Alors donc. Après un premier épisode complètement trop froid et un peu cheap, un second complètement masturbatoire et un peu beaucoup ridicule, Mission : Impossible 3 trouve enfin le bon équilibre. Quel plaisir de voir un film totalement énorme mais jouissif ! Ca y est, Mission Impossible est enfin le nouveau James Bond.
Les preuves, dans le désordre et dans la suite, hautement riche en Spoiler bien sûr.
Dans le désordre :
– L’ouverture du film est superbe. Voir Tom aligner toutes ses méthodes de négociation en vain est vraiment une bonne montée d’adrénaline.
– Il est bon, ce long travelling dans Shangaï lorsque Tom court, court, court…
– Bon, le saut d’une tour à l’autre, c’est peut-être la cascade de trop.
– Chouette chouette le passage du vatican : depuis Ange & Démons, je trouve ce lieu hautement excitant.
– Chouette, un pont en Floride : depuis True Lies, je trouve ce lieu hautement excitant pour des scènes d’actions.
– Seconds rôles très justes : Crudup avance bien à pas de loups, la team de Tom n’est pas là pour se faire descendre de manière dramatique, Laurence Fishburn est bien meilleur dans le rôle du BBBB (Big Boss Black à Bagoût) qu’un Samuel Jackson dans xXx.
– C’est dense, comme film, peut-être un peu trop.
– Les méchants ne sont pas sadiques et cruels, mais juste très efficaces et qualifiés. Chacun fait son job. Ca les libère d’un poids qui devient une consistance pour l’intrigue et c’est bien.
– J’aime bien le ressort scénaristique emprunt de Lord Of War : utiliser les trafiquants d’armes pour donner des excuses aux USA de « cleaner » les pays ennemis. Enorme enchaînement de Crudup dans cette scène.
– Il y a de la Funk, et de la bonne.
– Bon, l’enchaînement de coups de coude Ong Bak Style (parce que j’ai mal à la tête) à la fin, pas top viril.
– La mort de Lindsey, vraiment brutal, nette, laide et sans bavure. C’est assez fort de la part du réal’ de rendre une mort assez dure pour le téléspectateur pourtant noyé dans l’action.
– Si vous aimez les séquences ultra chronométrées, vous allez être aux anges.
– Aucune vannes pré – exécution (« On se reverra en Enfer… BIM »), OUF.
– Le rôle du comique de service est juste pas trop lourd, ça va.
– J’adore ce regard de Tom, toujours le même, ce regard ultra fixe et dense qui te dit « Quoiqu’il arrive, je suis tellement déterminé que je ne peux que gagner ».
– D’ailleurs, Fishburn lui balance une tirade bien sentie sur son fameux regard, j’ai bien ri.
– Le côté séries télé haut de gamme est bien présent (JJ Abrahams est le mec derrière Alias, Felicity et Lost), ça rend cette superprod attachante.
– Non, chaque balle de Tom ne tue toujours pas un méchant ou ne fait pas exploser un engin plein d’essence.
– Quand Tom veut s’échapper avec sa fameuse course ultra rapide, il n’y arrive pas toujours.
– Enfin, on sent un peu le poids des process ! Un masque met un certain temps à être préparé, un défébrilateur ne se charge pas tout de suite etc.
– En parlant de défébrilateur, la séquence où Tom se fait griller la bombe est vraiment très bonne. Quand on voit les bouts de bois éclater dans sa bouche, on sert les dents.
– Quand c’est vraiment énorme (Tom en prêtre), ça ne crache même pas et ça en devient sympathique.
– La copine qui se fait deux bad guy, on aurait pu s’en passer.
– La fin « pot de départ du chef de service » aussi.
– Le geek érotomane sera aux anges : les diodes s’allumes, les aimants font un bruit sourd, les sangles se tirent, les armes font des cliquetis dès qu’on les effleure, les gadgets se déplient. Ca fait plein de bruits super excitants : zip, chlak, bipbip, zmmm etc.
– Le dialogue de sourds (de professionnels) dans l’avion est top.
– Seymour Hoffman, toujours aussi admirable. Depuis Magnolia, je ne pense pas qu’il m’ai déçu une seule fois.
– On ne saura jamais ce qu’est la patte de lapin, qui est l’acheteur, qui lâche l’info dans la malette et cela rend l’intrigue d’autant plus crédible car elle rend bien le l’univers opaque dans lesquelles ces choses évoluent. Cette touche pudique permet à l’action d’être d’autant plus mirobolante.
– Je craignais un final complètement pété des hannetons, il n’en n’est presque rien. Tom débarque à l’arrache, foire son infiltration avant de niquer les bad guys (bon, ça reste Tom, hein). Mais surtout, ce qui fait plaisir, c’est la mort du Big Boss. Pas de bataille homérique, juste deux mecs qui se frappent à en rouler dans la rue.
Bilan :
Après La Guerres des Mondes, j’arrive de plus en plus à vivre avec Tom en Héros de notre époque. Ses frasques personnelles, je m’en fout. C’est meilleur super héros de ces dernières années : il le fait bien et il aime ça. Pourquoi demander plus quand il nous donne parfaitement trop ?
“@+ les kidz”
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