Cela fait 3 jours que je voyage au Br?sil, pour suivre la Coupe du Monde de football, dans les bars, les stades, les plages.

Apr?s le fantastique Portugal – Etats-Unis, nous ?tions assis sur un banc sur la place en contrebas du centre culturel de Fortaleza, en train de siroter les Caipinhas de Cletinhos (les meilleures selon mon ami Boussic?), je mangeais mon bol de viandes grill?es et riz aux haricots rouges.
Entre le gros bar-club du coin et notre grande place publique pleine de stands de nourritures et de boissons, un petit terrain de football urbain d?labr? : buts incrust?s dans le grillage, sol en b?ton. Trois petits br?siliens l’occupent : deux jumeaux gringalets se d?fient le droit de tirer sur leur ami gardant les buts.

Il ne faut pas 5 minutes pour comprendre qu?ils sont tr?s forts (c?est mon instant scoot de jeunes talents ? importer en Europe). Je les regarde jouer ensemble et encha?ner les tricks. Puis, les supporters am?ricains arrivent depuis la Fan Zone. Certains, encore ?chaud?s du nul conc?d? in extremis contre le Portugal 30 minutes plus t?t, veulent t?ter du ballon.

Ils jouent avec les enfants, avant de jouer contre eux, en d?couvrant qu’ils sont de petits prodiges. Non seulement ces futurs Neymar en devenir jouent extr?mement bien et placent dribbles, crochets, d?bordements et tirs mais physiquement, ils n?h?sitent ? aller au contact de gaillards faisant bien deux ? trois fois leur poids.

Respectueux, les am?ricains jouent aussi tr?s s?rieusement et les phases d?attaque / d?fense se transforment en un vrai match.

Je suis hypnotis? par le spectacle et rameute mes compagnons de voyage, pour assister ? la rencontre. Tr?s vite, d?autres am?ricains et un chilien se joignent ? la partie, ainsi qu’une new yorkaise, sans doute membre d?un club de foot. Ca joue tr?s vite, tr?s engag?, tr?s spectaculaire.

Personne ne fait de cadeau, quelque soit les profils des joueurs (enfants, adultes, hommes, femmes). Tu entres dans l’ar?ne pieds nus et tu pars pour 10 minutes d’attaque / d?fense le couteau entre les dents.

All?ch?s, mes amis Franck, Haron, Farid et Seb, footeux de longue date (pas comme l?handicap? des pieds que je suis) prennent la gagne avec un br?silien portant le maillot de Cristiano Ronaldo.

Le match contre les am?ricains (dont un joueur avec pieds et mains incomplets particuli?rement retors) ayant sorti les jumeaux br?silien s’av?re tendu, mais les fran?ais (et leur recrue br?silienne) l?emportent 2-1.

Sur le bord du terrain, ?a s?est largement rameut? depuis et des ?quipes de fans ?trangers comme de jeunes locaux font la queue pour prendre la gagne, premier ? 3 buts ou plus haut score au bout de 10 minutes.

Je sers de pseudo orga et surtout de chrono. Toujours plus de monde, toujours autant d?engagement, pas mal de filles footeuses. Le tout avec une bienveillance tacite de chacun envers les autres.

Mes amis perdent leur second match contre de jeunes locaux tr?s physiques. Ils quittent le terrain en nage (et peu en sang), mais heureux d’avoir v?cu ?a.?Les deux petits jumeaux surdou?s demandent en br?silien quand est-ce qu’ils peuvent prendre la gagne.

De mon c?t? et de mon point de vue, j’ai l?impression d?avoir assist? ? une longue publicit? pour Nike ou Adidas, mais je pr?f?re penser que les pubs Nike ou Adidas s?inspirent de beau morceaux de r?alit? comme celui-ci.

C’?tait juste un soir, dans un quartier populaire de Fortaleza. Demain, nous partons pour Rio, la capitale mondiale du football et du football de rue.