Je me suis finalement mis ? la musique. Remis. Rereremis.
Apr?s avoir longtemps tourn? autour, je me suis (re)mis a composer de la musique. L’expression “composer de la musique” para?t bien noble, pour d?signer le fait que?je m’amuse juste avec des logiciels et des applications mobiles – Live d’Ableton et iMaschine 2 de Native Instrument pour les nommer.
Et ? mon humble niveau, je m’amuse comme un petit fou.
Pourtant, la musique et moi, ?a n’a jamais ?t? une histoire d’amour. Inscrit au solf?ge et aux cours de piano dans ma jeunesse, j’ai vite bloqu? sur l’?sot?risme des codes et la rigidit? de l’apprentissage. Je pensais que cr?er et jouer de la musique ?tait une chose naturelle, amusante, j’ai pris un mur, comme beaucoup d’autres.
Ce qu’il fallait d’abord, c’est une longue et p?nible phase d’apprentissage m?canique, scolaire, avant de seulement commencer ? prendre du plaisir. Du coup, j’ai abandonn?, trouvant l’?criture et la photo beaucoup plus naturels dans leur acc?s et leur apprentissage.
La cr?ation musicale par ordinateur se d?mocratisant, mon int?r?t et mon espoir ont ?t? repiqu?s au d?but des ann?es 2000, pour d?couvrir d’autres barri?res : Cubase, Pro Tools et m?me Ableton Live me paraissaient obscurs, d?sagr?ables ? manier et surtout, je passais mon temps ? cliquer et r?gler des valeurs au clavier et ? la souris.
Le contact d’un instrument ou d’une interface me manquait, j’avais l’impression de ne pas cr?er, mais de programmer. Il aura fallu des ann?es ? regarder l’?volution de la cr?ation musicale d’un coin d’oeil frustr?, pour que le bon alignement se fasse?: un logiciel accessible, coupl? ? un contr?leur amusant et naturel.
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Lorsque Native Instrument et Albeton ont lanc? Maschine et Push, j’ai vu le moment o? j’allais pouvoir retenter de faire de la musique, sans rester encha?n? ? un ordinateur ou ? l’histoire.?Apr?s avoir t?t? Maschine, iMaschine et Live avec un Launchpad, je me suis lanc? avec le Push 2. Je n’ai pas regrett? !
La vision que j’attendais?: mon interface, mon?casque audio et mon?ordinateur, dont je n’ai pas ? me soucier.
Comme esp?r?, l’interface super naturelle de cet “instrument” m’a permis de mieux appr?hender et comprendre le logiciel et la musique en g?n?ral. Depuis, j’ai l’impression de d?couvrir le Photoshop de la musique, avec des concepts tout aussi malins et r?volutionnaires pour un n?ophyte comme moi.?La logique des masques, des calques, des d?clinaisons… J’ai vu la matrice, litt?ralement.
Parce que la matrice du Push et des autres contr?leurs du genre s’impose?aussi pour moi comme une r?volution. Comprendre des cordes guitare, des touches de clavier et des positions de cuivre m’a toujours sembl? abscons. Ici, la grille de 64 touches est universelle, visuelle au possible, change la donne par rapport aux dispositions traditionnelles. Je comprends soudain mieux les notions d’accords, de gammes, de clefs.
Avec ces minces connaissances, mais ces nouvelles approches, me voici en train de tat?ner et d’exp?rimenter, ? dessiner des rythmes, d?nicher?des accords, cr?er d’heureux accidents. Ce qui ?tait d?sagr?able devient excitant. C’est fluide, non dramatique, on s’amuse comme un?fou.
Bien ?videmment et comme dans tous les autres milieux cr?atifs, le d?bat fait rage entre ceux qui apprennent avec les nouvelles m?thodes et ceux qui viennent de l’?cole “traditionnelle”, les seconds?m?prisant les premiers pour leur propension ??ne pas respecter les r?gles. Le num?rique rendrait tout facile, d’apr?s eux. Eh bien, heureusement.
La cr?ation n’a jamais ?t? d?cid?e comme un processus difficile. Tout le monde devrait y acc?der facilement. Cela n’emp?chera pas les meilleurs d’?tre les meilleurs et de devoir bosser d’autant plus pour le devenir. Live et Push me montrent d?j? l’infini apprentissage qui m’attend si je veux vraiment sculpter mes sons, trouver mon style. La route est longue, mais la pente est enfin douce.
Oui, je radote avec le?discours Photo que je tiens depuis des ann?es, mais il s’applique tout autant ici, dans la musique : la Facilit? est un progr?s, pas un recul. Je n’esp?re pas devenir Daft Punk, je suis simplement heureux d’enfin cr?er et apprendre. Comme j’aurai voulu le faire, enfant.
Update : Parmi vos retours, celui de Lepolac via DM Twitter (tiens, quand on parlais de l’?clatement de la discussion…) : le vice cach? de ces m?thodes, c’est qu’on se trouve vite ? ne faire que des petits bouts de morceaux et de s’amuser, sans vraiment construire. Je ressens d?j? un peu cette premi?re limite.
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