Rien ? voir avec la fin du monde, mais une envie de vous parler des chagrins de fin de relation – et surtout, de la m?thode pour les traverser – et enfin de renouveler.
Ces derniers mois, j’ai beaucoup ?cout?, peu parl?, mais travaill? ma propre technique, entre pragmatisme, auto-d?rision et exploitation des autres (si, si) :?Il faut se mettre des oeill?res et regarder bien droit devant – il faut relativiser.
Vous me direz, “facile de sortir un truc aussi bateau, mais moi c’est pas pareil parce bah avec mon ex on av… bouhouhouh” etc.
Bah non, ce n’est pas facile. Bah si, c’est pareil. C’est m?me le coeur de ma technique : N’oubliez jamais que vous ?tes uniques, comme tout le monde.
Mise en place de la th?orie de la relativit?tisation.
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LA MUSIQUE (DES AUTRES)
Il faut tout d’abord ?couter beaucoup de musique. Triste. Triste et c?l?bre. Des hymnes de la chouine. Parce que de base, vous ?tes un autiste depuis 3 semaines, qui s’enferme sous son casque audio en se balan?ant en position foetale.
Ce qui est g?nial avec les chansons (d’amour) tristes d?j?, c’est qu’elles sont belles. Tout comme il est plus ais? de critiquer que de cr?er, il est easy de faire chouiner.
La vraie puissance de la chanson triste ensuite, c’est qu’elle parle ? tout le monde : toi aussi, tu as regard? l’horizon, le vent dans le dos ? Toi aussi, tu as encore son parfum jusque dans les os ? Toi aussi, baby forever ? Le m?canisme d’identification fonctionne ? fond, la chanson triste permet donc de se sentir moins seul et d’accrocher ? un morceau une p?riode sa vie, tel le linge mouill? sur un ?tendoir de m?lodies. Et c’est l? qu’entre en jeu le second effet Kiss Kool : on se sent ridicule.
A force de se dire que cette chanson, c’est vraiment trop compl?tement ta vie, tu en viens ? te demander si elle parle ? d’autres personnes. Et fucking Oui. Des millions de disques vendus, des larmes interg?n?rationnels depuis des d?cennies, des milliers coms’ qui pourraient ?tre les tiens sur Youtube. Tu r?alises (enfin) que ton chagrin d’amour est peu ou prou semblable ? celui de tout le monde. Chose qui se r?v?le d’abord vexante (je suis unique), mais rapidement rassurante (comme tout le monde) : bienvenue dans la foule sentimentale.
Tenez, moi ?a m’a pris juste deux titres, beaucoup d’?coutes et ?a, c’est super :
Stevie Wonder – “Lately” (1981)
Pour la partie “PUTAIN JE LE SAVAIS JE L’AVAIS SENTI MAIS J’AI RIEN DIT” de mon chagrin
L?o Ferr? – “Avec le Temps” (1969)
Pour la partie “Calme-toi, ?a va passer” (x1000) de mon deuil sentimental
Et en titre bonus :
M83 : “Lower Your Eyelids To Die With The Sun” parce qu’il faut toujours une musique compl?tement too much pour accompagner ses larmes, comme le meilleur pote qui pose ta t?te sur son ?paule et te dit “c’est bon, tu peux pleurer, ?a fait du bien“.
Avec ce morceau d’M83, on ? l’impression qu’? la premi?re larmichette qui pointe, on voit une immense vague s’?crase sur un rocher, cr?ant des ?claboussures au ralenti, alors que le Soleil perce soudain les nuages, tombant sur ton corps prostr? – mais les bras grands ouverts. Oui, les pleurs overkill, c’est pas mal, c’est un moment o? il ne faut pas ?tre pudique. Cette chanson est encore plus efficace qu’un hammam, pour t’ouvrir en grand les pores de la chiale.
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LE MALHEUR (DES AUTRES)
La musique pos?e, il faut continuer de relativiser. Et pour cela j’ai une technique infaillible : se repa?tre du malheur des autres. Bon, l’expression est un peu extr?me, mais il ne faut pas non plus se cacher.
Le meilleur moyen de relativiser ses malheurs, c’est de d?couvrir ceux des autres : Ils sont souvent bien pires. Du coup, on se sent un peu ridicule et pr?cieuse, avec notre petite chagrin ? nous. Donc on relativise donc on oublie plus vite donc en plus, notre tristesse se retrouve presque par excuse transform?e en ?nergie empathique pour ces autres, qui souffrent aussi.
J’ai ?t? tromp? et marqu? dans ma chair (on ne va pas revenir dessus, sinon cherchez sur Google : j’ai un blog) mais r?cemment, j’ai aussi vu des copines accoucher ou ?lever leur b?b? seules, un ami ?galement tromp? et encore profond?ment ?branl?, un de ces fameux couples d’amis “Tom & Jerry” (ils sont tellement toujours ensemble qu’on les appelle par leur deux pr?noms syst?matiquement) se s?parer, les breaks ? r?p?tition, la st?rilit? pour de bon… J’ai aussi vu autour de moi la Maladie et la Mort, ces derniers temps.
Je ne me r?jouis ?videmment pas de ces malheurs, mais inconsciemment et?puissamment, je puise en eux les rames pour avancer, presque honteux de me souvenir pourquoi je suis d?vast?.
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L’AUTRE
Enfin : Tombez amoureux.
Cela vient de m’arriver. Je me sens merveilleusement bien et donc merveilleusement ridicule, en repensant aux proportions de mon chagrin d’amour, qui aura d?but? presque un an jour pour jour.
Deuil done.
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