dans le monde. »

  • http://www.2eyeswideopen.com Eddy

    @ Daz > Les musiciens autorisés par la RATP ont souvent un badge ou autre, lui je ne l’ai jamais vu avec un tel truc.
    Je ne pense pas que le billet initial était strictement et uniquement une réflexion sur les SDF.
    Et.. être autorisé par la RATP ne rend pas riche… ne pas être SDF ne veut pas dire avoir une vie correcte, ni même moyenne, tout au plus ils survivent.
    Il était à Nation ce soir au fait…

  • http://www.monblogdefille.com Hélène

    Pfiou, sacré billet…

  • http://www.geekandhype.com pickupjojo

    Wow, poignant.

  • Alyss

    Mercredi avant le congé de Toussaint, mon professeur d’écriture journalistique nous a annoncé que le 12 novembre, il faudrait lui remettre un papier d’ambiance. Et j’ai pensé (sans mentir): j’aimerais écrire aussi bien que Monsieur Lâm. Parce que tes billets sont plein d’humour, de fraîcheur, de vérité, de nostalgie, de coups de coeur. Mais surtout, pcq ils sont plein de sincérité. Tu me diras donc qu’il suffit d’être soi-même. Mais encore faut-il avoir le courage de l’être. Et j’admire toujours comme tu te dévoiles, avec tes forces… & tes faiblesses.

    Comme souvent le soir, je termine ma journée en passant par ici. Et comme souvent, je me dis que c’est une journée qui se termine bien.

  • http://doppleganker.wordpress.com/ doppleganker

    Tombé par hasard sur ce billet que je trouve particulièrement brillant et pertinent, ça m’as donne envie de réagir.

    Chacun doit affronter sa conscience dans la glace c’est humain et je n’est rien contre la générosité bien au contraire.
    Mais il faut bien avouer que ça revient à soigner la tuberculose avec du sirop pour la toux.

    Maintenant voici ce que je pense foncièrement

    l’injustice de la misère et de la pauvreté sont proprement surréaliste et constitue le cancer d’une société globalisé d’un égoïsme grotesque.

    Les puissants de ce monde n’hésitent pas à dépenser des sommes faramineuses pour sauver des établissements financiers au nom du sacro-saint capital.

    La civilisation humaine à l’heure actuelle me fait l’effet d’un camé prêt à tout pour assurer ses fixes de pognon.

    Ajoutez à cela le noyautage des consciences et des volontés par les médias (surtout chez les riches) et par les religions (surtout chez les pauvres) qui rend quasi impossible tout amélioration par les bons vieux moyens de régulation (désobéissance,révolte,révolution…)

    Je sais pas trop où le monde va mais c’est surement dans un mur, maintenant je suis pas paco rabbanne et je vais pas prophétiser la fin du monde mais la situation se désagrège implacablement.

    Bref on vit dans un monde nase et déprimant , sans utopie, sans vision d’ensemble, où les êtres mènent tant bien que mal leur coquille de noix sur un lac brumeux et angoissant.

    Maintenant vous savez pourquoi je passe ma vie en pyjama à prendre des sucrettes qui me cassent la cervelle entre deux parties de jeux vidéos !

    Et pour finir dans la joie j’ai pour ligne de conduite de m’autodétruire si d’aventure cette forme déchéance totale viendrai à me frapper.
    Car la vie est une sale garce qui ne mérite pas que je souffre pour elle !

    bon je m’arrête je penche du côté égo-emo de la force ! :)

  • http://sharkysview.canalblog.com sharky

    Y’a des gens plus généreux que toi:
    http://mry.blogs.com/les_instants_emery/2008/11/le-regard-cest.html

    Ou alors plus opportunistes et démagos, j’ai pas encore décidé ^^

  • truque

    Je vais écrire un truc qui n’a rien à voir avec l’article. Sur l’article même là j’ai rien à dire, ça m’a retourné l’estomac. J’ai jamais posté de commentaire ici et ne lis pas depuis très longtemps. C’est marrant, je pensais naïvement avec mes préjugés provinciaux que tu (je me permets de te tutoyer, paraît que c’est l’usage dans le monde du blog) étais un de ces bloggeurs à la mode qui écrivent des articles, à la mode, à la sauce parisienne, à la mode, sur des soirées à la con branchouilles. Je suis depuis un (toute petit) moment ce blog, à moitié intriguée, à moitié pas concernée, me demandant s’il y a quelqu’un de vrai derrière une façade un peu moderne et pas mal drôle / ironique. J’ai déjà trop fréquenté les bobos dans le monde impitoyable de la presse écrite pour me méfier de la fausse gentillesse qui caractérise les connards et apprendre à observer en deux fois. Et en fait… non. Je ne m’attendais pas du tout à lire un article de cette nature ici et je suis assez surprise par la justesse de tes propos.

