Ce billet reste en brouillon dans le backoffice de mon blog depuis des semaines, et pour cause : il parle de mes Ex.
Je ne sais pas trop quoi en faire car je l’ai écrit d’un souffle et avec honnêteté, mais je déteste le relire, il me paraît suffisant et prétentieux.
Parler de ses ex, c’est un peu se mettre au centre du jeu et passer pour le vieux tombeur qui énumère ses exploits, erk. Difficile d’écrire tout en voulant satisfaire sa modestie.
Mais comme il continue de déranger, c’est qu’il démange. Il est donc temps de le relâcher. Quelques discussions et un sms hier ont fini de me convaincre.
Et j’ai trouvé une astuce pour dédramatiser la chose (merci Boulet et Maliki), vous allez voir.
It could all be so simple
But you’d rather make it hard
Cela vous paraîtra étrange, mais j’adore mes ex. Quand je repense à la plupart d’entre elles, quand je reconstitue mon éducation amoureuse, je suis très heureux, je pense avoir rencontré des filles formidables.
Ce qui me fait poser la question du “et tu regardes quand, devant ?” et celle du “bah, pourquoi tu es célibataire, alors ?“. Pif joue gauche, paf joue droite. Je ne sais pas. Enfin si, je sais pourquoi je suis célibataire, je pense avoir eût le temps maintenant de me poser sur mes propres névroses et peurs.
Mais alors, pourquoi ne suis-je jamais revenu en arrière chercher celle qui aurait pû être la femme de ma vie ? Car hasard des vies ou alignement des planètes, j’ai recroisé en l’espace de quelques jours 5 ex, soit 12 années de ma vie sentimentale. Paye ton festival de flashbacks et ta remontée de choses enfouies.
A ce moment, je sortais “plus ou moins” (elle déteste cette notion) avec une fille, que je qualifierais de “Muse Next-Door” (elle aime bien cette image).
//L’admirable Clive
C’était le dernier jour de l’ESWC, au dernier moment, Clive est passé en simple visiteur. Clive est sûrement la fille que j’ai le plus admiré et notre bout d’histoire désastreux d’il y a quelque années pèse toujours sur notre relation amicale. Je me suis échappé de cette semaine folle dans sa voiture et nous sommes allés dîner dans un restaurant au hasard… Le restaurant choisi par mon oncle pour dîner avec son ex ce soir là. Un grand moment de sitcom, je vous jure :)
Bref, un repas apaisé, complice, nous avons chacun grandit de notre côté, surtout elle, cela me fait vraiment plaisir à voir. Elle repart, doit aller chercher son mec (un mec bien), c’était cool, je suis apaisé quand à de nombreuses zones d’ombres par rapport à elle : Je sais que c’est elle qui m’a le plus marqué, en fait. On avait promis de se marier ensemble si on ne l’était pas à 28 ans. Ca me parait mal engagé mais ce n’est pas grave.
//La lointaine Chuck
Je rejoins alors la soirée ESWC, et c’est là que j’ai recroisé Chuck. Chuck est une joueuse professionnelle de Counter Strike avec qui j’ai eût une histoire aussi brève que brûlante. Ca laisse plein, plein de place à toutes formes de films, de “et si” et autres réinterprétations de ce qu’aurait pu être notre vie.
Trois ans après, nous avons enfin vraiment reparlé pendant des heures et voilà que les yeux se remettent à briller, les sourires ne plus s’arrêter.
Moment étrange. Puis elle est repartie dans son pays là haut, nous laissant un peu entre deux eaux.
//La traumatisante Bruce
La semaine se passe, je bosse comme un âne, joue comme un dératé, et puis vient vendredi. Clive m’invite à un barbecue dans la nouvelle maison qu’elle partage avec son homme et la soeur de celui-ci. Sorti du RER, la voilà qui débarque me chercher en voiture, je suis un peu mort en sortant du boulot, elle me regarde mi-gênée, mi-amusée.
“Lâche le morceau, Clive“.
“Quoi Lâm, genre j’ai un truc secret. Bon ok, je te le dis direct : Bruce est chez moi ce soir, je viens de l’apprendre et je ne voulais pas te le dire sinon tu ne serais pas venu“.
Elle a raison, je ne serais pas venu. Bruce est la fille qui m’a traumatisée quand j’avais 16 ans. je l’aimais comme un fou et elle m’aimait juste bien. Ca a duré 5 semaines et je ne m’en suis jamais vraiment remis. D’innombrables histoires nous ont fait recroisé le chemin l’un de l’autre, moi toujours mortifié, elle toujours douce et cool. Autant vous dire que j’ai eût le temps de construire un piédestal bien lourd. Et que 12 ans après, elle n’a pas changé : toujours aussi jolie, douce et cool. Et puis, la soirée fût merveilleuse, parce que juste marrante. Nous avons tous rit, balancé des dossiers bien juteux les uns sur les autres, bu, joué au poker (évidemment, elle m’a sorti).
