Je me suis souvent dit qu’une semaine de vacances au sports d’Hiver valait bien deux semaines de vacances d’été. La densité, sûrement. Et bien, une journée seul dans une ville que l’on aime vaut bien une semaine au ski.
J’ai la chance d’aller très régulièrement à San Francisco et c’est toujours un plaisir entier. Car j’y ai mes habitudes, mon rapport à cette ville dépasse depuis la simple relation touristique.
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En voici d’ailleurs quelques-unes :
Faire le plein de saloperies chez Walgreens,
Marcher du côté de Mission,
Tenter de finir la Caesar Salad du restaurant au dernier étage du Macy’s,
S’accomoder des 4 pauvres chaînes de télé du Spaulding, cet hôtel cheap mais hyper bien situé et équipé en Wifi gratuit,
Aller dire bonjour aux deux japonaises faisant vivre Giant Robot sur North Beach,
Se faire jeter par la tenancière de Forever After Books quand on lui demande pour la enième fois de prendre en photo son incroyable librairie,
Se poser chez Coffee to the People et mourir pour leur Donut au chocolat fondant,
Tenter de ne pas acheter encore des shoes chez Dinosaurus,
Faire le plein de Tshirts au Virgin et chez Urban Outfitters,
Checker ses mails à l’Apple Store,
Aller demander chez Cole hardware ce couteau Leatherman qu’ils n’ont jamais,
Attendre que le “fog” de la ville avale lentement le Civic Center, comme en 2004,
Ramener des Onigiris de la supérette de Japan Town,
Reprendre du thé aux feuilles d’algue servi à volonté dans ce petit restaurant en bas de Powell,
Grignoter comme un bobo les barquettes de framboises bio à un dollars du Market Grocery,
Lire des Comics dans l’un des deux fauteuils cachés derrière le rayon “Garden” de Barnes,
Ne pas faire attention aux chauffeurs aggressifs des bus,
Se placer à l’avant du bus, là où les gens discutent tous entre eux,
Sausalito !
Aller respirer l’atmosphère arty de la ville dans le bar à vin caché derrière le Zuni,
Se poser sur la plage, toujours déserte,
Demander au taxi de traverser Russian Hill le plus rapidement possible, comme dans les films,
Passer des journées au MOMA, mon musée favori car toujours désert contrairement à celui de New York,
Commander le pop corn taille family du Sony Metreon, impossible à terminer même à 2,
Prendre un verre au Paloma ou au Clift, histoire de mongoliser sur ses tableaux mouvants,
Hésiter à dîner dans l’une des attractions touristiques (Stinking Rose, un restaurant à Homard des Docks ou au Maltese Falcon) pour finalement terminer au délicieux King of Thai soups,
Assister à un concours de playback de Drag Queens dans un des bars animés de Castro,
Et marcher, marcher et marcher car dans cette ville, il n’y jamais beaucoup de voitures, c’est jouissif.
Parler avec les nombreux SDF de la ville, livrés aux rues après la fermeture d’un centre psychatrique des environs… Je vous présente d’ailleurs Greg Brown, mon chanteur favori, qui utilise son gobelet pour faire à la fois la manche et la boîte à rythme. Je ne me lasse pas de l’écouter et de discuter avec lui…
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Reste maintenant une frustration. Lorsque l’on trouve ses repères dans une autre ville, on n’est plus un touriste, mais on n’en devient pas un local pour autant. On a alors envie d’aller plus loin, de vivre au rythme de la ville, d’y avoir des amis, des points de chute, des rendez-vous, des périodes etc.
Ce sera la prochaine étape, surtout que les gens sont plutôt ouverts ici. Mais ce n’est pas en restant entre 2 jours et une semaine pour un press tour que l’on peut peut vraiment s’investir et s’intégrer.
Allez, je divague. Au dodo, demain matin, ce sera la dernière Keynote Apple. Encore une habitude, mais que je risque de perdre.
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