J’attendais le signal définitif pour en parler et je l’ai eût : au dernier déjeuner dominico-familial, un des “anciens” vantait Facebook. Un an et demi après avoir adopté la plupart des réseaux sociaux en vigueur, tout le monde en parle, je peux donc en parler : Facebook, Blogs, Twitter, Myspace, Skyblogs & co.

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J’avais du coup écrit un long post pour parler de mon expérience de manière totalement subjective, mais je me rend compte que plus mes billets sont touffus et plus vos réactions et commentaires sont perdus, car souvent focalisés sur un point précis.
Du coup, je publierai plusieurs billets sur le sujet, souvent avec deux services sociaux. Débutons le premier par Facebook et MSN (oui, c’est Windows Live Messenger, mais on est d’accord, tout le monde dit MSN).
Pourquoi Facebook et MSN ? Parce que j’y vois bien des rapports, similitudes et héritages, même tirés par les cheveux.

[note] Les articles “Social Club” restent des analyses ouvertement subjectives et tournées autour de mon expérience. Vous ne trouverez ici ni conseils, ni guides, ni exhaustivité ;)

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//FACEBOOK : DEJA LE VIEUX COUPLE

Les légendaires tshirts BienBienBien – Et derrière, “Le plus grand Wall Facebook du Monde”, mais si.

A tout seigneur, tout honneur, Facebook. Ah bah ça, on en aura parlé, du réseau social symbolique. Après Frienster il y a quelques années, j’avais sauté l’affreux Myspace (on en reparlera) pour débarquer sur Facebook. Car s’il y a bien une chose que j’ai toujours aimé dans ce service, c’est son côté techos : milles et un racourcis, push et liens rendent son ergonomie (de l’époque) géniale. Bon ensuite, je n’ai jamais trop aimé son côté propret raie sur le côté. Car avec son graphisme hygiénique et ambiance longtemps “CSP+ droit dans son slim”, Facebook a toujours manqué pour moi de sel et de sang. L’usage, maintenant.

Etant un blogger total (comprendre : mon intimité c’est Disneyland), j’ai décidé de laisser toutes mes données en public et ne jamais me détagger d’une photo.
Autres règles : je ne fais que très peu de networking ou de pub pour mes blogs/autres comptes et je n’accepte que les gens que je connais ou les gens qui se présentent via un message. Bref, un ensemble de règles et de comportements qui me paraissent logique mais qui peuvent dépasser ou insulter l’autre. Et dès lors que l’on discute avec un autre membre de site social, on ne rend compte que personne n’en n’a le même usage et les mêmes limites. C’est le concept clef de cette étude. Cela se vérifiera avec mon approche de Twitter, par exemple.

On obtient en tout cas des situations cocasses, avec 500 requests en attente et des fb-mails de type “Nan mais tu te prends pour qui, je t’ai Request depuis 2 semaines et tu m’as pas add alors que je vois que t’as plus de 1000 amis, tu me snobes moi spécialement c’est ça pff allez va.“. En épurant la proposition, on obtiendrait ainsi :

“Salaud, tu n’as pas accédé à ma requête d’amitié.”

Je rêve souvent de remonter dans le temps – genre 1997 – pour dégaîner cette phrase dans une soirée et imprimer à jamais dans mon esprit la tronche de mon interlocuteur :D

Ma courbe d’affection/temps de Facebook semble être celle de l’utilisateur lambda :

3 premiers mois : Ouah, chuis accro,
3 – 6e mois : Bon, on tourne en rond ici,
4 – 8e mois : Je découvre des apps,
7 – 10e : Bon, on tourne en rond ici,
9 – 12e mois : Mais c’est Meetic puissance ce truc !
9 – 12e mois : Bon, on tourne en rond ici,
12 – 16e mois : Vraiment en rond : je vais désactiver mon compte,
De nos jours : Ah mince, tous mes potes, mes soirées, mes groupes sont là.

Du coup, me voici un peu enchaîné à ce site comme on reste acroché à sa banque, son opérateur ou son vieux couple : la flemme de tout casser pour repartir de zéro. Ce qui finalement, est la nature véritable de Facebook : un outil très pratique et complètement dénué d’âme. Un manque de passion évident. On sent bien que Facebook est l’ébauche, le brouillon des vrais sites sociaux nouvelle génération qui viendront le détrôner dans quelques temps.

Et on dira alors “ah, franchement, c’était mieux avant sur Facebook, tu te rappelle ? On se Pokait et on rejoignait le groupe de “ceux qui se lèvent tous les matins en se disant ce soir je me couche tard”, haha c’était le bon temps c’était tellement mieux”

En attendant, qu’est-ce qu’on tourne en rond.

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//MSN : IL AVAIT TOUT COMPRIS SANS LE COMPRENDRE

Chats R teh lol. (moar ?)

