Le processus, on commence malheureusement à le connaître.
Comme lors d’un vrai choc, de ceux qui font un mal de chien, on a d’abord l’information (les bruits), puis la réalisation (des coups de feu), puis la douleur (les infos) qui monte lentement et longuement, très haut.
Ensuite, c’est l’étape du lapin sous les feux de voiture : paniqués, mais paralysés devant la télé, les réseaux sociaux, n’importe quelle attache à la surréelle réalité. Le besoin de parler, de regarder quelqu’un dans les yeux, de prendre quelqu’un dans les bras.
Et puis le lendemain, ce matin, on pleure. On pleure les morts, la situation, les récits, les raisons, la peur. Ils nous arraché de notre chair, aveuglément, ils ont pris tout ce qu’ils pouvaient. Alors on pleure, mais on ne baisse pas les yeux.
La Terreur, on la regarde droit dans les yeux. C’est une baston de regard qu’on ne perdra pas.
Dans les prochains jours, on va remplir les rues, collés les uns contre les autres, à chanter et marcher dans la même direction, on va snober les raccourcis et la récupération. À leur Terreur aveugle, on répondra avec l’Amour les yeux dans les yeux.
Et ensuite ? Ensuite, on continuera d’aimer la culture, le sport, la bonne bouffe, la fête et la liberté d’expression : À la fin de chacun de ces horribles processus, on ressortira encore plus fier d’être français.
En attendant, on pleure.
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