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La tentation de la fugue sociale

Chaos Théories  •   11 années

Ces derniers temps, je suis moins pr?sent sur les r?seaux sociaux. Moins le temps, moins l’?nergie.

La premi?re?r?flexion?qui me vient ? l’esprit est : est-ce une opportunit? ?

 

Car jusqu’ici,

– Nous sommes tous plus ou moins addicts au combo smartphone / notifications.

– Nous passons tous par des phases d’obsession / rejet avec Twitter & co.

– Nous avons tous culpabilis? de ne pas lire tout notre flux.

– Nous avons tous eu nos craquages “fuck those 1000+ unread items, *click “mark all as read*

 

Mais la plupart de ces hauts de ces bas ?taient dict?s par une relation assez obsessionnelle. Aujourd’hui, je suis moins dedans, toujours?int?ress?, mais moins passionn?. Bon, je n’ai jamais jou? le game du scoring (on me traite toujours de snob sur Twitter, Facebook et Instagram, ? force de limiter les interactions et likes massifs), mais j’?tais sinc?rement?obnubil??par ces soci?t?s mobiles. Il y a eu quelques d?clics.

…………………………

Le premier, que mon ex m’a souvent mis sous le nez : avoir ce dernier plong? dans un smartphone est juste insultant pour l’autre. J’ai compris, je me suis calm?.

Le second, qu’Instagram a mis en valeur : le flux de ce r?seau est limit?. Au bout d’un certain nombre d’images, on ne peut plus remonter et le reste des archives est juste inaccessible. On accepte alors de ne pas tout voir. Et cela ne m’a pas trop d?rang?.

 

– Aujourd’hui, je consulte Instagram environ une fois par jour, avec une chance sur deux de ne pas tout voir.

– Je consulte mon compte Twitter principal environ deux fois par jour, mais ce dernier est tr?s peu peupl?.

– Je consulte mon compte public Facebook environ deux fois par jour, cela fonctionne tr?s bien.

– Je consulte mon second compte Twitter de mani?re erratique : parfois toutes les 10 minutes, lorsque je suis ? jour, parfois une fois tous les 3 jours, lorsque le d?crochage du fil est trop violent et que j’ai encore moins envie de le rattraper.

…………………………

Cette disparition de passion m’a au d?part inqui?t?e. Tous les junkies d’info dont je fais partie commencent ? se gratter partout lorsque la possibilit? d’un lol lien leur ayant ?chapp? se manifeste. C’est cette pression, que je voulais faire dispara?tre, sans non plus me couper totalement. Je pense avoir trouv? un ?quilibre, entre veille / partage r?guliers et moments d’absence ou de black out sur le flux d’info.

J’en reviens ? mon h?sitation : sortir la t?te de l’eau des r?seaux sociaux, est-ce aussi l’opportunit? de se d?gager compl?tement de la rivi?re ? J’ai l’impression que c’est le moment ou jamais. J’h?site, mais j’ai aussi tr?s peur de m’emb?ter profond?ment, une fois au sec.

Et puis surtout : si j’accomplis l’exploit de plaquer toute existence sociale “virtuelle*”, ? qui vais-je bien pouvoir le raconter ?

Des réactions ?

  • http://www.monsieurlam.com Lâm

    * je hais ce terme. Mais je n’ai pas trouvé mieux, dans ce cas précis.

  • http://scoop.it steph gault

    Ou tu fais de la curation et tu t’en sert comme filtre à l’infobésité :)

  • kood

    c’est mieux pour toi de ne pas etre trop présent sinon tes obligé d’annoncer que tu te fais défoncer à CS au bureau le midi et au passage un caramel machiato pour moi pour 16h

  • FibreTigre

    Les réseaux sociaux sont un outil, un outil qui permet d’atteindre le succès dans certains types de projets…des projets qui me semblent homogènes à ceux que tu entreprends.

    S’il y a addiction (ou émotion) alors l’outil perd son statut d’outil.

    En revanche quelque chose me perturbe dans ton utilisation de ces réseaux (notamment Instagram) : tu veux voir absolument TOUTES les photos et tu angoisses quand tu loupes une mise à jour.

