L’un des premiers points abord?s?lors des?entretiens avec ma psy f?t mon sens de l’amiti?. Je lui ai dit tout de go ce qui me trottait dans la t?te depuis quelques ann?es d?j? : Je ne suis pas un tr?s bon ami.
Je continue. Concept g?n?ral : En amiti? comme dans le reste, j’ai tendance ? donner beaucoup dans un premier temps, puis ? n?gliger dans le second. Un sch?ma qui se retrouve dans d’autres aspects de ma vie et que je qualifierai de “syndrome Lego” : il m’est plus amusant de construire quelque chose que de l’utiliser ensuite.
Une amie m’a r?cemment critiqu? sur mon manque de pr?sence, de r?ponse, d’investissement avec mes proches. J’?tais tout ? fait d’accord. Je lui ai aussi r?pondu que je n’ai plus de meilleurs amis depuis quelques ann?es.
J’ai eu une p?riode “meilleurs potes”, ceux-l? m?me avec qui nous avons un rapport aussi fort que constant. La bande, le trio, le groupe, le comp?re, la complice. Coudes serr?s, ? la vie ? la mort ? la routine. ?tais-je heureux dans ce contexte ? Tout ? fait. Je me suis grandement ?panoui via mes amiti?s. Mais toujours avec un poil de distance, qui s’est accentu? avec le temps.
Les deux principaux cercles d’amis qui composent ma vie sociale sont tr?s soud?s, fusionnels. L’un dure?m?me depuis la maternelle, pour vous dire. L’autre s’est form? il y a une dizaine d’ann?e. En leur sein, je (me) suis toujours consid?r? comme un lib?ro.
Je ne suis clairement pas le moteur central, mais j’apporte assez de pr?sence et de personnalit? pour exister dans la conscience collective. Je suis identifi? (le geek, le hipster, le sportif etc.), souvent partant, mais de moins en moins meneur. “Fait partie des meubles ++“, dirons-nous. Et j’aime finalement ?tre seul au sein d’un groupe. Il y a une forme de confort et de facilit?.
Quelles sont les causes de cette position ? Parmi les plus ?videntes :
- La colocation
- Le couple
- Les bars
- La vanit?
- Internet
La colocation, les colocations que j’ai v?cues ont souvent ?t? tr?s heureuses et solidaires. Elles sont naturellement devenues mon cercle amical le plus fort. Mes amis ?taient constamment ? port?e, sous le coude. ?Cela signifie aussi que sorti de mes colocations, j’ai perdu le sens?d’aller chercher et entretenir l’amiti?.
Le couple est un moteur central de ma vie et c’est assez naturel, me prend du temps sur le reste. J’ai plus tendance ? vouloir rester dans un canap? c?lin avec ma ch?rie que de sortir dans un bar. Classique.
Parlons-en des bars. Ces lieux o? la plupart de mes potes se r?unissent ne sont pas dans ma culture. Ne tenant pas l’alcool et ne fumant, je n’ai jamais pris le pli ou le plaisir d’aller siffler une petite bi?re apr?s le boulot. Quand je sors, mon r?flexe?c’est le sport. Cela para?t trivial, mais ?a joue beaucoup plus que je n’aurai pu l’imaginer.
Je suis souvent en retard, je ne r?ponds pas toujours tout de suite aux messages, je suis parfois trop froid ou trop franc. Je suis snob. Toutes ces v?rit?s et le fait que je les vis sans trop m’en alarmer montrent une forme d’assurance mal plac?e de ma part. “Malgr? tout cela, mes amis m’invitent tout de m?me aux soir?es, c’est que je suis assez cool pour eux, au final.” La partie de moi qui m’?nerve clairement le plus.
Internet, enfin. Le medium, le monde le plus d?cisif dans ma vie m’a permis de rencontrer plein d’inconnus, d’ennemis, de groupes. Parfois exclusivement par son biais. Je trouve un tel confort ??c?toyer proches et anonymes chaque jour et nuit que je ressens moins le besoin d’en voir en vrai. Je ne sais pas si c’est triste, mais c’est un sentiment fort.?On pourrait parler longtemps de l’amiti? ? l’?re num?rique, voire en faire une ?mission sp?ciale de Studio 404.
Me voici?donc avec un constat et des causes. Sont-ils accompagn?s d’une envie de changement ? Pas certain. Je ne me sens personnellement pas malheureux, beh oui. Mais je sais que mon attitude?peut d?cevoir ou frustrer des gens que j’aime. Je sais qu’objectivement, je ne suis pas les r?gles et je n’ai pas vraiment de raisons valable ? pr?senter.
Ces derniers temps, je fais donc des efforts. Plus d?monstratif ou pr?sent. Je ne le fais pas tant pour moi?que?pour eux. Un certain sens de l’amiti?, au final. Tout n’est pas perdu.
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