Ca y est : j’entends les oiseaux et les premiers véhicules qui commencent à alimenter la ville. Mon appartement est plongé dans le noir complet, mais je sais déjà que le jour va venir l’éclairer lentement, crûment de sa lumière blanche. La fin de ma traditionnelle nuit blanche pré-départ pour un reportage ou presstour.
Je cherche une image qui pourrait symboliser l’ambiance du moment et il y avait évidemment ce cheval, rencontré lors du mariage de Grabu.
C’était à la tombée du jour, dans les écuries jouxtant le bâtiment des festivités.
Dans son box, il me tourne le dos. Il ne bouge pas pas, ne réagis à aucun de mes appels, des bruits habituels que l’ont fait avec la bouche pour attirer l’attention de ces animaux. Il reste dans la pénombre, je le devine éveillé mais contenu.
Et sa carrure massive et musclée révèle la puissance incroyable de ces animaux. Impressionné et respectueux, je le laisse dans sa pénombre et me dirige vers le box voisin.
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Aussi haut au garrot, ce dernier est plus affable et se laisse approcher par les enfants venus nous rejoindre. Il possède l’autre caractéristique hypnotique des chevaux : la tristesse et la douceur infinie de leur regard.
Je me demande toujours ce qu’il se passe dans la tête de ces animaux, on les croirait toujours si dignes et si résignés…
J’ai toujours adoré trainer ou monter à cheval, mais croiser le regard de cet animal m’a toujours fait éprouver une forme de culpabilité à les exploiter de la sorte…
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Ca y est : je divague et en attendant, la nuit vire au rouge sombre, avant de bientôt tourner au blanc froid. Il est vraiment temps de faire mes valises et m’envoler encore un peu trop loin. En attendant, je me blottis encore un peu dans la pénombre, il y fait vraiment bon.
Et aussi : Rrrr
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