    Tu te mets une pression dingue et si les gens que suivent le savaient ils auraient aussi une pression dingue !

    Certaines personnes estiment que la photo c’est la capture de l’instant…aujourd’hui on peut aller plus loin et penser que l’essence de la photo c’est aussi l’instant de sa publication a +/- 30 minutes disons, et qu’après, elle part dans le grand néant numérique.

  • http://www.bintz.fr bintz

    Ca ressemble surtout à ce que tu évoques dans l’article: une phase de “moins connecté”. Tu reprendras peut être pas le rythme de tout tout lire mais on replonge quasi toujours à un degré plus moins important.

  • http://www.monsieurlam.com Lâm

    steph gault :
    La curation est toujours présente je pense. La mode de “la” curation est passée, je pense aussi.

    kood :
    je te vois pas connecté et je t’attends, étrange…

    fibre tigre :
    Yep, j’ai longtemps été obsédé à l’idée de ne pas lire tout ce qui était à ma disposition. Il y a vraiment eu des périodes hardcore avec des heures passées sur Google Reader seul. Ce sont d’ailleurs les réseaux sociaux qui, d’une certaine manière, m’ont premier d’en sortir un peu.

    bintz :
    yep, mais la tentation de se dire “et si j’en sortai vraiment ?” est assez séduisante. Juste pour la vue.

  • http://alvdaz.fr Daz

    Apparemment tu avais développé une obsession et tu sembles en revenir, tout seul.

    GG, BG !

  • https://twitter.com/monsieurjaz JAZ

    Je ressens carrément la même chose Lam, une sorte de dégout des réseaux sociaux, j’ai fait un gros pas il y a quelques semaines en supprimant FB de mon iphone et de mon ipad, sinon je ne pouvais pas m’empêcher de consulter de l’app manière compulsive (et donc totalement toxique, puisqu’au fond je me fichais de ce que je pouvais y trouver).

    Comme dit Fibre Tigre, je pense que la clé c’est vraiment de considérer les réseaux sociaux comme un moyen et non comme une fin (genre FB pour les groupes, Twitter pour la veille, etc.)

    Mais je continue à me demander tous les jours comment les gens occupaient leurs journées avant les réseaux sociaux…

  • Mich

    “Cette disparition de passion m’a au départ inquiétée.”

    Tu as eu un grand changement dans ta vie ?

  • http://fre.tumblr.com fre

    j’ai franchi un premier pas y’a quelques mois, en troquant mon iphone contre un nokia qui ne lit même pas les mms (mais dont la batterie tient 10 jours). j’en avais marre de tout le temps devoir être aux aguets, devoir répondre à un mail dans l’instant, de réagir à une notif ou de me sentir “obligé” d’être à jour sur tout. bon, je reste quand même connecté régulièrement (tout le temps passé devant l’ordi) mais je suis assez content de ce choix, et je pense avoir trouvé un équilibre entre “surconnecté” et “pas connecté du tout”…

  • http://low.je lowje

    Un nokia 1110i, un blog et irc : de quoi a-t-on besoin de plus ?

  • Louis
  • z

    Le titre est très révélateur. Une fugue sociale signifierait de se couper des réseaux sociaux ? A-t-on réellement oublié comment interagir entre humains dans l’espace de 7-8 ans ?

  • Xas

    Moi, depuis que j’ai quitté FB j’ai le teint plus frais, mes cheveux plus soyeux, je dors mieux et j’ai du succès auprès des femmes. Mais je ne comprend pas pourquoi la police me surveille depuis…

    C’est juste que si ton boulot te demande maousse communication t’es obligé, mais sinon à la longue tu te rend compte que bon… “mais à part ça?”
    Et finalement tu le vis très bien, et tu t’y habitues.

