En ce moment, tout le monde parle des tablettes tactiles. En ce moment au CES, on officialise 2010 comme leur année : eBooks, Pixel QI, Apple, Tegra… Ok, c’est super et tôt ou tard ou très tôt, nous serons cruellement tentés. Mais je reste pour le moment fidèle à mon X. Car il possède un clavier physique et que j’en ai besoin pour écrire mon livre.
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Enfin, mon projet de livre oui, encore un projet. Suite à ce billet, j’y ai re-reflechi. Une reflexion d’Elise qui me demandait pourquoi je n’avais jamais écrit de livre, aussi. La réponse fût hautement (basssement) masculine : “la taille, je ne pourrais jamais tenir sur une telle longueur de texte“.
Le ridicule et la sincérité de cette réponse m’ont tout de même interpelé. J’écris généralement des articles courts, j’adore le format blog, je tweet naturellement. Mais une chose construite, à l’ancienne, durable, plus de 30 000 signes espaces compris ? Et je me suis (re)lancé, il y a quelques semaines.
Comme prévu avec moi, les idées, les souvenirs ont fusé. Et ensuite, pour tout synthétiser et organiser, ce fût la micro bérézina prévue. Faut-il s’inspirer de structures que l’on connaît ? Créer, retranscrire, inventer, romancer, lier ? Je ne sais pas. Mais je ne voulais pas demander de conseils, je sens que mentalement, je suis totalement à la merci de n’importe quel avis malin et pertinent qui me ferait tout recommencer depuis zéro, “mais oui, je vais faire totalement comme ça, en fait” style.
Mais j’ai quand même craqué. Autour d’un Russian Cocaïne mais au final ce fût un Mojito et un truc qui me rend rouge, j’ai demandé conseil à Pénélope, qui bosse également sur un gros projet – gros dans le sens plus que des planches rigolotes d’une page.
Puis l’autre jour, ce fût Maïa qui me distilla sa méthode d’écriture, Maïa dont la fertilité textuelle me laisse toujours pantois. Le genre à répondre naturellement “un livre” à la question “hey, quoi de neuf ?“.
J’ai bien écouté leur conseils. J’y ai reflechi, encore et encore jusqu’à ne plus écrire que des idées de méthode pour écrire un livre.
Je me suis perdu en route pour au final passer mes soirées à matter des season final avec ma chérie et fragger du level 70+ avec mes potes. Encore un projet enterré vivant par la pelle de ma procrastination – et le rateau de mes complexes.
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Et puis récemment, j’ai découvert un blog. Le genre de journal dont on avait abandonné la possibilité que cela existe encore de nos jours : Du texte, du témoignage, de l’envie et voilà.
Chaque texte semble lâché d’un souffle. Une traite, droit dans les yeux. Avec panache et sans fioritures, j’imagine déjà le texte démanger avant, tout brûler durant et être déjà assumé/digéré au moment précis où il a enfin été publié. Une relation très organique à l’écriture et la publication.
Son auteur s’appelle Daria Marx et malgré le nom catastrophique de son blog (résolution 2010 : brûler avec un cigarillo tout ceux qui terminent leurs phrases par “. ou pas.“), on tombe dessus, on lit et on sait immédiatement qu’il faut aller refaire du thé, parce qu’on ne sait pas jusqu’où remontent les archives. Manque de moule, il n’y a que deux pages, un grand mug maximum.
Comme il existe statistiquement une déperdition de lecteurs intéressés à chaque clic ou roulette demandée, je vais vous linker, en plus du blog, directement vers quelques posts. Pour être bien sûr que vous allez les lire au lieu de les mettre de côté, comme vos 200 liens qui attendent d’être tweetés depuis 2009 :
J’en suis donc à me délecter (avec vous ?) de ces tranches de vie dans le plus pur vif, bio sans conservateur. Et je vais m’en tenir là. Car en temps normal, je deviens comme tout le monde : un stalker appliqué qui déterre tout sur la target du moment : ouverture simultanée des onglets Facebook / Twitter / 123people / Tineye / Webarchive / Google BlogSearch. Et un autre mug de thé.
Pour celle qui répond au pseudo de Daria M., rien. Cette fille m’a redonné envie d’écrire, tout simplement. Ecrire par plaisir mais aussi par besoin. Le genre vous faire parcourir du bout des doigts les espaces entre les touches d’un clavier, comme on boulotte un anti-stress. Je ne vais pas gâcher ce cadeau avec un bas besoin de voyeur.
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Rien de tel qu’un pur inconnu qui sans le savoir et sans en avoir rien à foutre, dépoussière votre vision de certaines choses et vous débloque de votre confortable immobilisme.
Ces derniers jour, j’ai donc rassemblé en un seul document tous les bouts de textes et d’idées jusque là dispersés entre mon PC, mon MacBook Pro, mon X, mon Google Docs, mes notes iPhone et les notes de mon carnet à pages détachables et couverture thème super héros. J’ai même crée un fichier Word en mode plan.
Bon, alors je relis ce texte avant de le quitter et je constate deux choses :
- – Approche, style et rendu: Les meilleurs bloggers sont presque toujours des filles.
- – Les bloggeuses ne peuvent rien contre super procrastinator : Romain vient à l’instant de me linker un autre lolblr ultime.
Putain mec, j’allais enfin écrire et je vais encore cliquer, cliquer et cliquer…
Ils ont raison, au final : les claviers ne servent vraiment plus à rien.
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