    Je sais que je ne fais pas avancer le schmilblick avec ce commentaire mais puisque ce qu’on dit est également fait pour améliorer les blogs, eh bien je l’écris quand même ;). Car peut-être ne sont-ce que des mots sur un blog mais peut-être aussi y aura-t-il un effet après. Tu décris exactement ce que j’ai pu ressentir en déménageant en banlieue parisienne, non pas qu’il n’y ait pas de SDF ailleurs mais disons que tout est à l’échelle, dur de faire une rue de Paris sans en croiser un ou deux voire trois ou quatre. Ton post est touchant, voilà.

    Pour le fond, pas grand chose à dire, je me sens toute conne après ça, plus qu’à méditer les commentaires ci-dessus et (enfin ^^’) agir.

  • http://www.journaldumac.com Daz

    C’est dingue les préjugés sur les Parisiens/Franciliens quand même…

    … Connards de provinciaux, tiens.

    ^^

  • So² & co

    C’est par hasard que j’ai découvert ton blog … mais ce n’est pas par hasard si j’y reviens régulièrement!
    Style que j’aime (je parle de l’écriture ;D), photos sublimes, délires sympas, … Bref, un blog désormais classé dans mes favoris.
    A plusieurs reprises tes posts m’ont interpelée mais là, c’est moi qui était en face du SDF … Et quitte à faire hurler certains, j’ai replongé dans ma vie d’avant: ma vie parisienne.

    Maintenant, je suis en province et les SDF n’ont pas le même visage: ici, ce sont des jeunes par centaines qui font la manche. Avec pour compagnie, un ou plusieurs chiens.
    S’il m’arrive de leur donner une pièce ou 2, je ne me sens pas plus légère (brave fille, tu as fait ta B.A.).
    Je me demande juste quel sera le point de rupture.

    Sans transition (comme dirait PPDA), merci de partager cela avec nous, c’est peut-être ce qui nous permet d’être un peu plus humain.

    Sinon, bon courage pour les 2 semaines à venir!

  • Pingback: Sentiments en ciment « LA PRAVDA()

  • http://mry.blogs.com mry

    Sharky, parfois il faut arrêter de penser… parce que là, tu es un peu couillon…

    Sinon, bravo Lâm pour ton texte.

  • loopong

    Tellement juste qu’on se passe le lien par mail entre amis…
    Un sentiment au combien partagé, mais sur lequel je n’ai jamais pris le temps de mettre des mots. C’est tellement dérangeant… merci pour cette claque, on a tous besoin.
    Je prends les transports en commun aux heures les plus blindées ou de plus en plus tard, ce qui fait que je croise de moins en moins ceux qui, par la vente de journaux, de cahiers ou d’éventails (quand il fait chaud) tente de s’en sortir… Mais tous les autres, ces marginaux de notre société et ces miséreux qui viennent trouver un peu plus que dans leur pays, je continue de les voir, sous les porches et à l’angle des rues…
    J’ai acheté ou donné de façon sporadique et arbitraire. Je “donne” tous les mois à une association… Mais, il m’est arrivé de bénir mon i-pod qui me permet de m’isoler encore plus d’eux mais aussi du reste des voyageurs. Je n’en suis pas fière.
    Partager ce sentiment, mettre des mots sur mon attitude et ma gêne va peut-être m’obliger à changer mon regard,
    Merci !

  • http://www.GGchampion.blogspot.com LiriX

    Bonsoir,

    Prenant le métro parisien tous les jours, je me sens particulièrement touché, il m’est moi aussi arrivés de tomber sur un SDF au bout du rouleau qui suite au dédain de tous, parlé de mettre fin à ses jours.

    Je l’ai pris à part, et suis sorti avec lui au prochain arrêt (qui n’était pas le mien), je lui ai donné un billet de 50€ en lui demandant avec d’aller se prendre une nuit dans un hôtel, de manger, se doucher, se raser.

    Je l’ai recroisé 3jours après la mine un peu plus éclairée et propre, il quémandait toujours bien entendu mais faisait déjà moins peine à voir, comme s’il avait retrouvé l’espoir.

