La semaine derni?re, je n’ai rien remarqu?, sur mon feed facebook.
Et puis, ? notre traditionnel d?jeuner post-piscine, mes compagnons de natation en ont tous parl?.
“Tu as vu ? Elle a quitt? Facebook ! C’est fou, non ?”
“- Ouais, au d?but, je pensais qu’elle m’avait supprim? de ses amis…”
“- Tu sais pourquoi elle a vir? son Facebook ?”
“- Beh, non. Rien de grave, j’esp?re.”
“Elle”, est une copine que je vois rarement dans la vraie vie, mais que je vois quotidiennement sur le net et ses r?seaux. A travers nos feeds, nos amis et nos soir?es en commun, j’en suis venu ? conna?tre sa vie, dans une certaine globalit? permise par Facebook : famille, soir?es, boulot, looks.
Etant assez populaire, ses photos ?taient g?n?ralement tr?s comment?es et devenaient une sorte de lieu de rendez-vous o? tous ces cercles de connaissance se m?laient et se vannaient avec une familiarit? assez unique.
Les jours passant, cette absence s’est faite de plus en plus sentir. J’ai revu des photos o? nous ?tions pr?sents, mais dont son nom avait ?t? d?tagg?. Une sensation vraiment ?trange, l’impression de regarder avec nostalgie une personne disparue.
Car son d?part a cr?e un manque quantitatif (elle ?tait tr?s active), toute une part de mon activit? Facebook. Des contenus en moins, des interactions en moins. Et un manque qualitatif aussi, puisque ce sont des moments potentiels de petits partages et de discussion qui s’envolent. Et l’on se rend compte ? quel point ils font partie de notre rythme et de nos besoins nutritionnels quotidien de l’?motion et du moral.
On a souvent lu, th?oris?, devis? et tent? la “vie sans Facebook”. Je l’ai personnellement longtemps consid?r? comme un passage oblig?, ? l’instar de Windows : qu’on aime ou qu’on n’aime pas, on l’utilise, point.
Je me rends compte ? quel point Facebook est important dans ma vie, avec ce d?part. Je revois toutes ces photos, ces partages, ces moments ?piques dans les commentaires. Je vois tous ces groupes et pages auxquels je participe, leur int?r?t, les services qu’ils rendent.
Malgr? mon utilisation beaucoup plus limit?e, j’ai toujours pens? pr?f?rer Twitter et son esprit ?pur? et corrosif ? l’usine ? gaz discutable qu’est Facebook. Je me rends compte que j’aurai beaucoup plus de mal ? me passer de ce dernier que de ma mine ? liens et ? bon mots qu’est Twitter.
Avant hier, j’ai ?crit ? cette copine, pour lui demander les raisons de son d?part et juste pour lui dire ? quel point nos vies sont toutes entrem?l?es sur Facebook.?Un seul ?tre vous manque et tout votre r?seau semble d?peupl?. Elle m’a r?pondu de la plus simple des mani?res : elle passait juste trop de temps et avec trop de gens sur Facebook. Elle avait envie de passer ce temps autrement. Et elle a attach? une photo en pi?ce jointe. A l’ancienne.
Nous sommes tous d’accord avec ce raisonnement. Mais combien d’entre nous pourrions r?ellement quitter Facebook ? Supprimer les centaines de photos et status partag?es (?a, c’est le pire pour moi) ? Ne plus avoir acc?s ? celles des autres ? Etre le relou qui demande ? ?tre averti des soir?es par mail, parce qu’il ne voit pas les ?v?nements, les anniversaires ? Louper une image lol, un coup de gueule ?
La timeline de Facebook est une tr?s belle invention de la part de Zuckerberg. En cr?ant le journal d’une vie, ce r?seau ressemble ? un immense projet que l’on nourrit chaque jour, projet qui se m?le ? celui des autres. Le tuer rel?ve d’une amputation vraiment trop violente.
Elle est partie de Facebook. Simplement ? Apr?s de longs d?bats en interne ? La chose est qu’elle l’a fait. Et qu’elle nous a tous laiss? un petit vide, ? nous ses “friends”, qui resteront encore longtemps pour les bonnes et les mauvaises raisons.
Like si t’es d’accord,
Commente si t’es anti-raciste
Des réactions ?