J’ai vu “Horns” et “Gone Girl“, ce sont un peu les m?mes films. La preuve ? Mes critiques sont des clones :
(spoilers alert)
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Ah, on l’aime bien, David Fincher. R?v?l? par son ?touffant “Alien 3”, il s’est ensuite vite impos? comme le patron du thriller visuellement et narrativement chirurgical, entre “Se7en”, “The Game” et autre “Zodiac”…
“Gone Girl”, adaptation du roman ?ponyme, c’est d’abord une histoire de couple ?ternel, avec toute la mythologie qui va autour, mythologie minutieusement pi?tin?e par le sc?nario.
Lui, c’est Ben Affleck (?a devait ?tre Brad Pitt), qui a pris quelques kilos avant Batman. Un mec normal, journaliste moyen un peu trop port? sur l’alcool, prenant le volant de sa Volvo CX90 de bourgeois beauf pour partir ? la recherche de sa future ex-femme (il voulait divorcer).
Elle, c’est Rosamund Pike, incarnation presque picturale de la Jeune Femme, cette entit? pop et iconique ?nonc?e par le collectif Tiqqun en 1999, fantasme de sa soci?t? et prise au propre pi?ge de son status.
Apr?s une histoire d’amour qui d?marre comme dans un r?ve, tout se d?r?gle le jour o? ils doivent quitter New York. Disputes, tensions… Et l?, elle dispara?t. On ne la retrouve pas et son absence va se diffuser, jusqu’? envahir les habitants du coin, puis les m?dias. Et devinez quoi, tous dirigent leurs soup?ons et leur vindicte vers le ch?ri. Pendant d?sacralis? de sa compagne devenue une ic?ne, notre bonhomme qui va devoir se coltiner une longue enqu?te aux dimensions initiatiques, pour retrouver le kidnappeur?et au passage, comprendre comment ?a fonctionne, une femme.
Cliffhanger : au court de l’intrigue, des cornes de cocue poussent sur la t?te de l’h?ro?ne, lui offrant l’?nergie de pointer vers un faux coupable. Le film prend alors des allures de cirque burlesque et n?vros? et les dialogues, noirs, cyniques et cr?dibles, se d?versent dans leur forme la plus crue.
Sur son chemin vers la v?rit?, le h?ros passera en revue une riche galerie de personnages assez classiques : la soeur confidente puis antagoniste puis alli?e puis victime, l’enqu?trice toujours un cran en retard, la #meufbonne (hello, Emily Ratajkowski) qui d?raille la machine m?diatique, les beaux parents parfaits que l’on aimerait baffer et bien s?r, le journal intime de la disparue ? double tranchant.
L’h?ro?ne se d?couvrira elle en parall?le un versant hyst?rico-psychopathe, la transformant en machiav?lique harpie – les f?ministes appr?cieront.
Alors que le film se ferme en reprenant la s?quence d’ouverture, qui a d?sormais pris tout son sens (?a doit ?tre la mode, en ce moment), on repense avec un petit rictus ? cette r?demption tr?s moderne, am?re et mature, qui d?monte finement deux piliers de notre construction collective :
– La Jeune Femme, ce r?cipient de puret? et de fantasmes
– Le couple, cette unit? sociale primaire, sacr?e et contre-nature
Et pour Fincher ? Ce travail plus terre ? terre, moins spectaculaire, mais toujours impressionnant, laisse entrevoir une int?ressante ?volution.
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Ah, on l’aime bien, Alexandre Aja. R?v?l? par son ?touffant “Haute Tension”, il s’est ensuite vite impos? comme le patron du slasher visuellement et narrativement jouissif, entre “La Colline a Des Yeux”, “Mirrors” et autre “Piranhas 3D”…
“Horns”, adaptation du roman ?ponyme, c’est d’abord une histoire de couple ?ternel, avec toute la mythologie qui va autour, mythologie minutieusement glorifi?e par le sc?nario.
Lui, c’est Daniel Radcliffe (?a devait ?tre Shia Labeouf), qui a pris quelques kilos apr?s Harry Potter. Un mec normal, DJ moyen un peu trop port? sur l’alcool, prenant le volant de son AMC Gremlin de hipster fauch? pour partir ? la recherche de sa future femme (il voulait l’?pouser).
Elle, c’est Juno Temple, incarnation presque picturale de la Jeune Fille, cette entit? pop et iconique ?nonc?e par le collectif Tiqqun en 1999, fantasme de sa soci?t? et prise au propre pi?ge de son status.
Apr?s une histoire d’amour qui d?marre comme dans un r?ve, tout se d?r?gle le jour o? elle doit partir pour L.A. Disputes, tensions… Et l?, elle dispara?t. On retrouve son cadavre et cette pr?sence va se diffuser, jusqu’? envahir les habitants du coin, puis les m?dias. Et devinez quoi, tous dirigent leurs soup?ons et leur vindicte vers le ch?ri. Pendant d?sacralis? de sa compagne devenue une une ic?ne, notre bonhomme qui va devoir se coltiner une longue enqu?te aux dimensions bibliques, pour retrouver le tueur et au passage, comprendre comment ?a fonctionne, une femme.
Cliffhanger : au court de l’intrigue, des cornes de d?mon poussent sur la t?te du h?ros, lui offrant l’?nergie de pointer vers le vrai coupable. Le film prend alors des allures de cirque mystiques et d?pressif et les pens?es, noires, cyniques et cr?dibles, se d?versent dans leur forme la plus crue.
Sur son chemin vers la v?rit?, le h?ros passera en revue une riche galerie de personnages assez classiques : le fr?re confident puis antagoniste puis alli? puis victime, les enqu?teurs toujours un cran en retard, la #meufbonne (hello, Heather Graham) qui d?raille la machine m?diatique, le beau p?re parfait que l’on aimerait serrer dans ses bras et bien s?r, le journal intime de la disparue ? double tranchant.
L’h?ro?ne se d?couvrira elle en parall?le une tendance au sacrifice et au mensonge, la transformant en parfaite et fade Sainte – les ?f?ministes appr?cieront.
Alors que le film se ferme en reprenant la s?quence d’ouverture, qui a d?sormais pris tout son sens (?a doit ?tre la mode, en ce moment), on repense avec un petit regret ? cette r?demption tr?s solennelle, sucr?e et immature, qui porte grossi?rement deux piliers de notre construction collective :
– La Jeune Femme, ce r?cipient de puret? et de fantasmes
– Le couple, cette unit? sociale primaire, sacr?e et divine
Et pour Aja ? Ce travail plus terre ? terre, moins sanguinaire, mais toujours bancal, laisse entrevoir une inqui?tante limite.
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