Dimanche 22 Avril, on se fait une réunion Nintendo DS, Louiza rencontre ses fans et une élection présidentielle entâme son premier tour.
J’espère que tout ira bien, ce dimanche : Gagner à Tetris, ramener un dessin dédicacé et voir Ségolène Royal au second tour. Bah oui, je vais voter Ségo.
Agora juste pour soi
Je me suis souvent demandé pourquoi les deux questions tabou en France sont
“Pour qui tu votes ?” et
“Combien tu gagnes ?”
Si j’ai compris il y a quelques années qu’argent et religion culpabilisante ne font pas bon ménage, l’énigme de l’expression d’une orientation politique est longtemps restée pleine pour moi.
J’en voyais le bon côté : les français sont tellement passionnés par la politique au sens propre du terme que n’importe quelle discussion tournerait au pugilat. Ou pas. Alors ils se retiennent par civilité. Ou alors ils pensent que la politique, comme le sexe, c’est sale.
Un long tabou censé exploser cette année avec la première élection présidentielle en époque blog, dont les tenanciers ont annoncé entre le vin et le fromage pour qui ils votaient. Je pensais que ce serait bien, sain, simple.
La Révolution Blog – ou pas.
Et bah en fait non, c’est encore une fois décevant, ça balance des piques, ça s’obsède, ça alpague, c’est véhément. On dramatise sa dimension politique, on lui donne un enjeu qu’elle n’a à mon avis plus dans la vie réelle. Alors, pourquoi ne pas dire simplement pour qui on vote ? On peut voter pour quelqu’un et expliquer simplement pourquoi on ne vote pas pour les autres. Démonstration :
– Je vote Ségolène Royal car je suis personnellement ancré à gauche et que plus que la présidente, c’est le gouverment qui m’intéresse. Et que j’ai l’impression qu’avec elle, c’est un peu l’inconnu et ça fait du bien après 12 années.
– Je ne vote pas François Bayrou car j’ai le sentiment que sa position forcément séduisante (coeur à gauche, porte feuille à droite) ne tiendra pas les arbitrages, retours de flammes et pressions des deux partis historiques une fois qu’il faudra construire un gouvernement.
– Je ne vote pas Nicolas Sarkozy car au delà de l’énergie de l’homme, sa vision de la France n’est pas du tout la mienne et me met mal à l’aise.
– Je ne voterais pas pour les autres candidats car je suis un traumatisé de 2002 : non seulement je n’ai pas voté (grosse soirée la veille, c’est malin), mais j’aurais voté Taubira et donc pas utile.
Paf, c’est fait.
C’est tout con et c’est même pas dingue : On peut annoncer pour qui on vote sans en faire un sacerdoce, un coming out, une soirée open bar, une bannière Influenceurs, une profession de foi, une tablette des lois ou une propagande lourdingue. Je ne suis pas un essspert de la scène politique, je la suis à mon échelle, je m’en fais mon opinion et écoute celle des autres.
Autour de moi, on choisi depuis peu Bayrou, on vote plus contre Sarko que pour Ségo, on a pensé LePen, on vote blanc, noir, on fera toujours Verts au premier tour – utile au second etc.
Avoir une conscience politique, ce n’est pas devoir s’y jeter à corps perdu.
Sévèrement urnés
Ce qui est étrange dans la blogosphère, c’est qu’on peut détailler sa gastro, son dernier coup au lit, ses névroses, ses pêchés (mignons ou pas), ses vacances, ses secrets avec un naturel désarmant. Mais quand on parle politique, on se sent obligé de devenir actif, partisan, dramatique.
Moi qui pensais que les blogs rendaient tout naturel et léger. Comme quoi, les vieille habitudes ne se perdent pas.
Et puis dans les commentaires, ça tourne vite aux guerres de chapelle. D’un autre côté, j’ai du mal à imaginer un topic qui ne part pas en troll dès la première claquette sur l’un des candidats… C’est dingue comme on est enclin à devenir un troller (moi compris) dès que cela parle politique, non ?
En fait, je pense que la culture des blogs et donc de l’égo fait miroiter au blogger une influence sur ses lecteur. Et ce dernier de se sentir investi non seulement d’une responsabilité face à ses lecteurs, mais de le penser sincèrement. Une aiguille pour les chevilles, une autre pour la tête et tout devrait mieux aller.
Mettez Bomberman à Bercy
Et puis j’ai toujours considéré les élections présidentielles comme une opposition de personnalités plus que d’idées. La virage people de cette année le montre bien. Alors votez pour la personne qui représentera pour vous le mieux le visage de la France et pensez surtout au gouvernement qui suivra derrière.
Et surtout, jouez à Tetris, ce jeu crée sous un régime communiste qui a fait la fortune de capitalistes de tous bords et représente aujourd’hui une certaine idée du socialisme (“tiens, bénéficie moi dans ta gueule d’une partie de mes lignes mon travail”). Politis Mashupus über alles.
La prochaine fois, on se balance nos revenus + 13e mois en jouant à Bomberman. Bon week end et bon vote.
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