Je suis loin d’être fan des instants “rhalala, tut te rappelles de ce vieux dessin animé ? Ca ne nous rajeunit pas hein“. La nostalgie facile, très peu pour moi: j’ai toujours le sentiment qu’elle entraîne dans son sillage un fumet “vieux con” qui vous prend au nez. La même côté jeux vidéo : les 25 ans de la NES par-ci, de Zelda par là, ça ne me touche pas plus que ça.
Par contre, un truc me bouleverse : voir tous les futurs fictifs de notre jeunesse se arriver à terme. Sans se réaliser, évidemment. Vivre au présent les projections futuristes du passé, ça, ça tabasse le moral.
Il y a ainsi eu l’affaire “Back To The Future”, un hoax expliquant que Doc et Marty avaient programmé leur saut dans le futur pour 2010, qui a lancé la machine “demain c’est déjà hier” :
Et puis hier, on s’est rendu compte que Skynet aurait pété le silicium et attaqué l’humanité – et toutes les Sarah Connor du monde l’auraient eu mauvaise. Moi aussi en tout cas, renfrogné dans mon lit d’où je tape ce post (je choppe un second Cornetto avant dodo, où c’est vraiment pas raisonnable ?)
Je ne suis pas touché non plus par la traditionnelle plainte du “et où sont les voitures volantes ? Et les jetpacks ? Et les voyages intergalactiques ?“.
Non, ce qui me fait mal c’est le coup de vieux donné aux oeuvres SF de mon époque et la sensation de voir leur date de crédibilité arriver à expiration, comme des bouteilles de lait. Et d’une certain manière, de les perdre de mon imaginaire.
Lorsque j’étais petit, des dates comme 2012 ou 2017 me faisaient rêver. Rien qu’à les prononcer, un vent d’excitation parcourait mon imagination. Imagination un peu passée du coup.
Aujourd’hui, je pense plus naturellement à la prochaine élection présidentielle, un évènement autrement plus ancré dans le dur.
Pourrais-je encore revoir des films prophétisant avec excitation des dates futures appartenant aujourd’hui au passé ? Sûrement, mais ce détail me chagrinera tout de même. Le futur était une zone de “et si” surpuissante qui offrait à la SF une porte de sortie royale. Chaque jour qui passe ferme ainsi quelques portes, tue des “et si”. Retour dans le temps impossible.
Rendez-vous dans 3 ans pour fêter l’entrée en sommeil cryogénique de Faye Valentine. Là, je vais vraiment avoir un coup de blues. Allez, Cornetto.
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