Dans le genre maronnier des comiques et des bloggers, il y a forcément le sketch/post Ikea.
On sort des barbarismes suédois, on moque la notice muette et la vis qui manque etc. Facile. Toi aussi, deviens Roland Magdane ou Gad Elmaleh pour le prix d’un Expedit. Je ne voulais donc pas vous parler de ma dernière expérience avec la marque bleue et jaune, mais là, c’en est trop. Et ce n’est pas totalement de leur faute.
Autour de moi, notre nouvelle chambre n’est que bordel et ruine, entre cartons, tas de fringues, tas de cartons et tas de tas. Et cela dure depuis notre aménagement, le 30 Juin. Principalement en cause, mes centaines de tshirts et cintres associés, désormais orphelins de ma Stolmen. Cela faisait donc longtemps que nous devions (à reculons) nous rendre chez Ikea acheter une bonne grosse armoire à double portant des familles.
Je suis fatigué et un peu en colère (teasing) donc je vous le fait sous forme de liste avec des tirets, je n’ai pas la force d’autres chose.
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I : CHEZ IKEA
– Visite du site pour commander, mais pas de pot, nos autres meubles (tu achètes TOUJOURS un truc en plus chez Ikea) ne sont pas livrables.
– Après moult tergiversations et négociations, nous louons un camion jeudi soir 18h00 pour un rendu le lendemain 9h00. 58 euros le 6m³ pour 50 kilomètres, essence à notre charge à justifier avec un ticket de pompe. Ok, let’s roll to Villiers sur Marne pour la nocturne du jeudi woohoo.
– Moi, dans les Ikea, je ne traîne pas. Je stresse dans ce dédale de lifestyles ponctué de Hotdogs à 50 cents. Un peu irrascible, je tire ma chérie par le bras pour ne pas trop traîner sur les objets qui ne niquent ta moyenne (sets de verres, bougies etc.). “Bonjour madame, je veux une Pax 100x201x58 avec caisson en bois brun et portes simples dont le prix est de 160 euros”. Qui deviendront portes miroir, mais bref, BIM, on enchaîne, on se casse.
– En chemin, la facture grimpe à 401 euros. Bah oui, et le meuble à chaussure et le truc pour accrocher les manteaux et les bonnets, alors.
– Arrivée en caisse à 20h50. + 15 minutes de queue.
– Je passe ma carte.
– “Refusé”.
– Gné ? Ma copine insère la sienne, trop fatiguée pour le lancer une petite vanne de type dévirilisante.
– “Refusé”. Gné bis ?
– 200 / 200, alors ? “Refusé”.
– Checking de nos comptes en banque, tout va bien. Derrière la queue s’allonge. On ne comprend pas, mais la réalité est là : nous ne pouvons payer nos achats.
– Nous devons nous rendre à l’évidence : il faut repartir chercher un chèque. En chronométrant tout au poil (+10km/h au dessus de la limite en moyenne et aucun feu rouge), nous serons de retour pour 22h00 pile.
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II. LE CHEQUE CHEZ NOUS
– Mise de côté des chariots et course au parking pour remonter dans notre Mercedes Vito de location.
– “Attends, j’ai un chèque sur moi, j’avais oublié de le déposer pour le mariage de Jules !” Et je me rends compte que le chèque, je l’ai justement laissé aujourd’hui au bureau pour penser à le remplir et le donner à Jules.
– “Ok, allons le chercher au bureau, c’est plus près”. Et je me rends compte que je n’ai pas pris les clefs du bureaux aujourd’hui. Ok, retour chez nous, bien au coeur de Paris.
– Arrivés à 21h38 (je suis monté à +12km/h en route), le temps que ma chérie fonce chercher chéquiers et pièces d’identité, je regarde le compteur : 44 kilomètres sur 50 déjà crâmés.
– On repart à l’attaque : choppage du boulevard Richard Lenoir, sortie de Paris, prise de A4 et…
– … Et quand soudain, juste UNE voiture devant nous, deux camionnettes de la voirie se placent de devant tout le monde et enclenchent moult lumières et gestes des bras. Sur le panneau lumineux arrière, il y a marqué “Embouteillage Mobile”.
– Alors j’ignore à quoi sert un Embouteillage Mobile, mais en tout cas, ça fonctionne : ils ralentissent tout le monde à 20 km/h. Ils sont juste devant nous. On aurait monté notre vitesse moyenne à +14km/h qu’on passait juste avant qu’ils ne se foutent au milieu de la A4, LES CONS.
– On roule lentement, donc. Ma chérie lâche une bonne droite de cow boy dans le tableau de bord, pendant qu’on tente de comprendre à quoi sert un embouteille mobile et si les 22h00 d’Ikea sont les bons (on laisse plus entrer mais ya encore du monde jusque 22h30 facile) ou les mauvais (les agents de sécurité viennent de jarter de l’allée 18 place 36 dès 21h40).
– Peu avant la sortie pour Ikea, les deux camionnettes de l’Embouteillage Mobile disparaissent. J’ai cru voir un troll face lumineux sur leur signalisation.
– Ultra rush jusqu’au magasin, arrivée à 22h08 et ouf, on peut entrer par la sortie. C’était notre instant Win et je vous spoile : ce sera le dernier.
