Hop hop, parlons des 3 derniers films vus, dont le point commun est ce coup-ci d’être de fidèles illustrations d’un univers fort : celui de Woody Allen, de Ben Stiller et de Steve Carell.
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VICKY CRISTINA BARCELONA, LA CARTE POSTALE D’ALLEN
On commence avec le très attendu Vicky Cristina Barcelona, annoncé comme la confirmation que papa Allen est définitivement de retour : oui, c’est l’Europe, oui il a trouvé une muse avec ScarJo etc. Et pourtant, le film a beau être très fidèle à l’esprit Woody, j’ai trouvé Match Point plus corsé, âcre et sulfureux bref, un cran au-dessus. L’impression que VCB est un trop fantasme d’Américain reste trop lourde pour moi : “Ho, chère jolie et antagonique BFF blonde, allons donc passer 2 mois en Catalogne toi et moi – Brune WASP – nous laisser emporter par la fougue et la beauté de ce peuple uniquement constitué d’artistes beaux-bo, bon vivants et passionels.”
Le syndrôme carte postale est évidemment récurrent chez l’auteur, entre Manhattan et Paris (“Tout le monde dit I Love You”), mais je pensais justement qu’avec “Match Point”, il allait garder le meilleur : tourments de la bourgeoisie, fluidité du scénario chorale, excellence des situations et comique franc.
Peut-être que Match Point n’était pas la nouvelle direction artistique de Woody, mais une escapade et je comprend parfaitement que certains préfèrent la légèreté amère d’un Vicky Cristina Barcelona. Le film reste un rafraîchissement de haute tenue, mais tout de même : le trio Barden/Cruz/ScarJo était peut-être trop beau (Penelope, arg.) pour vraiment nous emporter.
A noter l’excellent 4e personnage : Rebecca Hall, belle et crédible.
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TROPIC THUNDER, LE HAPPY SLAPPING D’HOLLYWOOD A LA STILLER
Dans le genre j’ai un univers, je demande aussi Ben Stiller. Pas l’acteur (“Une Nuit au Musée”, argh) hein, l’acteur-réalisateur-producteur-vrp-scénariste. Ce qui nous purge sa filmo à quelques films : Zoolander, DodgeBall et donc “Tropic Thunder”. Autant de films cultes au sens où on l’on n’en trouve que des fans transis (dont moi) ou des haters véhéments.
Au menu, gags regressifs, cameos aggressifs et humour transgressif, tous portés par la gueule de beau gosse de Stiller, qui aime s’auto-martyriser à l’extrême et jouer le looser flamboyant, le mec un peu canon et tellement con.
Obsession qui atteint dans ce film son apogée, puisqu’il se fout d’Hollywood en général (système, producteurs, agents) et de ses acteurs en particulier, à travers un trombinoscope au vitriole qu’on devine dressé par l’ami Ben avec minutie et jubilation :
Stiller himself en action hero faisandé, Jack Black en version white (oui je sais) d’Eddy Murphy bourrin et surtout, Robert Downey Jr. en pseudo Russell Crowe, obsédé par la performance ultime – et oscarisable – d’acteur, allant jusqu’à se pigmenter la peau par chirurgie pour jouer un noir dans le film. Et le pire, c’est que la transformation est hallucinante :))
Je vous laisse picorer sur le net les nombreux fake sites montés par l’équipe du film, dont certains sont à hurler de rire.
Le problème, c’est qu’à force de mettre moult énergie dans les bonus et les à côtés, on manque de jus pour rendre le film lui-même hors de toute critique. On tombe ainsi dans un faux rythme, une odyssée assez lente et longue traversée par des fulgurances comiques, que ce soit les innombrables et furtives parodies de la vie hollywoodienne, ou les scènes de bravoure comme le Reenactement forcé de “Simple Jack” et le sevrage de Black/Portnoy attaché à un tronc d’arbre.
L’énergie et la férocité de l’ensemble l’emportent donc et vraiment, Tropic Thunder dégage une aura que seul Ocean Eleven a su montrer ces dernières années : le tournage à dû être une sorte de marrade entre potes 24/7.
A noter, l’excellent 4e personnage : Tom Cruise, en Harvey Weinstein Rn’Besque.
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GET SMART, LE POTACHE AU HERBES FINES FACON CARELL
Last but not least, “Get Smart” aka Max la Menace, dernier morceau de bravoure de Steve Carell, ce mix entre Mr. Bean, Jim Carey et Buster Keaton que nous idôlatrons tous depuis The 40 Years Old Virgin, Little Miss Sunshine et la version ricaine de The Office.
Le truc de Steve, c’est de toujours tromper son public et ce, avec finesse. Il vous séduit toujours en première phase avec son physique et son jeu guindé de puceau zêlé, avant de vous faire douter. Vierge, geek mais pas bête ni dénué de sensibilité dans “40 Years Old…”. Homo, intello, depressif mais jouissif et petit dans “Little Miss…”. Et intelligent, coinços, maladroit, mais tueur et libidineux dans “Get Smart”.
Basé sur ce nouveau monstre du comique US, le film peut jouer avec aisance sur le remixe de l’original, en collant des acteurs et des situations ultra graphiques et surannées. Anne Hattaway y est ainsi aussi canon que graphique et le duo de charme est completé par un troisème pôle en la personne d’un casting digne d’un Comics : Dwayne “The Rock” Johnson, Masi “Heroes” Oka et Terence “L’Anglais” Stamp.
Et le film d’aligner gros gags et petites saillies comiques très fines et étonnantes, le tout sous la baguette de ce cher Carell, l’homme le plus drôle du monde du moment. Parfait en DVD.
A noter, l’excellent 4e personnage : Bill Murray – bon ok, juste en cameo mais mince quoi, c’est Bill Murray.
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Bon, j’aurais bien completé cet instant cinai avec High School Musical 3, mais personne n’a voulu aller le voir avec moi :'(, malgré mes arguments indestructibles : Zac Efron, des spectatrices en folie dans la salle, du college movie at its best, Zac Efron, des chansons, des chansons reprises en choeur par toute la salle, Zac Efron, du suspense, une émeute dans la salle, l’Amour contre l’Avenir, Zac Efron, la vision de Zac Efron et Yann Barthes en train de faire l’amour après le générique de fin, et la vision d’un grand suicide collectif dans la salle à coups de bout pointu de l’équerre.
Tant pis pour vous, on aurait pu lire sur ce blog un post intitulé “4 films, 4 univers et 400 Virgin Suicides”.
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