    Je ne dis pas ça pour me la “péter”, je n’en ai jamais parlé, même à mes proches, ceci est juste un témoignage d’une personne qui souhaite dire que malgré tous ce que l’on peut dire et faire, un geste qui peut paraitre anodin pour les non démunis et toujours bon à faire.

    A bon entendeur..

  • http://www.gazmasta.fr/blog Gaz

    Je viens lire de temps en temps tes articles et c’est le deuxième article que je lis qui me fait quelque chose! Autant la fois précédente j’avais souris avec la jeune fille qui t’avais donné son nom de famille dans le métro, après une tentative de drague foireuse, que tu as retrouvé sur Facebook.
    Mais là, j’ai eu un peu mal! voilà je voulais simplement le signaler!

  • http://www.timsoret.com/ Tim Soret

    wow. Texte poignant et juste, qui couche précisément sur le papier les sentiments qui m’envahissent lors de ces instants honteux.

    J’ai vécu plusieurs fois de telles situations borderline, et à chaque fois c’est un total bouleversement dans l’esprit pour plusieurs dizaines de minutes, qui amène à des réflexions pas toujours saines et pas toujours raisonnables. C’est après ces moments, que l’on se dit dans son fort intérieur : “putain il faut vraiment, vraiment qu’un jour je donne de mon temps pour les autres”. Mais quand vient ce jour ? Ce genre de promesse à soi-même n’est là que pour épargner à l’égo d’être blessé par son propre aveu d’impuissance. Tout comme rejeter la faute sur les politiques ou sur le système. Tout comme se dire qu’on ne peut pas donner à tout le monde. Certes, tout cela est vrai, mais ça ne change rien. Dans l’intimité du wagon, il n’y a que nous, et lui, qui se soumet à notre jugement arbitraire et volatile.

    Comme tu l’écris si bien à la fin, on ne finit par donner que lorsque le spectacle en a valu la peine. La perspective est réellement flippante : on demande à ces gens là, pourtant vidés de leur amour propre, d’être charismatique pour daigner leur donner un euro.

    Depuis, j’ai un règle, bien simple, mais qui m’épargne le choix au moment fatidique. Je ne choisis pas à qui je donne, et je donne toutes les trois demandes. De cette façons, je n’ai pas à m’en vouloir d’être élitiste même pour les mendiants, puisque je ne contrôle rien. Ainsi, je donne, automatiquement, régulièrement, sans condition, sans réciprocité, et sans jugement préalable.

    Mais ce n’est à bien y penser qu’une esquive du problème.

  • Lucie

    Voila, il fallait bien que je poste un jour sur ce blog.
    Ouais, je suis a l’envers, je suis partie du post le plus récent et je compte arriver au tout début du blog. Je zappe certains articles, ai lu certains des Secrets, et souvent souri comme une conne devant cet écran.
    Et la je tombe sur cet article, et j’ai simplement envie de dire Merci.
    Voila, merci, merci parce que cet article m’a fait pleurer, que j’en avais besoin, merci de me faire croire que les Parisiens ne sont pas tous des cons-préssés-grincheux-chiants-méprisants-envers-les-provinciaux.

    Bip.

  • http://www.monsieurlam.com Lâm

    Attention Lucie, ne te méprends pas : les parisiens restent des connards haut de gamme :)

  • Pingback: Lâm, un mec qui tient un blog de fille. » Archive du blog » Tu es perdue, j’ai donc gagné()

  • http://www.poneylandblog.com Poneyland

    Avec trois ans de retard : super article… Rare, objectif mais du coup touchant. Merci…

  • Alex7277

    Je suis ton blog tous les jours.
    Mais ce texte, … ce texte est simplement magnifique.
    Je l’ai plusieurs fois linké sur ma page Facebook pour le faire lire à mes connaissances.
    Je l’ai bookmarké. Je reviens de temps en temps le lire. Il me prends à chaque fois à la gorge.

    Lâm : Tu n’as pas le droit de perdre ce message que tu nous as adressé.
    C’est sans doute le plus beau geste que tu pouvais faire à cette personne. (pas “sans-abri” ou “SDF” mais “Personne”, “être humain”)
    Plus que les 50€ que tu aurais pu lui donner. Ton témoignage d’une petite parcelle de sa détresse vers le monde. Voila ce que tu lui as donné.

    Merci.

  • http://www.monsieurlam.com Lâm

    Merci de t’en souvenir. De mon côté, je n’oublie rien et mon comportement à changé depuis.

  • Gloubi

    Un petit up, ça fait bientôt 4 ans et je n’ai toujours pas oublié ce billet.