J’ai arrêté d’être un journaliste jeu vidéo l’année dernière, après plus de 13 ans de bons et loyaux services.
Plusieurs raisons liées à mon employeur (Technikart), mais surtout parce qu’après des années, je me suis rendu compte que je n’avais plus rien d’intéressant à raconter. Le jeu vidéo en tant qu’industrie, en tant qu’histoire humaine, en tant qu’art, semble déjà tourner en rond.
Oh, vous pourrez bien sûr me citer des exceptions, des créateurs fous, des jeux frais, des business models novateurs. Mais à la fin, cela reste globalement une industrie d’anonymes, de Technologie qui prime, de recettes incrémentales. J’exagère le propos, mais je le pense.
Lorsque je regarde la présentation de la PlayStation 4 de cette nuit, mais aussi lorsque je regarde Kojima, lorsque je regarde la présentation de la PlayStation 3, lorsque je regarde Activision, la Wii U, la 3DS, la Vita, les charts, les exactes mêmes phrases chocs à chaque nouvelle génération de consoles, pff. Cela ne me manque pas de ne plus les chroniquer. En tant que journaliste, on tourne autour du même modus operanti : bon ok, la version actuelle (de la console, du jeu) était au final une évolution, mais la prochaine version sera une révolution. Promis.”
Je n’aime plus l’industrie du jeu vidéo, mais j’aime toujours le jeu vidéo, que ce soit Temple Run, DotA ou Street Fighter, sans compter les bonnes surprises. Je prends du plaisir à jouer aux jeux vidéo, j’en reste un observateur averti et passionné. Mais j’ai grandi en pensant qu’il révolutionnerait tout. Le jeu vidéo s’est juste rangé bien sagement dans le jupes et les modèles des autres industries culturelles, reconnaissance et puissance des artistes en moins.
Le jeu vidéo devait être le nouveau rock’n roll, il est juste super amusant. Il faut faire le deuil de nos discours et de nos rêves : plus nous espérons du jeu vidéo et de ses acteurs, plus nous serons déçus. Fermons donc nos grandes gueules et contentons-nous de ce que nous avons en tant que consommateurs : une simple et bonne source d’amusement.
Arrêtons de rêver, recommençons à jouer.
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