Même si j’ai débuté avec ICQ (numéro à 5 chiffres, respect quoi) et IRC (serv #Quakenet, respect quoi), MSN est longtemps resté mon médium d’Instant Chat de base. Alors évidemment, ce n’est pas un réseau social ni un service “2.0 ho ho ho”, mais je trouve marrant que le protocole de Microsoft ait touché du doigt bien des tendances d’aujourd’hui, sans jamais en saisir le potentiel : un peu comme Sony avait flairé le casual gaming avec la PS2 (ou les smart devices avec la PSP) sans vraiment y croire.
Ainsi, tout le monde se brûle les neurones sur la révolution du micro blogging via Twitter ou les status Facebook. Ce qui est très marrant, puisque depuis des années, les utilisateurs d’MSN racontent leur vie dans la description de  Pseudos :

“Lolie2000 dodo dit : ”
“Lolie2000 exams dit : ”
“Lolie2000 le salaud, avec elle en plus dit : ”
“Lolie2000 ipod main gauche, cutter main droite, Radiohead oreilles dit : “
etc.

Evidemment, la pratique est considérée comme une appropriation officieuse (aucun système d’archive des états etc.), mais on le tenait bien, le système de status.

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Autre similitude : la gestion des contacts. La course au zizi existait déjà aussi puisque certains tentaient d’avoir la plus grosse liste de contact, la plus pleine de gens stylés, la plus inaccessible, on triait entre “potes”, “booty call”, “boulot”, “net”, “ex”, “famille” etc. Entre les status et les listes d’amis, MSN avait tout du squelette du réseau social qu’il n’a jamais su devenir. Et désormais dans mon Adium, MSN cohabite indifféremment avec ICQ, Gtalk et Facebook Chat. Car Facebook a su évoluer en faisant le chemin inverse : d’un réseau universitaire à une plate-forme globale de communication.

Et MSN va perdre indubitablement. On communique plus volontier via Facebook ou Twitter et on se rend ainsi compte que mince, MSN ne sert plus qu’à deux choses :

1. Placer le dialogue :

“Yo”
“- Yo”
“- Ca va tu fais quoi ?”
“- Rien et toi ?”
“- Bah rien lol”
“- lol”
… MonsieurLâm is now idle.

Et se dire que putain, on perd vraiment son temps sur MSN

2. Exploiter la phase intermédiaire de drague entre le mail et le téléphone. Ex :
a. “C’est quoi ton mail ?” – Echange de 300 mails
b. “Viens, passe moi ton MSN, c’est quand même plus cool pour parler” – 300 heures de chat
c. “J’ai un peu peur mais bon, on devrait s’appeler non ? J’ai envie d’entendre ta voix” – 3 mois de forfait crâmés
d. Coït – ou d bis. Lassitude et abandon.

Et toutes ces utilisations et phases, Facebook les remplit d’un coup (poke, add, msg, poke, chat, rdv, poke, coït, status, poke)

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//M0ns1eurL/\m vs Lâm HUA
Autre lien entre Facebook et MSN que je trouve assez marrant, c’est celui de l’identité publique. Ainsi, lorsqu’une personne me donne son contact MSN, elle m’averti presque systématiquement : “euh, ne fait pas attention au mail hein !” Et c’est vrai qu’il y a de quoi perdre en crédibilité : [email protected], [email protected], [email protected], [email protected] etc. Que des sobriquets bien fantaisistes.

MSN dénote ainsi d’une époque où 1. Nous étions jeunes, 2. Les pseudos étaient de rigueur. La chose a perduré avec Skyblog, Live Journal ou Myspace, mais pas la génération Facebook (et Gmail, dans une certaine mesure).

Ca a été le plus grand choc pour moi : avec l’adoption de Facebook, des centaines de pseudos que je connaissais sont devenus des patronymes bien officiels et reglos. Signe que la pratique d’Internet sortait des sphères loisir/nerds/ados pour attaquer celle de… Tout le monde, de la vie de tous les jours. Du coup, j’ai refusé un nombre assez incalculable de Friends Requests parce que je ne reconnaissais pas Bertrand qui est en fait Akasha, le fou avec qui j’ai passé moult nuits blanches sur DotA.

A l’image des surnoms remplacés par les noms/prénoms, l’époque des services sociaux jeunes et futiles laisse ainsi place à celle de la normalité, l’efficacité, la réalité.

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Voilà pour Facebook et MSN du pur point de vue d’un utilisateur. La prochaine fois, on parlera de Twitter & sites foireux. Ou Flickr & Skyblog. Je vous poke/wizz.

Lâm is “going to bed too late.”

Social Club 1 : Facebook et MSN
Social Club 2 : Flickr et les Skyblogs
Social Club 3 : Twitter et les autres