    Nah je déconne, suffit de finir anonyme sur twitter avec peu de followers, tu décroches très simplement

  • http://www.ouatseup.com/ Thomas

    Je pense que tu as plus ou moins réussit tes projets grâce à ta présence sur les réseaux sociaux, Decate, ton site, SMS et le petit dernier que j’aime beaucoup Studio 404. Pourrais tu te passer de toute la communauté qui est autour de toi pour lancer et pérenniser tes projets ? Je ne le pense pas… Et quelques part je l’avoue ça me manquerait si tu n’étais plus présent sur les réseaux sociaux donc au final je ne suis pas très objectif.

  • Xas

    Zut, lire ce post en même temps que ton enchaînement de tweets sur l’évolution du clavier…

  • http://www.monsieurlam.com Lâm

    Un total fail, on est d’accord.

  • Quinton
  • http://www.sbyconnection.com Sby

    Mon onglet Google Reader me dit “1000+” depuis 5 jours et je tombe sur ton article, j’ai bien rit!

    J’ai eu un sevrage “socialo-webesque” similaire en août dernier lorsque j’ai dû envoyer mon smartphone en SAV juste avant de partir en vacances. J’ai pris un téléphone à “25€/256 couleurs/batterie de 10 jours” pour la forme, et je n’avais quasiment pas d’internet.

    Quand j’ai récupéré mon smartphone, j’ai conclu 2 choses: internet tourne sans moi (bin mince alors) et, surtout, on se crée ce besoin de “notifs” en partageant/publiant des choses (des statuts useless, des photos idiotes ou utiles…).
    Moins tu publies, moins tu as besoin d’aller voir si il se passe quelque chose. CQFD*

    *: ne s’applique pas aux bloggeurs 6_6!

  • otys

    La branlette…

  • http://www.monsieurlam.com Lâm

    add me on grindR

  • Vaaahn

    Je suppose que tu l’as déjà lu (ou pas d’ailleurs …) http://www.lesnumeriques.com/15-jours-sans-smartphone-ni-reseaux-sociaux-a1641.html

  • http://www.etiennerichard.tv Étienne

    La meilleure décision sera celle que tu entreprends.
    – Moi-même

  • http://www.matyeu.wordpress.com matyeu

    Si, comme tu l’écris, tu as trouvé un équilibre, j’aurais tendance à penser que vouloir tout arrêter serait plus une réponse à ton obsession passée.
    Tu es peut-être dans une phase où tu as plus de choses qui te passionnent IRL, et moins d’attention à consacrer aux réseaux sociaux, qui, peut-être à cause du temps que tu as déjà passé dessus, et de leurs limites présentes, deviennent plus routiniers ?
    Enfin, ce que je sais c’est que si tu arrêtes tout, ton toi numérique me manquera. Mais je le respecterai pudiquement. (Ou je spammerai ta boîte mail de liens trop tentants à twitter).

  • http://www.nfkb0.com nfkb

    Je viens de passer par une phase identique

    Mes constats :
    * FB ralentit en ce moment dans mon cercle d’amis, ça m’arrange bien et je ne le nourris plus non plus
    * Twitter est pour moi un vrai outil comme le décris Fibre Tigre mais parfois je mets le doigts dans une conversation et là ça part en live. Quand ces outils ont une influence néfaste sur la vraie vie, il faut faire une pause.
    * Les flux RSS permettent de vivre une information moins instantanée
    * Quant à Instagram j’ai la chance de ne pas être tombé dedans. Quand je vous entends tous sur Studio 404 ça a l’air de carburer de part chez vous mais dans ma province profonde ça n’a pas démarré

    Récemment j’ai eu un petit ras le bol comme tu décris, j’ai décroché, je pensais ne pas y arriver et curieusement ça s’est très bien passé, et surtout j’ai été content de retrouver du temps de cerveau disponible pour me concentrer sur des projets qui me tiennent à coeur.

    Au final, l’équilibre pour moi vient des listes dans Twitter avec une litre ultra-restreinte, une restreinte et la timeline.

