L’autre jour, j’ai acheté un aspirateur. Le coup du “ouais le balai + la pelle c’est tellement plus écologique” a évidemment vite trouvé ses limites : mon appartement est devenu un paradis à moutons, cheveux et poussières. J’ai donc acheté un aspirateur.
Le critère était simple : il fallait qu’il ressemble le plus à un vaisseau spatial.
Car quand j’étais petit, j’avais tendance à transformer tous mes objets en vaisseaux. Télécommande, lampe de poche, appareil photo format 135… Telle partie serait le cockpit, telle ressemblait à un réacteur, là, la prise d’air etc. Et puis, il y avait les apirateurs à main. J’ai toujours trouvé qu’ils faisaient des vaisseaux de grande classe, avec leur design futuriste et leur gueule béante.
Je me rappelle encore du nombre incalculable de fois où, allongé sur le dos, je les ai fait passer au dessus de ma tête, lentement, comme dans le fameux plan du Star Destroyer de Star Wars.
“Frrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr…”
Du coup, je trouvais mon récent besoin d’aspirateur tellement pathétique en soi que je me suis mis en mode gamin qui aurait le porte monnaie pour choisir mon modèle : Capot rouge transparent + le terme “Aspiration Cyclonique” sur la fiche de description, je dépose les 60 euros dans l’instant.
Mais du coup, cela fait quelques jours qu’il est là, chez moi, posé sur son socle. Prêt à servir, mais moi pas. Alors non, je ne joue pas au vaisseau avec, mais le fait de l’utiliser comme un aspirateur me renvoit à l’implacable Raison de ma vie d’adulte. Au moment précis où je l’allumerai, le charme sera rompu : mon vaisseau sera officiellement un aspirateur, mon Utilité l’emportera sur sur mon Imagination.
… Et si ces poussières étaient des virus de l’espace envoyés par la vile Confédération de Magellan ?
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