Ce soir, je vois quelqu’un.
On s’est assez vus pour ne pas aller au resto. Elle me cuisine sa spécialité.
Et elle m’interdit de l’aider, alors j’écris en la regardant, ça la fait rire. Elle est très branchée blogs/twitter/instagram etc.
Je suis quand même un poil nerveux.
1. Parce que c’est cool, d’avoir des frissons
2. Parce que ce n’est pas comme si j’avais le choix.
*je ne peux vraiment pas t’aider sur le dîner ?* *- laisse faire, je te dis !* (elle a un peu de caractère, oui)
…………………………
Je repense à ce texte de Titiou – et à ce que me disent mes amis célibataires (cette année fût vraiment la fin du monde pour nombre de couples autour de moi) :
– Au début on est aussi surpris que déçu. Malgré tout l’âge et toute l’expérience que l’on emmagasine, une rupture et vous avez 16 ans. Vous pleurez, vous pleurez, vous pleurez. Avec les yeux, le ventre, les poumons, le cerveau.
– Ensuite, on comprend : l’âge, c’est aussi de passer cette phase des 16 ans plus rapidement. J’ai évidemment eu une phase d’ermite, la maladie a aidé, je suis toujours parfois pris par des plages soudaines et incontrôlées de tristesse, de “elle fait quoi, là ?”. Mais je me bouge, j’ai été séduit, je séduis. Je fais mon deuil, sans avoir des oeillères vers l’avant, sans être rivé vers l’arrière.
Le fait que la personne qui cuisine devant moi sorte aussi d’une histoire douloureuse nous rapproche sans doute. Mais on ne s’inquiète pas : on se plaît d’abord, on ne se panse pas trop les blessures. Nous discutons, nous tentons de juste nous voir, ne rien calculer, remettre en contexte. Elle me plaît, je lui plaît-point-final-ne-pas-penser-à-autre-chose.
Bon, j’écris trop (mais elle ne me laisse pas l’aider), je pose des couches sur quelque chose qui doit rester léger.
J’arrête d’écrire et je vais regarder le four. Je suis moins nerveux, en tout cas.
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