    Tout va tellement vite que notre cerveau finirait il par se lasser des outils qui ont modifié son propre fonctionnement ? Serions nous en train de constater et de nous rebeller contre ce que Nicholas Carr dans son billet célèbre (http://www.framablog.org/index.php/post/2008/12/07/est-ce-que-google-nous-rend-idiot ) ? Va-t-on débrancher HAL et s’envoyer des pigeons voyageurs en 2014 ? Ou les jeunes loups deviendraient-ils des vieux cons ?

  • tada

    j’utilise jamais ces machins.

  • Alex C.

    Fugue sociale ou fugue des réseaux sociaux ?
    Vers des interactions humaines moins quantitatives et plus qualitatives ?

  • AntoineB

    ” avoir ce dernier plongé dans un smartphone est juste insultant pour l’autre . J’ai compris……”
    Oui, en fait , Elle n’a pas supporté…
    L’addiction au numérique : un tue l’Amour ? peut-être……..sûrement…..
    Revenons à l’humain , au réel….
    Du vécu en ce qui me concerne…..

  • http://www.studiosushi.com James

    Je “lis” finalement très peu mes “feeds”. C’est vraiment très irrégulier. J’arrive après la guerre. Je remonte les conversations. Je saute de pseudo en pseudo. Et taper du texte sur un smartphone ou une tablette me fait royalement chier (vive les claviers mécaniques \o/).

    Je continue par contre de cliquer frénétiquement +10 fois par jour sur les favs’ d’urls de mes blogs préférés. Alors que paradoxalement, la probabilité d’y voir un nouveau post est vraiment moindre que de voir un nouveau statut sur un réseau social.

    Maybe, le temps et l’engagement demandés pour générer un nouveau post de blog, supérieurs à un simple RT/share qui me font espérer que je vais y lire quelque-chose de vraiment intéressant, ou en tout cas des choses que l’auteur a envie de partager avec un peu de sa personnalité.

  • Ju

    Le simple fait d’avoir le recul nécessaire pour relativiser sur l’impératif de participation ou la fréquence de consultation de tous ces réseaux, est d’après moi révélateur de ta bonne santé mentale, ta lucidité, et d’une forme de maturité “socio-numérique”. Tu es un geek responsable en somme.
    Pour rejoindre le post (très pertinent une fois de plus) de Fibre Tigre, tu parviens à faire la part des choses entre outil et besoin. Ce qui semble être juste et raisonnable.
    Tel un early-adopter, tu as déjà adopté une réflexion et une position qui deviendront probablement la norme chez une très grand partie des addicts d’ici quelques temps.
    Comme pour les véritables drogues, ou substances et comportements dont on peut devenir dépendant, ce sont les extrêmes qui sont néfastes et destructeurs (de vie sociale, de santé). Le vérificateur compulsif de tous ces fils d’actu/notifs est d’après moi aussi criticable que le gars qui clame haut et fort qu’il ne veut entendre parler d’aucun réseau social, s’insurge contre leur utilisation, et honnit celles et ceux qui n’en auraient qu’une utilisation même raisonnable, et conforme à l’air du temps. Le rétrograde par principe est aussi pénible et inquiétant que le social networks freak qui ne vit qu’à travers ses profils au détriment de sa vie IRL.
    On ne peut guère s’en passer de nos jours, mais de là à en faire un principe de vie ou un impératif maniaque il y a espace conséquent pour un juste milieu, auquel tu es parvenu, ou vers lequel tu veux tendre, à raison.
    Verra-t-on un jour un banner-disclaimer sur les réseaux sociaux “à consommer avec modération” ou “l’abus d’utilisation des réseaux sociaux peut nuire à votre santé et votre vie sociale”, “déconseillé aux personnes sujettes aux crises d’épilepsie”…?
    Preuve en sont les séminaires et cure de “désintox” qui fleurissent, pendant cocasse des offres, pas si vieilles, visant à initier les gens aux “réseaux qui peuvent booster leur carrière, relancer leur network, améliorer leurs revenus ou créer de nouvelles opportunités” et les mettre dans le coup.

    Une fois de plus ton post est un excellent sujet de réflexion et de débat sur notre société, devenue numérique. Sujet d’un prochain Studio 404? la boucle est bouclée…;-)