Visite de l’expo Murakami au Château de Versailles avant-hier. Après un premier passage, nous avons attendu que le flow de happy few invités pour ce vernissage nocturne se presse au showcase Uffie et N.E.R.D à l’Orangerie. Et nous nous sommes refait l’expo, seuls dans ces espaces immenses. Un privilège total.
Superbe moment, à déambuler dans ce grand palais désert si connu, bousculé par le Pop Art total du maître japonais qui se gère comme une entreprise d’art de manière totalement assumée, travaillant tel un mangaka de la fibre de verre, de l’animation et de la peinture, épaulé par son armée d’assistants. Malgré le nombre de pièces réduit (mais une bonne partie d’inédites) par rapport à l’expo de Bilbao que j’avais vue en coup de vent, le plaisir reste entier.
Car Versailles n’est pas un musée : c’est un lieu chargé d’Histoire, d’histoires et de personnalité, désormais chahuté par des artistes contemporains, ludiques et polémiques. Le lieu n’est donc plus neutre, c’est une oeuvre abritant en son sein d’autres oeuvres, créant ainsi une multitude de sens, de confrontations et de lectures.
Plaçant des pièces telles que Yume le lion dans la chambre du Roi Soleil ou Emperor New Clothes face à un tableau de Napoleon, Murakami amuse ainsi ses fans et fait encore plus grincer des dents les associations conservatrices locales opposées à sa venue comme elles se sont opposées à celle de Jeff Koons. Kitsch puis Kawai : des insultes pour elles, des promesses pour nous.
Murakami + Versailles : Une expo, une rencontre et une explosion de conséquences.
(Update : oui, l’article est très peu illustré, mais je n’ai pas envie de spoiler l’expo.)
Pingback: Kiki et Kaikai sont dans un bateau « Virgoblog()