Ce jeu s’appelle Limbo. Si vous voulez vraiment mon avis, n’en lisez, n’apprenez, ne regardez pas plus. Téléchargez le jeu maintenant et jouez-y, point.
Certains films sont gâchés par le visionnage du trailer, qui tue cet état de grâce où l’on pénètre un univers, une aventure dont on ne connaît rien. De cette race, Limbo est un poème noir au goût unique, qui se déguste sans préparation.
Bon ok, vous avez cliqué sur lire la suite, tant pis pour vous, je m’étale.
Un bien pour un mal. Les séances complètes d’Inception hier soir m’ont rabattu, grognon, chez moi. Et j’ai lancé Limbo, la “production indé incontournable de l’année” que j’attendais avec impatiente et crainte.
Car on se méfie toujours de ce genre d’appellation de plus en plus artificielle, au même titre que “la sensation du ciné indé US de l’année“, surtout que Limbo cumule la totale de la hype vidéo-ludique, entre approche retro-gaming, prix dans des festivals pointus, tête de line-up du désormais très réputé Summer of Arcade de Microsoft et univers très adulte malgré les apparences.
Et pourtant, quelle claque.
Parce qu’on a tous besoin de situer une œuvre (vous pour vous situer, moi pour name dropper), Limbo se situe à la croisée d’ “Another World”, “A Boy and his Blob”, “Abe’s Odyssey” et “Sa Majesté des Mouches”. On a vu pire parrains.
Dans un univers en 2D, nous voici donc embarqué dans la peau d’un jeune garçon et dans un pur Try & Die (and Retry) des familles, entre plate-forme et reflexion, pièges et mécanismes.
Bien que plutôt simple et basique, le level design de Limbo est absolument magnifique, fluide et logique, sans jamais tomber dans la démonstration de sa force.
Je n’avais pas vu un tel mariage entre pudeur et force créative depuis des lustres.
La force du jeu réside maintenant dans son écrin, dans la construction de son univers en noir et blanc, en contre jour, envoûtant et angoissant, énigmatique et ponctué de violence (visuelle, symbolique) crue.
Le tout emballant une aventure sans intro, sans tutorial, sans info, sans power up, sans musique, sans rien d’autre qu’une quête linéaire et totalement scotchante, qui se dévoile en silence.
Je n’en dis (vraiment pas plus, on se retrouve plus tard, quand vous aurez joué à Limbo, que vous aurez rallumé la lumière et que vous aurez observé un silence béat de quelques minutes. Effet secondaire et normal de ce trip doux et sombre, déposé en plein coeur de l’été.
Je vous le redis : Limbo est un vrai poème noir.
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