– Paf on paye, paf on va s’asseoir pour attendre le seul objet qui ne peut être acheté en libre-service. 25 minutes pour que ton ticket 17-336 soit appelé.
– On charge le Vito et on repart dans la nuit (Vito, nuit, Vita, Nocturne, hoho).
– Arrivés sous le ministère des finances, arrêt à la station essence pour remettre les 8 litres que nous avons cramé. Il y a 4 pompes, nous allons au fond, à la 1.
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III. LA POMPE A ESSENCE
– Problème : “Cette pompe ne délivre pas de tickets”. Gné gné gné ? Et notre preuve d’achat alors ? Recul vers la pompe 2.
– “Pompe Hors Service”. Teh fuck. Regard vers la pompe 3.
– Le monsieur qui en part vient de prendre son ticket et nous le confirme. Recul vers la pompe 3.
– “Cette pompe ne peut fonctionner actuellement” OH COME ONNN ON T’A VU SERVIR L’AUDI, ON T’A VU !
– Poker Face : “Cette pompe ne peut fonctionner actuellement”. Regard vers la Pompe 4.
– La Pompe 4 ne sert pas de Diesel.
– Nous restons un bon quart d’heure, un peu hagards de fatigue, à se demander quoi faire. Rendre le camion sans plein et risquer la surtaxe de fou, chercher d’autres pompes proches ?
– Plus de batterie dans mon Galaxy S2 et son autonomie rachitique = pas de google map. Derrière et devant nous, les gens passent, se servent, repartent, nous regardent.
– Comme on n’arrive plus à réflechir, ma chérie retente, avec le même regard que tu lance à ton ordinateur, quand tu veux que la barre de téléchargement se remplisse plus vite.
– Ca ne fonctionne pas.
– Elle retente.
– Ca fonctionne ! On se lance, mais ça bug en cours de process.
– Elle retente.
– Ca ne fonctionne pas.
– Il est 23h05.
– Elle retente.
– Ca fonctionne.
– On se rend compte que la trappe à essence du camion est à gauche. Et la pompe sur notre droite.
– Impossible de venir dans l’autre sens, c’est une station linéaire avec une seule voie.
– Nous reculons le camion pour minimiser le contournement du tuyau.
– C’est trop court. Le temps de tout tenter, la pompe se rebloque.
– Ma copine retente.
– Ca fonctionne. Nous avançons le camion et descendons les vitres pour faire passer le tuyau à travers l’habitacle. Tuyau dégueulasse, mains noires et grasses.
– Ca ne fonctionne pas.
– En fait, il fallait raccrocher le tuyau et le redécrocher. Aller-retour gratuit dans l’habitacle. A ce point de notre soirée, je suis persuadé qu’il va se déclencher pendant son transfert et arroser tout l’intérieur.
– Mais non. Nous mettons 10,16 euros de gasoil et nous cassons. Un dernier coup d’oeil à la pompe 3 : j’ai cru voir un trollface sur l’écran.
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IV. LE DECHARGEMENT
– Arrivée devant chez nous.
– Pas de place.
– Après 3 tours de rue, nous nous garons devant une sortie de parking, en jouant la carte du rush.
– Une voiture sort. 4e tour de rue.
– Nouvelle tentative pour sortir tous les objets le plus vite possible.
– Une voiture va sortir alors que nous attaquons le gros meuble. Un grand sourire et des yeux rouges lui expliquent bien qu’il va attendre deux petites minutes supplémentaire.
– 5e tour de rue, pendant que ma chérie garde les cartons dans la rue.
– Déplacement des cartons dans la cour de l’immeuble.
– Je repars garer le camion devant l’agence et reviens en Velib’.
– Il faut monter tout cela.
– Evidemment, les plus gros paquets (2x20kg et 49kg) ne passent pas facilement dans la cage d’escalier. Manoeuvres, créneaux, posages et rotations à gogo.
– Deux dos pétés et quatre bras tétanisés plus tard, nous posons le tout dans notre couloir et nous endormons. Il est 00h16, nous sommes partis il ya 7h30 chez Ikea.
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V. LE MONTAGE
– Tout cela, c’était jeudi. Aujourd’hui nous sommes samedi et décidons de skipper un bon barbecue entre potes pour monter le meuble et enfin terminer notre aménagement.
– C’est un Pax, difficulté 1 en langage Ikea. Tu décore chaque grande planche latérale avec des vis et des ergots, tu places le fond et le haut, tu emboîtes le tout avec des câles à demi-tour, tu relève le meuble et c’est fini.
– Nous avons bien calé toutes les vis, ergots et planches. Pas d’accident, pas de dispute. Reste à pivoter notre Pax pour la mettre dans le bon sens.
– Nous relevons lentement le meuble, qui ne semble pas très rigide, tout de même.
– A mi-chemin, ce dernier fait soudain “crac”, prend une forme de parallélogramme et puis, tombe à plat, comme un chateau de cartes.
– Nous mettons 5 bonnes minutes à réaliser que c’est foutu, tous les emplacement à vis des planches principales ont été arrachés par la torsion. On ne peut plus rien faire du meuble, à part le redescendre en pièces dans la rue, appeler les encombrants et recommencer tout. Un jour.
– Je tape cette note pour ne pas taper une personne au hasard dans la rue, ma chérie fume à la fenêtre en regardant le ciel, nous vous embrassons.
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