La vie d’homo consumeris étant pavée de lettres d’intention et de tentations, nous en sommes réduits à vouloir acheter ou posséder moult choses, mêmes de celles qui n’ont aucune utilité pour notre cas, voire de celles que l’on n’aime viscéralement pas. Et pourtant, on en veut. C’est en tout cas mon problème.
Parmi toutes ces icônes de nos névroses dépensières, voici mes 4 favorites. Ou les pires.
La montre
Parce que désormais, tout le monde regarde l’heure avec son portable, parce qu’avec mes poignets fins, elle se retourne toujours du mauvais côté, parce ça pèse et que ça marque, la montre c’est chiant. Sans oublier que ça tape sur nos claviers et sur nos coins de bureaux. On est gêné et on culpabilise de péter son objet.
Mais voilà. A chaque fois que je passe devant une boutique, impossible de ne pas m’arrêter et de matter avec envie et lubricité ces objets : Sportura, Nixon, montres japonaises à LEDs, Fossil… C’est la mécanique, je pense. Je suis toujours étonné et émerveillé de voir ces petits en métal pleins de rouages ou d’électronique, de deviner le travail sur le design des bracelets, sur la manière de remplir et penser un cadran… Par excellence, la montre est un objet à posséder, mais pas à porter.
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Le briquet
C’est vraiment très con. Je déteste la fumée de clope, le tabagisme passif, l’haleine des fumeurs, la cosmo énergie de mort émanant des fumeurs de cigarillos etc. Bref, mon corps me dit de reculer face à la fumée et pourtant, j’adore l’univers de la cigarette. L’odeur des blondes encore crues est ennivrante, la gestuelle qui s’y rapporte est d’une grâce sans nom, les tics qui en découlent fonctionne sur moi.
Et les briquets. Je trouve ces objets magnifiques, je pourrais faire jaillir une flamme, éteindre et recommencer jusqu’à la fin des temps. Syndrôme de l’aquarium ou geste anti stresse, il n’empêche que je me payerais bien un Dupont ou un Dunhill juste pour les sentir quand je mets ma main dans la poche.
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L’iPod
Bah si, c’est possible. Enfin, au delà de l’iPod, c’est la multiplication des objets nomades qui me rend ouf et ecartèle mes poches. Alors un iPod, pensez-vous : son côté fragile et nacré lui impose en plus une housse, il faut tordre son bras pour changer de chanson etc. Anti fluide au possible. En attendant de revenir sur un bon combo de chez Sony Ericsson (excellent téléphone mp3 + oreillettes Bluetooth sans fil), je tiens plutôt bien avec un Shuffle, justement parce que son design et son ergonomie son pensez pour vous faire oublier que vous avez un lecteur mp3 embarqué.
Et pourtant. A chaque fois que je passe devant un des avatar de la famille iPod, j’ai doucement mais irrésistiblement envie de m’en prendre un nouveau. La sensation dans la main, la sensation dans l’esprit, les videocasts, les soirées sauvées… On trouve toujours une mauvaise raison pour se repayer une tranche de chromé-laqué.
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Le stylo
Non mais, qui écrit encore ? J’en parlais récemment sur mon blog et avec Deedee : plus personne n’écrit pour l’Ecriture. Une société zero papiers (utilitaire) me plaît en tant qu’écolo du dimanche et de fan de la dématérialisation des contenus. Et puis un stylo, ça se perd tout le temps. Franchement, combien de stylo plume, 4 couleurs, feutre, Bic ou même un criterium a réussi à vous accompagner dans la vie plus d’un an ? Les stylos ça se perd, se casse, se passe, se vole. Bref, il ne faut pas s’y attacher sentimentalement.
Il n’empêche. On a toujours besoin d’un stylo. Pour écrire rien du tout, pour le faire tourner autour du pouce, gribouiller pendant une réunion et surout, avoir cette marque rouge sur le bout de l’annulaire après avoir trop écrit. Et un peu de douleur dans ce monde dématérialisé, c’est étrangement érotique.
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Couteau
Puisque vous m’y faîtes penser : mais bien sûr le couteau ! Avec, on se sent baroudeur, puissant, violent, paré ! Et pourtant, nous ne sommes que de frêles urbains geeks et en congé au moindre rhume. Et les occasions de couper un branche, un jarret ou de dévisser une gaine de ventilation n’arrivent que trop rarement. Résultat ? Encore un poids dans la poche, encore un truc qui traine sur le buffet ou dans la caisse à “intriable qui peuvent servir, qui sait”.
Et pourtannnnnt et pourtant… Le poids dense de l”objet, l’envie de sortir et rentrer sans cesse ses différentes lames et fonctions, le moment béni ou il manque un couteau pour couper le pain dans un pique nique… Le couteau est définitevement un objet de fantasme, un symbole d’une ère virile dans une époque toute mâchée. En avoir un, c’est être agréablement regressif et agressif.
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Ahh, me voici enfin le coeur – et même pas le porte feuille – plus léger : à vous de tout avouer, en attendant un prochain “Ces objets que l’on déteste avoir“…
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