Enfin, j’ai commencé les cours de boxe anglaise, dans un chouette club a 40m de chez moi (merci Marion).
Loin des mythes qui s’y rattachent, on y travaille dans le calme et la technique. Je suis très humble, avec mes mauvaises habitudes héritées du Tae Kwon Do et du Viet Vo Dao.
En tout cas, ce sport est d’une beauté confondante, tout en partageant les règles implicites des sports de combat et des arts martiaux : rigueur, rugosité, densité physique et mentale.
Evidemment, mon corps entier crie douleur ces derneirs jours : Courbatures, premiers coups encaissés, poignets non faits, corps qui n’avait pas fait de sport depuis trop longtemps… Autant vous le dire honnêtement, j’adore ça.
Euh, mais il est ou, le plaisir ?
Dans le rapport à la douleur. Ca me travaille depuis toujours.
Je me suis toujours dit que nous vivions dans une société qui rejette la douleur au plus loin. Et l’évite donc, par tous les moyens. La douleur de nos jours, c’est un défaite, une regression, une insulte au modernisme.
Cela m’a toujours un peu choqué, j’ai toujours pensé que la douleur était une composante essentielle de notre existence, tout comme la violence. Il n’y a aucun jugement qualitatif ici, juste un ressenti.
Mon médecin de mere pete toujours les plombs en voyant que je peux me trainer une petite entorse sans soins pendant des mois, ou subir une douleur récurrente dans le plexus sans tenter de comprendre pourquoi. Je vis avec, quoi.
Et ne vous meprenez pas : Je ne fais pas l’apologie du masochisme ou du Fight Club, 10 ans apres le Fight Club, je pense juste qu’il faut autant détester la Douleur que l’accepter.
Il n’y a aucun acte politique ici, juste l’entretien d’un rapport, d’un mal nécessaire au sens propre du terme : je sais que je vais terminer sur les rotules et surtout prendre des coups – c’est que ça frappe beaucoup ici.
Je n’ai pas envie de fuir la douleur. Je n’ai pas envie de l’aimer non plus. C’est pour moi une différence majeure. Accepter sans aimer.
Alors je vais consciencieusement a mes cours tous les lundis, mercredis et samedis, je laisse au vestiaire mon quotidien optimisé et sécurisé, j’enfile les bandes et gants et je tente d’ouvrir plus grand les yeux lorsque le coup arrive, plutôt que de les fermer tres fort.
L’Adrénaline, brute de décoffrage et de plaisir.
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