Un nouvel album de Michael Jackson ?le 13 Mai ? Bien s?r.

Si les voix du music (on veut ?couter tout ce que Michael n’a pu publier) business (on veut faire fructifier cette mine d’or) sont ?videntes, celles du marketing-buzz se montrent parfois imp?n?trables : nous, europ?ens, avons pu ?couter la chose avant les Etats-Unis. Apr?s la PS4 sortie en dernier au Japon, je pense que Sony s’est d?couvert une ?me de joyeux troll. Retour ? notre sujet, ces 8 morceaux in?dits (dont je n’ai pas le droit de vous r?v?ler les noms).

Update : ah, ?a sort… Devinez de quel morceau il s’agit ?

Pour placer le niveau de cette critique, je me consid?re comme un fan de base, c’est ? dire d?croissant avec le temps : “Thriller” / “Off The Wall” / “Bad”, puis “Dangerous” / “HIStory”, puis le n?ant.
Autant vous dire que je me suis rendu ? l’?coute avec peu d’appr?hension, tant j’ai l?ch? l’affaire musicalement depuis 20 ans maintenant (#coupdevieux)

A noter que Sony Music et Sony Mobile ont flair? la synergie, en offrant l’album aux futurs clients de ses mobiles et tablettes, plus un 9e titre (qui aura certainement fuit? sur la toile une semaine avant) que nous n’avons pu ?couter. Allez go, je ressors mes notes griffonn?es fi?vreusement et je rend tout cela lisible :

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1.?Autant tuer le suspense : ?a commence fort. L’album se lance ici sur une power track totalement calibr?e pour squatter votre ?t?. De la grosse Disco Funk bien efficace, qui rappelle “Rock With You” dans l’esprit groove galactique. Un triple burger fait d’une tranche de violons, d’un steak saignant de basses, de claviers, d’un suppl?ment violons et d’une voix Michael qui semble avoir 20 ans. Hanches qui balancent, coucher de Soleil, nostalgie facile-et-alors… Bref, le “Get Lucky” de cet album.

2. On retrouve ici la patte de Timbaland, avec ces rythmiques s?ches et syncop?es, pour un titre qui penche plus sur la p?riode 90’s. On y croise le style et les gimmicks vocaux de Michael, qui alterne des couplets entonn?s agressivement et des refrains en forme de nappes sonores, mais la chanson tarde ? nous prendre. C’est un des syndromes propres ? l’artiste : on aime parce que c’est du Michael, on rejette parce que c’est objectivement hors du coup.

3. Vrombissement de synth?s sur rythme minimalistes pour un titre encore assez chaud et nostalgique, mais au final bien g?n?rique. Une sorte de “Liberian Girl” m?nopaus?e. Next.

4.?Des fans de “Leave Me Alone” dans la salle ? Celle-ci est pour vous. Du son embl?matique des claviers et basses ? l’arri?re go?t de Stevie Wonder, on ne se cache m?me pas dans cette resuc?e “contemporis?e” (“contemporized“, c’est le terme utilis? pour cet album). Le niveau de l’album remonte.

5.?Apr?s une intro robot/punk/synth?, il y a un petit malaise : la chanson nous offre un festival de “Hee Heeeee” caract?ristiques du King, mais l?g?rement modifi?es. On dirait qu’une version tr?s perfectionn?e de Siri aurait imit? Michael. ADN remix ou foirage, le d?bat reste ouvert.
Je sens un des moments forts de l’album, si l’on en juge par la richesse de la production, je ressens un des moments moyens de l’album, si l’on en juge aussi par la production : A force?de faire pleuvoir des arrangements, des sous-accords et des riffs de guitares filtr?s, le propos de la chanson (la prostitution des mineurs) se retrouve compl?tement enseveli. On dirait une photo de guerre trop photoshop?e.

6.?L’une des chansons leak?es il y a quelques temps (je ne peux pas donner son nom, #JFGI). Bonne surprise ici, le morceau flirtant d?licatement avec des sonorit?s du Moyen-Orient et des violons (encore) (mais les violons, c’est la vie) et des sons tr?s robotiques (encore) (mais c’est dispensable, ?a).
Le tout se montre tr?s tonique, notamment sur la partie vocale de Michael, qui d?cid?ment, ne sera jamais flemmard de ce c?t? l?. Une ex-fan de Michael, assise ? c?t? de moi m’a confi? que ce mix ?tait bien plus pertinent que celui ayant fuit? sur Internet il y a quelques, beaucoup plus ?lectro (l?, je vous ai vraiment donn? tous les indices possibles).

7. Une intro tr?s cin?ma ? Une intro tr?s cin?ma. Le reste se montre pourtant assez frais : les parties vocales suivent des rythmes atypiques, on descend d’une bonne octave les choeurs de Michael et on reconna?t que le dossier “sons 2009-2013 ? poser quelque part” de Timbaland a largement ?t? ouvert. Genre, le petit tambouret de singe ? ?contre-rythme.
La chanson se r?v?le tr?s plaisante ? ?couter, avec son petit moment “Earth Song” et sa tr?s belle outro tout en cuivres.

8. On termine avec la chanson ?ponyme de l’album. Et cela tombe bien, c’est certainement le morceau le plus complet, le plus “Michael” au bon sens du terme. Couplets en dent de scie, refrains en couteau ? beurre : le combo 2 hits de MJ, fonctionne ? merveille. Le tout soutenu par une m?lodie puissante et plaisante, cette chanson sera certainement un terreau fertile pour tous les danseurs de youtube et les remixeurs de SoundCloud.

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Au final, que nous reste te-t-il en t?te, apr?s 40 (petites) minutes d’?coute ? Un sentiment plut?t agr?able. Au del? de la d?marche et du proc?d? qui me laissera toujours un peu amer, Xscape se pose comme un bon “petit” album de MJ. C’est ? dire bien meilleur que “Michael” ou “Invincible”. Un signe plut?t rassurant, sachant que ce projet d’albums post mortem s’annonce loin d’?tre termin?, vu la montagne de maquettes qui dorment encore au chaud.

Xscape ne sera certainement pas un ?v?nement musical, mais s?rement un bon moment musical pour les amateurs du Roi et ?a, c’est d?j? bien.

(mais cet artwork, quelle beaut? !)