En passant chez Forbidden Planet, j’ai dégôté cette réedition du Comics le plus légendaire de ces dernières années : The Death Of Superman.
Ce recueil des 7 premiers volumes de la saga chronique la mort attendue du plus grand héros de l’Amérique, sacrifié sur l’autel… Du business. Car les aventures de Clark Kent ne fonctionnaient plus. Persos trop vieux, nouveaux héros beaucoup plus modernes (Spawn and Co)… Et montée du manga, qui a pourtant mis du temps à percer dans un pays amoureux de ses patriotes mutants.
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Comme un vrai américain, Superman est donc né, mort et ressucité sur l’autel de l’offre et de la demande. Car évidemment, le but était de relancer ce héros en faisant pleurer le pays qui l’avait un peu oublié. Et de relancer une industrie en difficulté.
La couv’ est tout de même magnifique.
Il n’empêche, si je me rappelle m’être mordu les doigts à l’époque de ne pas avoir acheté ce tournant de la culture comics, j’avais vite oublié, pour la simple et bonne raison que j’ai toujours préféré l’école japonaise aux américaines et européennes. Et ce Superman confirme le sentiment.
Car c’est incroyable à quel point un Comics peut être figé en matière de mise en scène, de chorégraphie, de storyboard, comparé au style manga, “cette narration toute en ralentis et accélérés“, comme l’a si bien écrit une journaliste de Libé.
L’héritage du manga paraît aujourd’hui évident et naturel, mais lorsque l’on relit un Dragon Ball ayant plus de 20 ans et des Comics récents, le fossé est encore là, de manière choquante ! C’est léger et puissant, potache et intelligent, créatif et efficace… Le manque de tabou dans les thèmes (sexe, psychologie) abordés par le manga lui donnent également une dynamique gigantesque. Les shonen grand public en sont la preuve : chacun à leur manière, Naruto, One Piece et Bleach créent des univers d’une puissance graphique et narrative sans commune mesure, malgré le convenu de leur construction (l’inarrêtable Montée en Puissance).
L’intelligence et la scénarisation des combats de Naruto m’émerveille presque à chaque fois, One Piece me fait hurler de rire sans prévenir, Bleach m’opresse avec ses univers et son character design. Je n’ai jamais ressenti cela dans un Comics ou une bédé d’action / aventure.
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Evidemment, je ne connais pas aussi bien les comics et des héros tels que Batman, Spawn Iron Man ou les Watchmen ont crée des oeuvres absolument dantesques, riches et importantes. Mais ce, avec un procédé propre à l’industrie US : un personnage et un univers peuvent être appropriés et retravaillés par de nombreux auteurs et dessinateurs. Cela change beaucoup la donne, cela a aussi permis de maintenir cette culture vivante durant ses années noires. Et de cartonner au cinéma, maintenant que le manga a pris les commandes des mythologies papier du monde entier.
Ces derniers jours, avec des collègues de Technikart et Première, nous reflechissons à un Hors Série geeks, dont l’un des dossiers est “Le retour de l’âge d’or des Comics“, au cinéma donc. Clark n’était vraiment pas mort en vain.
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