Je suis reparti par le premier RER heureux et léger : je venais de faire un deuil, 12 ans après de Bruce, une fille géniale et pas du tout pour moi. Ouf.
//La traumatisée Jean Claude
Le lendemain, samedi. Pique nique laFraise, je rentre exténué. Mon dos commence à s’enfoncer dans le canapé que la porte s’ouvre sur Haron et Jean Claude. Jean Claude est mon ex-colloc’ et la fille avec qui j’ai eût une relation aussi secrète que douloureuse. On ne s’est presque jamais revus depuis son départ d’Aligre, elle ne préfèrait plus me voir, mais est restée proche d’Haron.
Haron : “Bon, je repars en soirée, je te laisse Jean Claude. Et vous couchez pas ensemble, hein hahaahahahah“.
Grosse, grosse ambiance.
Jean Claude, c’est la fille mimi, généreuse, attentionnée, le mode rayon de soleil activé 24h sur 24. Il a juste fallu qu’elle pète les plombs avec moi :)
Evidemment, Olivo et Francky ne sont pas là, nous sommes seuls dans cet appartement qui fût aussi le sien. Echange de banalités, échanges francs, tout va mieux. Je suis mort, je pars me coucher, lui demande de me border, ce qu’elle fait tendrement, c’est chouette, j’aurais pu passer 3 jours comme ça. Elle part se coucher dans une autre chambre et le lendemain, nous préparons le brunch en riant de voir Haron tenter de se débarrasser de sa conquête du jour. Comme au bon vieux temps. Depuis, les choses vont mieux, je pense.
//La fidèle Jet
Dimanche, nous allons dîner pour fêter notre nouvel appart’. Se joignent à nous des potes, dont Jet. Jet est ma seule relation copain-cul réussie. On a été potes, on s’est mis à coucher ensemble, puis on a arrêté sans jamais arrêter d’être supers potes, même maqués chacun de notre côté. Vous allez me dire “mais nan, c’est pas vrai” mais si, c’est vrai : Jet est fraîchement célibataire, tout comme moi. Il n’en faut pas beaucoup plus que les allusions érotiques et les piques jaillissent discretos dans le dialogue. Et nous voici repartis quelques jours plus tard dans une relation copain-cul tout ce qu’il y a de plus cool.
Bon là, parfois, on n’avance pas trop, mais ce n’est pas forcément désagréable ;)
Tu parles d’une semaine.
//Et puis…
De manière plus éloignée, j’ai recroisé dans la rue Bud, ma relation la plus longue. La plus fatigante, aussi. Elle n’a pas changé.
J’ai également lu dans la presse que Vin, ma première grande relation, était enceinte de son mec (assez connu) de longue date, j’étais heureux pour cette fille si énergique et marrante.
J’ai également et très brièvement discuté avec Chow (cf. Lust’n Lazy de Divide), j’aurais bien passé un week end à ne rien faire d’autre que la regarder boire du vin et me parler de ses histoires d’amour.
Pour terminer ce trombi du coeur sur une belle note, j’ai reçu un mail incendiaire Jacky, m’accusant de l’avoir trompée, d’être un bel enfoiré etc. Ca fait plaisir, 3 mois après notre rupture.
//Le mongolito Lâm
Et me voici aujourd’hui célibataire, à bientôt 28 ans. Non, je ne sens pas d’horloge biologique tourner, non, je n’ai aucune envie de chercher activement la femme de ma vie.
Mais cette semaine en mode “Ex” m’a un vraiment marqué. J’ai eût l’impression de jouer dans un film choral, entre du Lelouche et la séquence plan de table de “4 Mariages et un Enterrement“.
Ma première interview il y a 10 ans, c’était Rocco Siffredi (pas un pseudo ce coup-ci). Je lui demandais s’il n’était pas lassé qu’on ne le regarde pas dans les yeux à chaque interview. Il m’a répondu : “Tou sé, les jourrnalistes, ils enchaînent les interviews de les stars et ils sont blasés. De l’autre côté, les people comme moi, il enchaînent les interviews et ils sont blasés. On se croise tous“.
Je viens de comprendre Rocco. J’ai toujours un peu idéalisé mes ex car en plus de les adorer objectivement, je voulais leur donner une importance qui rejaillirait peut-être sur moi. Ne pas faire le deuil, c’est refuser d’accepter que dans les vies amoureuses, on se croise, on s’aime, on se quitte.
Mon problème, c’est avancer très vite dans ma vie personnelle et regarder en même temps très fort en arrière. Au bout d’un moment, ya torticoli.
Y-a-t-il un remède ? Je ne sais pas.
Je tente simplement d’être aujourd’hui un célibataire serein. De flirter avec envie et sincérité, de rester léger, ouvert. De garder en moi mon passif amoureux sans pour autant m’y plonger. Je vais y arriver.
Les filles, c’est la plus belle source de mongolisage au monde, quand même.
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